La Banque mondiale « préoccupée » par le projet de centre d’investissement en bitcoins en Centrafrique
mercredi 25 mai 2022
L’institution financière multilatérale pointe le manque de transparence entourant le projet de « crypto hub » porté par les autorités centrafricaines, et s’interroge sur ses effets sur l’inclusion financière et les finances publiques du pays.
La Banque mondiale s’est déclarée, ce mercredi 25 mai, « préoccupée » par le projet de centre d’investissement en bitcoins annoncé par la présidence de la République centrafricaine.
« Nous avons des préoccupations concernant la transparence du projet ainsi que sur ses implications potentielles pour l’inclusion financière, le secteur financier et les finances publiques en général, en plus des aspects environnementaux », a déclaré un porte-parole de la Banque mondiale, cité par Bloomberg.
L’institution a également relevé le manque de coordination avec les autorités de régulation du secteur financier de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
« Il est important que les institutions régionales concernées telles que la Banque centrale commune aux pays de la CEMAC et les autorités bancaires soient pleinement consultées, et restent aux commandes », a ajouté la Banque mondiale.
Alors que le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, a évoqué dans un tweet annonçant le lancement du hub d’investissement en cryptomonnaies un prêt de 35 millions de dollars de la Banque mondiale destiné à financer la numérisation du secteur public, la Banque mondiale a clairement indiqué qu’elle « ne soutient pas l’initiative cryptographique de la République centrafricaine ».
e chef d’Etat avait annoncé, dans un communiqué publié dans la soirée du lundi 23 mai, le lancement imminent d’un centre d’investissement « légal » en bitcoins, appelé SANGO. Il n’a pas cependant révélé sur sa date d’ouverture ou son mode de fonctionnement.
La Centrafrique, dont le PIB est estimé à 2,3 milliards de dollars et où le taux de pénétration d’Internet est d’environ 11%, est devenue en avril dernier, le premier pays d’Afrique et seulement le deuxième au monde (après le Salvador) à adopter le Bitcoin comme monnaie officielle.
Au lendemain de cette adoption, le Fonds monétaire international (FMI) a appelé à « ne pas voir le Bitcoin comme une panacée contre les défis économiques auxquels l’Afrique fait face ».
(Source : Agence Ecofin, 25 mai 2022)