L’utilisation des technologies en éducation diversement appréciée à WISE
mercredi 2 novembre 2011
L’intérêt, la place ou l’utilité des technologies de l’information dans la transmission des apprentissages au niveau de l’éducation sont diversement appréciés par les panélistes de la session consacrée à la question, à Doha (Qatar), mercredi au 2ème jour des travaux du Sommet mondial de l’innovation en éducation (WISE, en anglais).
‘’Il n’y a aucune raison pour laquelle les enfants du monde ne peuvent pas bénéficier de l’éducation en utilisant les technologies existantes avec le concours des sociétés qui fournissent cette technologie on peut y arriver’’, a soutenu Pr Georges Haddad de l’Université de Sorbonne Paris.
Il ne s’agit pas seulement de respecter les Objectifs du millénaire pour le développement, mais il est aussi question pour le professeur Haddad de permettre à tous les apprenants du monde de partager les connaissances à travers des cours en ligne.
Le sommet, a-t-il indiqué, met l’accent sur l’innovation, sur ‘’le changement dans l’éducation, dans la pédagogie en exploitant les technologies pour atteindre les élèves dans les coins les plus reculés’’. Sur l’utilisation des technologies pour l’éducation, la présidente de la Fondation Qatar, Sheikha Moza Bint Nasser, a estimé que les technologies sont très importantes.
Mais, a-t-elle souligné, ‘’elles ne sont pas une fin en soi, il faut les utiliser et pouvoir les exploiter pour améliorer la qualité de l’éducation des enfants toutefois cela ne doit pas être notre objectif principal’’. Pour la présidente de la fondation qui intervenait à l’ouverture, les technologies doivent être considérées comme simplement un outil pédagogique.
‘’C’est extrêmement important que tout le monde comprenne cela, la technologie est importante certes, mais il faut aussi des infrastructures des salles de classes, former les enseignants, que l’éducation soit focalisée sur les élèves et personnalisée et adaptée aux besoins des individus du monde’’, a-t-elle ajouté.
‘’On peut utiliser les technologies pour cela, mais ce qui compte encore plus c’est la connaissance’’, a dit la présidente de la Fondation Qatar. Les ressources sont importantes certes, a souligné pour sa part Naledi Pandor, ministre sud-africaine des Sciences et des Technologies.
Cependant, a-t-elle fait remarquer, ‘’ce ne sont pas les ressources qui sont facteurs d’innovations, mais la création’’. ‘’Il faut arrêter d’utiliser ces anciennes méthodes qui sont devenues obsolètes et ne sont plus adaptées aux jeunes qui ont tant de talents’’, a-t-elle signalé.
Pour la ministre sud-africaine, membre du jury Prix Wise pour l’éducation, les acteurs du système éducatif, apprenants comme enseignants, doivent utiliser le maximum les technologies ‘’pour créer les liens, partager le savoir, mettre en commun (les) intelligences collectives afin de mieux intégrer l’éducation dans les stratégies de développement’’.
Elle a ainsi suggéré de voir les modèles d’innovation qui peuvent inspirer l’éducation d’aujourd’hui, voir les moteurs permettant vraiment d’avoir des réponses efficaces pour adapter et mettre en partage les projets qui peuvent apporter les politiques les plus novatrices.
Faisant référence aux soulèvements dans le monde arabe, favorisés par les technologies de l’information et de la communication, Cheikh Abdulla Bin Ali Al Thani, président de WISE, a estimé qu’aujourd’hui, ‘’les jeunes ont besoin d’emplois, ils veulent une vie meilleure et nous devons apporter une réponse collective et fournir un enseignement pertinent dont les résultats vont permettre aux jeunes de naviguer dans ces périodes difficiles’’.
‘’Au fur et à mesure que les libertés individuelles augmentent, les responsabilités civiques augmentent et nous devons préparer nos jeunes pour qu’ils puissent jouer un rôle actif et façonner la société à travers les technologies’’. WISE s’est ainsi fait l’avocat de l’éducation parce qu’elle est essentielle pour la vie, a-t-il ajouté.
‘’Changer, penser construire l’éducation de demain’’, est le thème choisi pour cette 3ème édition du sommet mondial de l’innovation en éducation qui prend fin jeudi à Doha.
Source : APS, 2 novembre 2011)