La carte bancaire GIM-UEMOA (Groupement interbancaire monétique de l’Union économique et monétaire ouest-africaine) devrait faire son apparition dans les porte-monnaies des usagers dès ce premier trimestre de 2007, a confié à Ouestafnews une source autorisée.
Cette carte vise à offrir dans l’espace ouest africain les mêmes services que les cartes bancaires déjà connues sur les marchés financiers internationaux (Visa, Mastercard) mais à un moindre coût, mieux adapté au niveau de vie des Africains, selon ses promoteurs.
La carte GIM a déjà été adoptée par 64 banques dans les huit pays de l’UEMOA que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo.
Les promoteurs espèrent aussi réduire considérablement le coût final supporté par le consommateur sur les transactions puisque toutes les opérations seront « traitées et compensées localement en FCFA ».
Deux banques maliennes, la Banque de développement du Mali (BDM) et la Banque nationale de développement Agricole (BNDA) ainsi que deux banques sénégalaises, la Compagnie bancaire de l’Afrique de l’ouest (CBAO) et la Banque sénégalo-tunisienne (BST) seront parmi les toutes premières à fournir à leurs clients qui le souhaitent les cartes GIM-UEMOA.
« Nous attendons les premières cartes avec la CBAO d’ici la fin de l’année (2006), la BST, la BNDA et la BDM au cours du premier trimestre 2007, les autres banques suivront dans la foulée », a affirmé Blaise Ahouantchédé directeur général du GIM-UEOMA dans un échange de courriers électroniques avec Ouestafnews quelques jours avant les célébrations du nouvel an.
Une cérémonie de lancement officielle avait été organisée en décembre au Mali, pays qui avec le Sénégal va distribuer les premières cartes, selon Ahouantchédé qui ajoute que « les autres pays suivront très prochainement ».
La carte GIM-UEMOA, lancée à l’initiative de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), vise à doter chaque titulaire de compte d’une carte, afin de réduire l’utilisation des billets et pièces de banque, très répandue dans la sous-région.
« Il est extrêmement important que l’Afrique ait sa propre carte bancaire compte tenu de la spécificité de nos populations et la modestie de nos moyens », plaide Ahouantchédé pour qui l’objectif final est de relever le taux de bancarisation, très bas dans l’ensemble des pays concernés.
Interrogé sur la surprenante absence des filiales des banques françaises présentes dans les pays de l’UEMOA - où elles occupent parfois la place de leader dans certains cas - le directeur général du GIM-UEMOA s’est contenté de préciser qu’elles ont été « invitées » au même titre que les autres établissements avant de souhaiter qu’elles « viendront certainement à partir de l’année prochaine ».
Les tentatives de Ouestafnews d’avoir plus de précisions avec quelques unes de ces banques sur la raison de leur absence sont restées vaines.
La mise en circulation de la carte GIM-UEMOA est l’aboutissement d’un long processus entamé en 1999 par la BCEAO dans le cadre de la « modernisation des systèmes et moyens de paiement ». Ceci a conduit à la mise en place du GIM-UEMOA, pour s’occuper de certaines missions dans le cadre des réformes ainsi engagées.
A son tour le GIM-UEMOA a confié les tâches techniques à une autre entité, le CTIM-UEMOA (centre de traitement informatique et monétique de l’UEMOA). Ces deux institutions sont basées à Dakar.
(Source : Ouestaf News, 2 janvier 2007)