La cybercriminalité : Les pays africains invités à mutualiser leurs efforts contre le phénomène
mercredi 16 mars 2016
Un salon international sur la lutte contre le phénomène de la cybercriminalité s’est achevé le 15 mars à Dakar, au Sénégal. Les participants à cette rencontre ont exhorté les dirigeants africains à adopter une stratégie commune de lutte contre les cybercriminels.
« La stratégie pour la sécurité numérique n’est pas une singularité nationale. Elle existe de plus en plus dans tous les pays. Le cyberespace n’a pas de frontière. Les attaquants viennent de n’importe où dans le monde. Ils passent par différents pays avant d’arriver sur le système », a expliqué un responsable d’Agence nationale française de la sécurité des systèmes d’information, l’amiral Dominique Riban, exhortant les décideurs à tout faire afin de stopper la progression de « cette cybermalveillance, cette cybercriminalité ».
Cet atelier, d’après les organisateurs, vise à échanger sur les problématiques stratégiques et opérationnelles de sécurité et de confiance numérique, de partager les bonnes pratiques et les retours d’expérience, de valoriser les expertises des acteurs et d’appréhender les enjeux face aux nouveaux risques liés à la transformation numérique. « Le salon international de Dakar vise essentiellement à inciter l’ensemble des décideurs à porter le combat de la sécurité des systèmes d’information et à faire des propositions concrètes », a dit Sidy Mactar Aïdara, fondateur des Security Days et un des organisateurs.
D’après une étude américaine, la cybercriminalité a engendré environ 500 milliards de dollars dans l’économie parallèle. Le conseiller technique de l’Autorité de régulation des télécommunications de Côte d’Ivoire, Philippe Kouamé, a indiqué que son pays a subi un préjudice financier de près de 4 milliards de FCFA en 2015, à cause de la cybercriminalité. Pour l’expert français, Dominique Riban, la cybersécurité n’est pas seulement un concept technique, mais « c’est aussi un sujet politique ». « C’est pour cela que chaque Etat doit aujourd’hui concevoir le cadre de sa réflexion et d’actions pour porter sa politique de cybersécurité », a-t-il plaidé.
Par ailleurs, le directeur de cabinet du ministre sénégalais de la promotion des investissements, El Hadji Ndiogou Diouf, a insisté sur le volet sécurité de cette lutte : « la cybersécurité est une composante majeure de la sécurité globale des Etats. Le cyberespace reste un outil de propagande et source de financement des activités illicites », a rappelé le responsable sénégalais, et d’ajouter « lutter contre la cybercriminalité revient à garantir la sécurité d’un Etat, renforcer la protection des usagers de l’Internet, réduire tous les actes de malveillance et assurer l’émergence commune ».
La rencontre de Dakar sur la cybercriminalité regroupe de nombreux experts d’agences gouvernementales africaines et internationales qui discutent sur des questions liées à la cybercriminalité et les démarches à adopter pour la sécurisation des systèmes d’information.
Fiacre Kombo
(Source : Les Dépêches de Brazzaville, 16 mars 2016)