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Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2015 > Mars 2015 > La Directrice de Kaymu se dévoile

La Directrice de Kaymu se dévoile

mercredi 18 mars 2015

Portrait/Entretien

Sans doute un des pionniers de la vente en ligne au Sénégal, Kaymu se fait de plus en plus de place sur la toile. Mais qui se cache derrière ? La Directrice générale s’appelle Sassoum Niang. Jeune et pleine de vie, elle revient dans cet entretien avec Réussir, sur les premiers pas, ses ambitions…

Qui êtes-vous ?

Je suis Sassoum Niang, la directrice de Kaymu.sn, la première communauté d’acheteurs et de vendeurs sur internet.

Pourquoi Kaymu ?

Nous avons compris qu’au Sénégal, les gens aiment acheter et vendre. Tout le monde est commerçant, que ce soit les professionnels ou les particuliers. L’idée c’est de faire en sorte qu’ils aient un lieu où échanger quel que soit la région où ils se trouvent car on livre partout au Sénégal.

Comment est venue l’idée ?

Kaymu fait parti d’un groupe qui s’appelle AIG (Africa Internet Group) dont le postulat est que si ça marche en Europe, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas en Afrique. Il faut juste adapter le business au marché et aux réalités locales pour fournir un service aussi bon qu’ailleurs. Par exemple, cela veut dire que l’on paie à la livraison au lieu de payer par carte de crédit. Aussi, on fait en sorte que les clients reçoivent des SMS pour confirmer leur achat au lieu d’aller sur internet. Ainsi, on a le même niveau d’exigence tout en s’adaptant aux réalités locales pour que tout le monde puisse accéder au même mode de consommation qu’ailleurs.

Quand avez-vous commencé vos activités ?

Kaymu a lancé ses activités en tant que site internet en mars 2014, mais je peux dire en février parce qu’en amont il y a un travail préparatoire à faire.

Comment faites-vous de l’argent ?

En prenant des commissions sur les ventes, sur les achats, sur la transaction. L’ouverture d’une boutique sur Kaymu ne demande aucun frais. Cependant, nous percevons une commission dès lors qu’un particulier ou un professionnel vend un article. Pour que ce soit profitable pour les deux parties, nous nous chargeons de faire de la publicité pour générer des ventes et c’est là que nous prenons des commissions qui varient de 5 à 15% selon le type d’article. Il faut rajouter que si l’on part du principe que c’était un mode de consommation courant, ce n’est pas juste de faire payer les gens en amont sans prendre de risque. Les boutiques nous font confiance alors en échange, nous faisons de la pub pour eux et ces derniers investissent en mettant leurs produits en ligne. Deux personnes qui travaillent ensembles c’est toujours mieux qu’une qui impose sa donne à l’autre.

Quelles ont été les contraintes ?

Il a fallu et il faut expliquer comment ça marche. Les Sénégalais n’ont pas l’habitude d’acheter sur internet comme vous le disiez au départ. C’est nouveau et pour tout ce qui est nouveau il faut être dans une démarche d’éducation : Qu’est-ce que Kaymu ? Comment ça fonctionne ? Dès que l’on parle d’internet, beaucoup ont encore tendance à penser que c’est quelque chose de compliqué. Alors qu’utiliser Kaymu c’est comme utiliser Facebook, sauf que c’est pour y mettre des produits afin que les gens puissent les acheter.

Parlez-nous de vous ?

Je suis sénégalaise, née en France. Mes parents sont revenus au Sénégal lorsque j’avais 6 mois. J’y suis restée jusqu’à l’âge de 9 ans puis je suis allée aux Usa. Au moment de faire mes études universitaires, j’ai pris mon envol pour France ; mais le Sénégal n’a jamais été loin de moi. C’était toujours dans une logique de revenir et de faire quelque chose ici. Les USA, c’est un beau pays, je me sens parfois américaine mais ma patrie c’est le Sénégal. Je ne m’imagine pas évoluer qu’ailleurs qu’ici. En fait, il faut venir ici assez jeune pour avoir l’énergie de vraiment construire quelque chose.

L’entreprenariat n’est pas chose facile au Sénégal. Quelles ont été vos forces ?

J’ai la chance d’avoir tous les avantages d’être un entrepreneur. C’est comme si j’étais dans une logique de franchise avec l’assistance de personnes qui sont pareilles que moi, qui font la même chose partout dans le monde et qui croient en nous et nous poussent. Auparavant, j’ai toujours envisagé d’investir ici même à titre privé, tout simplement parce que l’on a jamais eu ni de problème d’idées, ni de ressources. On a un problème de financement. C’est dommage, mais l’argent vient soit de l’extérieur, soit de fonds propres. Trouver un financement au Sénégal c’est assez compliqué parce que les banques ne prennent pas de risque. On est dans un pays où le taux de chômage est de 40%, il y a énormément d’idées mais pas forcément de moyens pour les réaliser. On ne peut pas demander à quelqu’un qui vient d’une famille composée de dix enfants, deux mamans, une garantie d’une maison qui est familiale pour créer une entreprise. Il y a beaucoup de personnes qui ont de l’argent au Sénégal et qui investissent dans l’immobilier au lieu d’investir dans une entreprise.

Apparemment vous avez beaucoup d’employés ?

Parce que le secteur que nous avons choisi, est un secteur porteur, à forte croissance. Quel que soit le pays, les gens ont envie d’acheter et de vendre. C’est le fondement de beaucoup d’économie et la charte du commerce. L’artisanat et le commerce sont la base de toutes les économies. Ça sera toujours un secteur porteur parce qu’on aura toujours besoin de s’habiller, de téléphoner etc. Même les sites d’emploi d’intérimaire sont un secteur porteur car la demande est là. On fait le plus souvent ce qui existe déjà, mais beaucoup de personnes ont des idées novatrices actuellement. Il y a énormément de choses qui se passent au Sénégal parce qu’il y a des gens qui innovent.

Les Sénégalais ne sont pas encore imprégnés du E-commerce ?

Vous savez, pour être acteur de l’e-commerce, il faut juste un téléphone et un accès à un cybercafé. Mais le risque fait partie de l’entreprenariat, quel que soit le secteur que l’on choisit.

Est-ce une façon de dire que c’est bien possible chez nous ?

Avant que les Baol-baol et les Modou-modou prennent le commerce en main, il n’y avait pas de choses que tu ne trouvais pas au Sénégal. Parce que les gens qui ramenaient les produits au Sénégal ne prenaient pas en compte le fait que le Sénégalais est curieux et aime les belles choses. Les Baol-baol ont compris que le Sénégalais achète si tu lui en donnes la possibilité. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’initiatives qui viennent de chez nous. Quand on regarde un homme de dix-huit ans qui va au lycée au Sénégal, si on le prend en photo sur fond blanc, on ne peut pas savoir sa vraie nationalité. Alors pourquoi ne ferait-on pas le même parallèle pour la création d’entreprise. Nous pouvons tous avoir les mêmes exigences, droits, envies que toute autre personne. Par exemple, on ne va pas imposer à tout client d’avoir une carte de crédit ? Nous leurs disons plutôt que nous le comprenons, alors ils paient à la livraison. Ou bien, nous comprenons que tu ne puisses pas te connecter tout le temps en tant que vendeur, donc on envoie des sms pour que tu puisses appeler ton acheteur ou, si tu as accès à un ordinateur avec ton cousin qui sait le manipuler, il gérera la boutique en ligne pour toi. Il faut prendre en compte les réalités des gens mais pas les maîtriser.

Ressentez-vous une volonté des autorités de booster votre secteur ?

Je pense qu’il y a un discours, mais je suis dans la logique de dire, qu’est-ce que je peux faire ? Et non ce que l’autre peut faire pour moi ? Pour que l’Afrique évolue, il ne faut pas rester dans l’attente et dire pourquoi le gouvernement ne fait pas telle ou telle chose. Une fois que vous avez fait cette analyse et que vous êtes dans une logique d’action, après vous pouvez regarder autour de vous et vous demander ce que le gouvernement peut faire pour vous. Je ne me suis pas posée cette question. Il est vrai qu’il y a eu un investissement initial de la part du gouvernement. S’il n’y avait pas eu d’investissements dans l’infrastructure des réseaux, tout ceci ne serait pas possible. Le Sénégal dispose du meilleur réseau internet de l’Afrique de l’Ouest. Ça, c’est une volonté de l’Etat. Oui il y a des choses qui se font mais l’Etat doit faire ce que je ne peux pas faire moi-même. Ce n’est pas à l’Etat de faire en sorte que mon entreprise marche. Ça c’est en moi, en tant qu’entrepreneur.

Qu’est qu’on peut faire pour booster le secteur ?

C’est ce à quoi nous nous attelons tous les jours. Eduquer les gens et leur dire que c’est très simple d’utiliser internet, ce n’est pas aussi difficile qu’on le pense. Le E-commerce est aussi simple. On a une photo, on la met en ligne, c’est le début du E-commerce. Il ne faut pas le rendre aussi complexe qu’il ne l’est pas.

Cependant, j’explique aux vendeurs qu’il faut traiter l’acheteur internaute comme l’acheteur qui est devant soi, c’est la même chose. D’ailleurs, il faut faire plus ! Il faut rassurer le client, car il n’y a pas de contact physique.

Oumar Fédior

(Source : Réussir Business, 18 mars 2015)

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