OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2017 > Octobre 2017 > La facture salée de la cybercensure en Afrique subsaharienne

La facture salée de la cybercensure en Afrique subsaharienne

dimanche 1er octobre 2017

Liberté d’expression/Censure de l’Internet

Les coupures d’internet en Afrique subsaharienne ont coûté à la région plus de 237 millions de dollars de 2015 à ce jour. C’est ce que relève une enquête réalisée par le centre internationale pour la promotion des TIC en Afrique orientale et australe (CIPESA), basé à Kampala en Ouganda, et dont les conclusions ont été présentées vendredi dernier à Johannesburg en marge du Forum sur la liberté d’accès à internet en Afrique (FIFAfrica 2017). En plus du manque à gagner pour les opérateurs, le black-out sape gravement la compétitivité des économies africaines et impacte négativement le vécu des populations de plus en plus connectées.

Au Cameroun, dans la partie anglophone où la situation sociopolitique est actuellement tendue, l’internet est actuellement coupé comme c’est le cas depuis quelques mois déjà. C’est aussi dans une moindre mesure la situation qui prévaut au Togo où la fourniture de la connexion connait de sérieuses perturbations à l’approche des manifestations politiques que l’opposition mène depuis quelques temps dans le pays. Ces cas sont certes les plus récents mais sont loin de constituer des cas isolés puisqu’ils s’inscrivent dans la tendance actuellement en vogue sur le continent, celle de la suspension des services internet par les autorités afin de contenir les troubles politiques. Des coupures qui causent d’inqualifiables désagréments tant aux usagers, qu’aux opérateurs mais aussi engendrent un coût assez élevé pour les économies de ces pays dont la liste ne cesse de s’allonger depuis 2015.
C’est ce qu’a mis en évidence les conclusions d’une enquête réalisée par le Centre international de promotion des Technologies de l’information et de la communication (CIPESA), basée à Kampala en Ouganda, et ayant porté sur une étude de « l’impact économique des coupures d’internet en Afrique subsaharienne depuis 2015 ». Selon le rapport, rendu public le vendredi 29 septembre dernier à Johannesburg en Afrique du Sud en marge du Forum sur la liberté d’accès à internet en Afrique (FIFAfrica 2017), les coupures d’internet en Afrique subsaharienne ont coûté à la région jusqu’à 237 millions de dollars américains depuis 2015.

« Malgré les multiples avantages associés à l’accès à Internet et la contribution du secteur des TIC à la croissance du PIB en Afrique subsaharienne, depuis 2015, des perturbations de l’internet ont été déclenchées par les gouvernements dans au moins 12 pays de la région. (...). Les déconnections sont plus particulièrement fréquentes en périodes électorales, lors de manifestations et pendant les périodes d’examen ».

Les champions africains de la Cyber-censure

Pour calculer l’impact des perturbations d’internet, l’organisme international se base sur des méthodes standards internationales qui prennent en compte l’impact direct de l’arrêt des activités de l’économie digitale ainsi que ces indécences indirects notamment la perte de confiance des investisseurs ou les coûts supplémentaires pour l’ensemble des entreprises privées de télécommunications ainsi que les frais payés pour contourner la censure.
C’est l’Éthiopie, la RDC et le Cameroun qui arrivent en tête des pays dont l’économie paye un lourd tribut à cette situation. En ֤Éthiopie, 36 jours d’interruption totale des réseaux auxquels se sont ajoutés 7 jours de coupure des réseaux sociaux. Résultat : une perte de près de 132,1 millions de dollars pour le pays. La RDC a, quant à elle, perdu plus de 46 millions de dollars au minimum en raison de coupures d’internet décidées par les autorités depuis le début de la fronde contre le régime en place. « Kinshasa a été l’un des premiers gouvernements de la région à mettre en place ces pratiques », fait d’ailleurs remarquer le rapport. Au Cameroun, le black-out imposé par les autorités de janvier à avril dernier aurait coûté quelques 38,8 millions de dollars de pertes alors que selon les calculs de Cipesa, chaque jour de coupure au Togo engendre un manque à gagner à l’économie de 243 507 dollars.

Sur la période couverte par l’enquête, au moins dix (10) pays de l’Afrique subsaharienne ont connu des perturbations de réseau sur décision des autorités, la plupart durant des périodes de crises sociales ou électorales mais aussi de tensions politiques. Dans le premier cas, on peut citer l’Éthiopie ainsi que des pays comme le Tchad, le Gabon, la Gambie, la République du Congo et l’Ouganda. Des manifestations publiques ont également entraîné des perturbations sur Internet dans d’autres pays comme le Burundi, la République centrafricaine, le Cameroun, la RDC, l’Éthiopie, le Mali, le Niger et le Togo.

Manque à gagner et impacts socioéconomiques

Tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne en fonction de la taille de leur marché, la pénétration d’internet ou la durée des perturbations. Mais au final, l’impact économique est indéniable.

« Les pertes économiques causées par une perturbation de l’Internet persistent bien au-delà des jours d’arrêt de la fourniture car les perturbations du réseau perturbent les chaînes d’approvisionnement et ont des problèmes systémiques effets qui nuisent à l’efficacité de l’ensemble de l’économie. Les perturbations de l’Internet, même si elles sont de courte durée, sapent la croissance économique, perturbent la prestation de services essentiels, érodent la confiance des entreprises et augmentent le profil de risque d’un pays ».

Selon le rapport de CIPESA, ces perturbations ont un impact économique élevé aux niveaux micro et macro, affectant négativement les moyens de subsistance des citoyens, sapant la rentabilité des entreprises et réduisant le PIB et la compétitivité des pays qui les mettent en œuvre. D’ailleurs, note le rapport, les fermetures d’internet s’observent autant dans les pays très connectés que ceux les taux de pénétration et d’utilisation sur Internet sont assez bas. C’est le cas par exemple, du Cameroun, de l’Ouganda et du Niger qui ont des pourcentages d’utilisation d’Internet de 25%, 21,9% et 4,4% selon les statistiques de l’UIT repris dans le document. Les trois pays ont pourtant subi des perturbations d’internet pendant 93 jours, 6 jours et 3 jours respectivement entre 2016 et 2017. « La contribution importante du secteur des TIC et des services Internet de plus en plus répandus à l’économie et à la société ne peut plus être contestée », plaident les auteurs du rapport pour qui cela vaut surtout pour les économies africaines où la contribution du secteur des TIC au PIB est en moyenne de 5%, une contribution supérieure à celle de nombreux pays d’Europe et d’Asie.
Les auteurs du rapport estiment donc « que ces pratiques ne constituent pas une réponse nécessaire et proportionnée aux situations face auxquelles elles sont utilisées », mais au contraire engendre des répercussions négatives sur « la vie de leurs citoyens, le profit de leurs entreprises, le PIB et la compétitivité de leurs pays ». De quoi faire réfléchir désormais les autorités qui envisagent de couper la connexion...

Aboubacar Yacouba Barma

(Source : La Tribune Afrique, 1er octobre 2017)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4561/5039 Régulation des télécoms
  • 380/5039 Télécentres/Cybercentres
  • 3410/5039 Economie numérique
  • 1838/5039 Politique nationale
  • 5039/5039 Fintech
  • 552/5039 Noms de domaine
  • 1843/5039 Produits et services
  • 1583/5039 Faits divers/Contentieux
  • 809/5039 Nouveau site web
  • 4917/5039 Infrastructures
  • 1877/5039 TIC pour l’éducation
  • 210/5039 Recherche
  • 278/5039 Projet
  • 3266/5039 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1949/5039 Sonatel/Orange
  • 1689/5039 Licences de télécommunications
  • 353/5039 Sudatel/Expresso
  • 1010/5039 Régulation des médias
  • 1321/5039 Applications
  • 1109/5039 Mouvements sociaux
  • 1654/5039 Données personnelles
  • 151/5039 Big Data/Données ouvertes
  • 653/5039 Mouvement consumériste
  • 404/5039 Médias
  • 720/5039 Appels internationaux entrants
  • 1819/5039 Formation
  • 121/5039 Logiciel libre
  • 2194/5039 Politiques africaines
  • 1023/5039 Fiscalité
  • 196/5039 Art et culture
  • 634/5039 Genre
  • 1582/5039 Point de vue
  • 1096/5039 Commerce électronique
  • 1734/5039 Manifestation
  • 385/5039 Presse en ligne
  • 154/5039 Piratage
  • 231/5039 Téléservices
  • 979/5039 Biométrie/Identité numérique
  • 330/5039 Environnement/Santé
  • 379/5039 Législation/Réglementation
  • 375/5039 Gouvernance
  • 1862/5039 Portrait/Entretien
  • 170/5039 Radio
  • 782/5039 TIC pour la santé
  • 304/5039 Propriété intellectuelle
  • 73/5039 Langues/Localisation
  • 1161/5039 Médias/Réseaux sociaux
  • 2097/5039 Téléphonie
  • 230/5039 Désengagement de l’Etat
  • 1054/5039 Internet
  • 146/5039 Collectivités locales
  • 485/5039 Dédouanement électronique
  • 1243/5039 Usages et comportements
  • 1144/5039 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 607/5039 Audiovisuel
  • 3416/5039 Transformation digitale
  • 409/5039 Affaire Global Voice
  • 173/5039 Géomatique/Géolocalisation
  • 339/5039 Service universel
  • 727/5039 Sentel/Tigo
  • 215/5039 Vie politique
  • 1639/5039 Distinction/Nomination
  • 61/5039 Handicapés
  • 775/5039 Enseignement à distance
  • 822/5039 Contenus numériques
  • 650/5039 Gestion de l’ARTP
  • 215/5039 Radios communautaires
  • 1859/5039 Qualité de service
  • 466/5039 Privatisation/Libéralisation
  • 164/5039 SMSI
  • 516/5039 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2895/5039 Innovation/Entreprenariat
  • 1487/5039 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 55/5039 Internet des objets
  • 186/5039 Free Sénégal
  • 667/5039 Intelligence artificielle
  • 320/5039 Editorial
  • 22/5039 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous