Le président du groupe Pcci, M. Abdoulaye Sarré est monté au créneau, parallèlement à ses conseils, pour rassurer son personnel et ses partenaires d’affaires, en leur faisant comprendre que l’entreprise n’était pas menacée dans son activité, car la procédure était encore très longue. Au-delà de ce point, il a voulu faire comprendre que Pcci a suffisamment de ressources pour pouvoir payer sa créance à la Boad, si les voies de justice lui donnaient tort.
« La procédure n’en est qu’à ses débuts, et rien ne dit qu’elle va aboutir à la vente de l’immeuble. » Abdoulaye Sarré, l’un des administrateurs du groupe Pcci se veut résolument optimiste. S’il reconnaît avoir été fortement affecté par la Une du journal Le Quotidien paru la veille, il n’en continue pas moins, comme tout son personnel, à vaquer à ses occupations. Et le siège de l’entreprise, ressemble en ce mardi après-midi, à une ruche qui bourdonne, où chacun fait ce qu’il doit faire, et n’a pas de temps à consacrer à autre chose. Et cette autre chose peut aussi bien être le contentieux qui oppose Pcci à son créancier, la Banque ouest africaine de développement (Boad).
Pour l’administrateur de la boîte, une situation de ce genre peut arriver dans n’importe quelle relation d’affaires. Il s’agit, selon lui, d’un désaccord sur l’interprétation du mode de calcul du remboursement des traites sur la créance de 2 milliards de francs Cfa que la Banque a accordé à la société. Il explique qu’alors que la compagnie pensait que les premiers remboursements portaient sur le capital, la banque a voulu les porter sur les intérêts, laissant le capital intact, ce qui lui permettait de continuer à générer des intérêts, remboursables. C’est la contestation de ce mode de calcul qui a conduit à la situation actuelle.
Pour lui, il n’y a jamais eu de saisie. « Lorsqu’ils ont demandé au juge de nous saisir, nos avocats ont fait opposition, et la mesure a été levée. Il n’y a pas de péril sur la créance pour justifier une mesure de saisie conservatoire, car Pcci a des actifs qui dépassent de loin le montant de la créance », explique Abdoulaye Sarré. Par ailleurs, pour écarter tout malentendu, il explique que son entreprise n’a jamais refusé de payer la créance. « C’est d’ailleurs quand nous avons commencé à payer les premières traites qu’a surgi ce différend. Cela est prévu en droit cambiaire, et nous sommes confiants d’être dans notre droit. »
Le contentieux date de plus d’une année, et a fait l’objet de plusieurs échanges épistolaires. Abdoulaye Sarré, au passage du journal Le Quotidien, a voulu donner l’image d’un capitaine d’entreprise serein dans la tempête. Certains des employés de la société n’ont pas pu cacher leur émotion devant l’information qui les frappait. Plusieurs d’entre eux craignaient de perdre leur emploi, ne comprenant pas bien le caractère purement commercial du litige qui les oppose à la banque. A ceux-là, comme à certains de ses partenaires, l’administrateur général de Pcci devait hier trouver les mots qui rassurent, pour montrer que la société restait debout, et que les affaires devaient se poursuivre normalement.
Le seul couac qu’il déplore dans l’histoire, c’est le dysfonctionnement dans la communication interne, qui n’a pas permis que l’avis de la boîte puisse être recueilli avant la publication de l’article d’hier.
Mohamed Guèye
(Source : Le Quotidien, 13 aout 2008)
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