La BEAC interdit aux opérateurs de la CEMAC de présenter le crédit téléphonique en FCFA
jeudi 5 novembre 2020
C’est une révolution qui va s’opérer dans le domaine de la téléphonie mobile en zone Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), suite à la récente sortie de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) au sujet de l’utilisation du crédit de communication téléphonique comme moyens de paiement.
En effet, le 29 octobre, lorsqu’Abbas Mahamat Tolli, le gouverneur de la Banque centrale, enjoint l’Association des opérateurs concessionnaires de téléphonie mobile du Cameroun de ne pas utiliser le crédit téléphonique pour collecter la taxe sur le téléphone et tablettes comme cela était envisagé, il étend le champ des proscriptions même sur la présentation nominale dudit crédit de communication.
« La Beac met à profit cette occasion pour recommander, à travers vous, aux membres de votre association et à tous les opérateurs concessionnaires de téléphonie mobile au Cameroun et plus largement dans la Cemac, d’éviter à l’avenir toute présentation, usage ou exploitation des unités de crédit téléphonique en francs CFA ce qui est de nature à susciter une confusion avec la monnaie légale en vigueur dans les Etats membres », martèle le gouverneur de la Banque centrale.
Si cette mesure est appliquée, les opérateurs de téléphonie mobile dans la sous-région Cemac ne devraient plus présenter ou afficher le crédit téléphonique avec l’unité « franc CFA » ou « F » car, craint la Banque centrale, cela peut être confondu à la monnaie légale utilisée dans la zone communautaire. En effet, à date, lorsqu’un abonné interroge son solde de crédit de communication, il s’affiche sur l’écran « Solde : 1 234 F ». Pour la Banque centrale, il faut trouver une autre unité que le FCFA.
La proscription de l’usage de l’unité FCFA pourrait avoir d’autres conséquences concernant des services que proposent jusqu’ici certains opérateurs de téléphonie mobile. Car, au Cameroun, par exemple, les abonnés au mobile ont la possibilité d’acheter des musiques d’attente encore appelés « Fun Tones » avec du crédit de communication. Aussi, la souscription à l’abonnement des versets coraniques ou bibliques, aux messages préfabriqués d’anniversaire ou d’amour, pour ne citer que ces cas, se font par décrémentation des unités de crédit téléphonique de communication.
Sylvain Andzongo
(Source : Agence Ecofin, 5 novembre 2020)