La Société nationale des télécommunications (Sonatel) a réalisé, l’année dernière, un bénéfice net de 56 milliards 142 millions de francs, contre 47 milliards l’exercice précédent. Le résultat d’exploitation porte sur un montant de 85 milliards 210 millions de francs. Il est en hausse de plus de 22 % et représente 43,55 % du chiffre d’affaires consolidé de la filiale de France Télécoms. Le chiffre d’affaires s’établit à 195 milliards 600 millions de francs l’année dernière. La bonne santé financière de la Sonatel constitue un motif de fierté pour le président de France Télécoms. « Votre société a connu, au cours de l’année 2003, une croissance soutenue. Son niveau, aux alentours de 20 % pour le chiffre d’affaires et le résultat net est un des plus élevés de tous les opérateurs de télécommunications dans le monde », écrit Pierre Godiniaux à la direction de la Sonatel.
Le succès commercial du lancement d’Ikatel (filiale de droit malien de Sonatel Sa) a contribué pour 47,6 % à cette croissance du chiffre d’affaires. Ce qui confirme la pertinence de la stratégie de croissance externe engagée par le Groupe Sonatel avec une première opération au Mali. Le mobile Alizé et la publiphonie ont assuré le reste de la croissance du chiffre d’affaires enregistré l’année dernière. Le chiffre d’affaires contributif de l’activité fixe au Sénégal s’est élevé à 137 milliards de francs. L’international est estimé à 36 milliards 800 millions de francs. L’apport Alizé mobile, en 2003, est de 42 milliards 700 millions de francs. Cette croissance de la part du mobile est due, pour l’essentiel, à l’augmentation des recettes de trafic prépayé (31 %) et postpayé (35 %), mais aussi à la poussée des services à valeur ajoutée (Sms, kiosques 500, etc.) Le chiffre d’affaires de ces services s’établit à 1 milliard 700 millions de francs en 2003.
De son côté, Ikatel-Mali a réalisé un chiffre d’affaires de 17 milliards 400 millions de francs grâce essentiellement au mobile. Ainsi, le démarrage de l’activité fixe d’Ikatel qui a connu un retard est sans impact notoire sur les prévisions de revenus pour 2003.
D’après les chiffres affichés dans les états financiers 2003 de la Sonatel, la filiale de France Télécoms est un acteur important dans le processus de création de richesse. La société de télécommunications a contribué à l’amélioration des principaux indicateurs économiques du Sénégal. Les activités du Groupe ont permis de générer près de 52 milliards de francs de recettes fiscales. La contribution des activités aux exportations du Sénégal est estimée à 35 milliards 42 millions de francs. De 1997 à nos jours, la Sonatel a investi 350 milliards de francs, versé 137 milliards à l’Etat au titre de la privatisation intervenue en 1997. Plus de 60 milliards de dividendes sont versés à l’Etat en tant qu’actionnaire.
L’exercice 2003 devra être la dernière année de monopole pour les activités de la Sonatel sur le téléphone fixe et sur l’International. L’Etat lui avait notifié, en février dernier, la fin de la concession du monopole pour le 19 juillet 2004. Plusieurs acteurs ont commencé déjà à se positionner en vue de la libéralisation prochaine des télécommunications. Mais la Sonatel qui regroupe près de 1 600 salariés, est déjà prête.
Johnson MBENGUE
(Source : Wal Fadjri 11 juin 2004)