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Laxisme coupable !

jeudi 21 janvier 2016

A quand donc les débuts de la 4G au Sénégal ? Une question pressante qui revient en force après l’annonce publique de la guerre ouverte entre opérateurs de télécommunication lorgnant la 4G au Sénégal et les autorités publiques en charge du dossier, notamment l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP). Mais c’est surtout la prise en main cahoteuse de ce passage important vers le numérique à haut débit qui pose problème.

Les débuts de ce projet 4G avaient en effet révélé les premiers couacs puisque la phase-pilote est lancée en grande pompe par la Sonatel le 10 octobre 2013, avant même que l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP) n’en informe le grand public. Et alors que l’on était à 28 jours de la fin de la phase expérimentale et que Sonatel jouissait toute seule des privilèges de cette étape, un deuxième opérateur annonce sa participation au test. Résultat de cet impair, en janvier 2015, le Premier ministre donne instruction à l’ARTP de prolonger la phase d’expérimentation de la 4G jusqu’au 31 mars 2015. Pendant ce temps, Expresso est resté loin du processus déjà malmené de la phase pilote. Suffisant pour alimenter un certain pessimisme quant à un passage rapide et définitif à la 4G.

Les plus optimistes se sont accrochés à la conviction selon laquelle tout irait pour le mieux, compte tenu des couacs et de l’expérience déjà vécus. L’autre élément pris en compte dans cette dynamique, c’est la promesse personnelle du chef de l’Etat Macky Sall au moment d’inaugurer le siège de la Sonatel sur la VDN. Il avait annoncé avoir pris des mesures pour que l’attribution de cette fréquence se fasse vite en préservant les intérêts de l’Etat. Last but not least, les autorités ont décidé de se faire accompagner par un cabinet international afin de lancer un appel d’offres et de maximiser toutes leurs chances.

Il est donc assez étonnant que les mêmes autorités n’aient pas su tirer les leçons ayant jalonné le processus test et sa suite, au point d’être à nouveau pris de court par la combine présumée des trois opérateurs. L’on comprend qu’ils soient nombreux ceux qui remettent désormais en cause la gouvernance des télécommunications au Sénégal. Tous s’accordent à dire que les autorités compétentes dans ce dossier ont souvent fait preuve d’un laxisme coupable face aux manquements répétés des opérateurs qui ont finalement cru meilleur de s’associer contre l’Etat, en violation claire des règles dictant même leur existence sous nos cieux. Pis, Sonatel pousse le bouchon pour dicter le prix total des licences 4G au Sénégal autour de 14,5 milliards F CFA.

Les dommages causés par ce grave impair sont considérables pour le pays. Aujourd’hui, le Sénégal, jadis très en avance dans le domaine des télécommunications, est coiffé au poteau sur le passage à la 4G par des pays africains comme la Gambie, la Guinée-Bissau, la Namibie, l’Ile Maurice, l’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Ouganda, la Tanzanie, l’Algérie, l’Angola, le Ghana, le Rwanda, la Côte d’ivoire, le Gabon, le Maroc, les Seychelles, le Kenya, le Lesotho, le Botswana, le Tchad, la Zambie, le Zimbabwe et même la Mauritanie ! Or avec ce gros ratage incompréhensible, c’est le Sénégal qui manque une nouvelle occasion de rendre ses entreprises plus compétitives, particulièrement celles qui s’investissent dans la création de services à valeur ajoutée TIC, dans un contexte caractérisé par la mondialisation et la marche forcée vers l’intégration régionale. Car, qu’on le veuille ou non, la 4G avait le mérite de rendre le Sénégal plus attractif pour les investisseurs étrangers en leur offrant des infrastructures de télécommunications de classe mondiale.

Pourtant rien n’indique que le rattrapage de ce retard est pour demain la veille, puisqu’entre le nouvel appel d’offres à venir et le moment d’adjuger les licences, il y aura encore du temps. Et le temps est ce qu’il y a le moins en matière de télécommunications où tout va très vite. Avec une telle gouvernance des télécommunications, il y a fort à craindre que la définition d’une politique nationale de développement du très haut débit, mobile ou terrestre exprimée par le Président Macky Sall, reste un vœu pieux.

Mame Talla Diaw

(Source : Enquête, 21 janvier 2016)

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