OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2021 > La fin de la vie privée

La fin de la vie privée

lundi 20 septembre 2021

Point de vue

Publication sur la place publique de PV d’enquête de la gendarmerie. Diffusion dans les réseaux sociaux d’une vidéo prise par la Gendarmerie. De hautes personnalités publiques victimes de chantage de la part des individus qui ont réussi à obtenir des images compromettantes contre elles. Des influenceurs du Web publient des images à caractère pornographique incriminant des individus, bénéficient d’une impunité du fait de l’incompétence des juridictions sénégalaises à agir en dehors du territoire. Les agressions verbales des insulteurs du net hors de portée des juridictions nationales. Des données personnelles de santé balancées dans les réseaux sociaux sans souci. Des audio intimes de couples légalement mariés partagés dans les groupes Whatshapp repris par des sites internet. Des gens filmés à leur insu puis vilipendés dans le média social. Des entreprises victimes d’intrusions extérieures dans leur système informatique. La sécurité intérieure des pays menacée par le risque élevé de cyberjihad ou de cyberEtat. Le décor est fait…

Voilà le mal qui plane au-dessus de notre tête, malgré les sanctions prévues par la loi sénégalaise. Il ne passe pas un jour sans que la Division de la cybercriminalité ou la Section Recherches ne reçoive des plaintes portant sur des données personnelles divulguées : chantage suivi d’extorsion de fonds, menace de diffusion d’images compromettantes, etc. Des hommes ou des femmes mariés souffrent de ce fléau, au moment où vous lisez ces lignes.

Nous ne sommes pas préparés à l’utilisation des outils numériques et aujourd’hui, nous sommes incapables d’éliminer notre identité numérique dans les plateformes informatiques. Car, il va falloir d’abord se débarrasser du téléphone portable pour retourner à l’ère du fixe. Difficile lorsque cet outil nous sert pour faire des opérations sur des plateformes telles que OM, Wave ou autres.

Au-delà des individus, des entreprises ont vu leurs données confidentielles tombées entre les mains d’autres entreprises concurrentes. Des Etats comme l’Iran, le Japon, la Corée, l’Ukraine ont été victimes d’une intrusion malveillante dans leur écosystème numérique perturbant le fonctionnement des structures vitales de l’Etat. La question est prégnante et mérite l’attention de tous les Etats mais aussi la responsabilité des individus souvent malveillants.

La guerre est ouverte et les obus peuvent atterrir dans la cour de n’importe quelle famille. Oui ! Des femmes ont été répudiées à cause de leurs données personnelles et confidentielles diffusées dans les réseaux sociaux. Des individus fuient le regard des gens parce que victimes d’une mauvaise propagande dans les réseaux sociaux.

L’on constate dans le média social, une course à la destruction de l’autrui. Tous les moyens sont bons pour salir l’image, annihiler la carrière ou la situation sociale d’un proche. Souvent, ce sont vos connaissances qui vous détruisent. Il y a une peur ambiante dans la société sénégalaise du fait des réseaux sociaux et des téléphones portables. Vos Smartphones, mêmes vieux, ne les réparez pas, ne les prêtez pas, ne les offrez pas en cadeau, même pas à vos enfants, car vous y laissez vos données qui peuvent tomber demain, entre les mains d’une autre personne. Et, s’ils sont volés ou perdus, vous êtes exposés au danger.

Aujourd’hui, nul n’est à l’abri de cette méchanceté subie par Kilifeu, Simon et Boughazeli, en dehors du délit réprimé. On se rappelle aussi, qu’un audio du président Macky Sall était partagé dans les groupes whatshapp au mois de Mars dernier. Des tenants du pouvoir étaient allés jusqu’à jeter dans les réseaux sociaux, un audio d’Ousmane Sonko. Voilà les pratiques malsaines qu’il faut bannir, sanctionner et punir comme l’exigent les lois nationales. La chanteuse Amy Collé Dieng n’avait-elle souffert de ces mêmes pratiques abjectes ?

Les réseaux sociaux sont devenus un mur de lamentation et une bombe de destruction massive. Les données personnelles circulent à une vitesse exponentielle et elles peuvent tomber entre les mains de personnes malintentionnées. Certains Sénégalais semblent avoir perdu la raison et chacun cherche à dénuder son prochain, souvent sans raison juste. Si certains le font pour la recherche du buzz, certains pour la collecte de nombre de « vue », d’autres le font par simple plaisir méchant.
De nos jours, le téléphone portable est maintenant plus dangereux qu’une Kalachnikov. Dans certains bureaux, il est interdit d’y accéder avec cet outil. Les gens ont peur d’être enregistrés ou filmés. Chacun se débarrasse de son téléphone au cours des réunions secrètes. La confiance est devenue une denrée rare dans les relations humaines. Même entre conjoints, on s’évite parce que craignant d’être dans une posture compromettante lorsque le couple vole en éclat un jour. Combien de fois avons-nous vu des images d’un couple divorcé, tombées sur la place publique ?

Le Sénégal est méconnaissable à cause de la perte effrénée de nos valeurs traditionnelles. Cette déliquescence de nos valeurs ancestrales a démarré d’abord dans nos foyers, dans le quartier avant d’envahir les réseaux sociaux. Diombass Diaw a été l’une des premières victimes et aujourd’hui la liste s’allonge. Osons dire que l’internet a généré un nouveau type de sénégalais.
Ce phénomène n’est pas exclusivement sénégalais. En France, à la veille des élections locales, l’ancien Ministre de la Santé et candidat de la République en Marche à la Maire de Paris, Benjamin Griveaux, était obligé de retirer sa candidature, lorsqu’un activiste avait publié dans les réseaux sociaux, des messages intimes qu’il avait adressés à sa maitresse.

Ne faudrait-il pas craindre dans l’avenir, un bug à dimension planétaire qui mettrait sur la place publique, des images, des vidéos ou des audio compromettants de grands dirigeants de ce monde ? Ce bug pourrait être provoqué par une puissance internationale dans cette guerre d’influence interétatique. Ce serait alors un phénomène apocalyptique, un « déluge » informatique avec des répercussions qui pourraient toucher les Bourses.
En dehors des puissances internationales en conflit qui pourraient en être les actrices, il y a aussi des risques de jaillissement de failles dans les systèmes informations des grandes entreprises spécialisées dans le stockage des données telles que les GAFAM : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft.

Ce qui était arrivé à Benjamin Griveaux, peut arriver à n’importe quel Chef d’Etat de ce monde et ce serait certainement la fin de son règne, surtout ici en Afrique. Il faut d’ailleurs reconnaître que tous les Chefs d’Etat africains sont en sursis, car ne disposant pas d’un cloud hautement sécurisé, ni d’un système de protection des données de l’Etat. Au Sénégal, certains courriers confidentiels cryptés de l’Etat, sont facilement décryptables avec les outils informatiques vendus sur le marché.

C’est la fin de la vie privée et du secret dans les relations humaines, dans la société et même dans l’Administration sénégalaise. Edward Snowden était accusé d’avoir rendu public des télégrammes diplomatiques émanant des représentations diplomatiques américaines. Mais aujourd’hui, la situation a empiré et a connu une mutation pour devenir une menace réelle pour tout le monde. Savez-vous que d’autres Snowden, travailleurs chez Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft (GAFAM), possèdent les données (vidéos, messages, audio, photos, documents secrets) des Etats, des entreprises, des Armées et des Chefs d’Etat ? Comme le virus de Covid-19, ces données sensibles, secrètes, confidentielles peuvent leur échapper un jour pour envahir les réseaux sociaux.

Disons le maintenant, l’Etat du Sénégal devrait revenir sur le contrat signé avec la société malaisienne Iris Corporation qui détient toutes les données personnelles des citoyens inscrits sur les listes électorales et le fichier des passeports.

Avec cette folie à laquelle se livrent certains Sénégalais dans les réseaux sociaux, que sera le Sénégal d’ici les 20 prochaines années ? Quel type de Sénégalais les réseaux sociaux vont-ils produire d’ici 2041 ? La bombe risque de nous exploser en pleine figure. Veillons sur nos enfants alors…

Mouhamadou Mouth Bane

(Source : Sénégo, 21 septembre 2021)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2128/2333 Régulation des télécoms
  • 173/2333 Télécentres/Cybercentres
  • 1580/2333 Economie numérique
  • 825/2333 Politique nationale
  • 2333/2333 Fintech
  • 259/2333 Noms de domaine
  • 829/2333 Produits et services
  • 700/2333 Faits divers/Contentieux
  • 368/2333 Nouveau site web
  • 2228/2333 Infrastructures
  • 851/2333 TIC pour l’éducation
  • 93/2333 Recherche
  • 122/2333 Projet
  • 1439/2333 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 901/2333 Sonatel/Orange
  • 793/2333 Licences de télécommunications
  • 134/2333 Sudatel/Expresso
  • 469/2333 Régulation des médias
  • 615/2333 Applications
  • 501/2333 Mouvements sociaux
  • 787/2333 Données personnelles
  • 61/2333 Big Data/Données ouvertes
  • 297/2333 Mouvement consumériste
  • 179/2333 Médias
  • 323/2333 Appels internationaux entrants
  • 711/2333 Formation
  • 49/2333 Logiciel libre
  • 887/2333 Politiques africaines
  • 416/2333 Fiscalité
  • 84/2333 Art et culture
  • 287/2333 Genre
  • 769/2333 Point de vue
  • 492/2333 Commerce électronique
  • 709/2333 Manifestation
  • 160/2333 Presse en ligne
  • 64/2333 Piratage
  • 103/2333 Téléservices
  • 457/2333 Biométrie/Identité numérique
  • 153/2333 Environnement/Santé
  • 203/2333 Législation/Réglementation
  • 170/2333 Gouvernance
  • 874/2333 Portrait/Entretien
  • 72/2333 Radio
  • 355/2333 TIC pour la santé
  • 134/2333 Propriété intellectuelle
  • 29/2333 Langues/Localisation
  • 511/2333 Médias/Réseaux sociaux
  • 941/2333 Téléphonie
  • 96/2333 Désengagement de l’Etat
  • 498/2333 Internet
  • 59/2333 Collectivités locales
  • 191/2333 Dédouanement électronique
  • 614/2333 Usages et comportements
  • 518/2333 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 280/2333 Audiovisuel
  • 1420/2333 Transformation digitale
  • 194/2333 Affaire Global Voice
  • 76/2333 Géomatique/Géolocalisation
  • 176/2333 Service universel
  • 335/2333 Sentel/Tigo
  • 87/2333 Vie politique
  • 745/2333 Distinction/Nomination
  • 17/2333 Handicapés
  • 366/2333 Enseignement à distance
  • 321/2333 Contenus numériques
  • 299/2333 Gestion de l’ARTP
  • 89/2333 Radios communautaires
  • 818/2333 Qualité de service
  • 214/2333 Privatisation/Libéralisation
  • 68/2333 SMSI
  • 225/2333 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1312/2333 Innovation/Entreprenariat
  • 685/2333 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 24/2333 Internet des objets
  • 85/2333 Free Sénégal
  • 206/2333 Intelligence artificielle
  • 100/2333 Editorial
  • 9/2333 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous