L’opérateur national face à la faillite de son partenaire stratégique
vendredi 8 novembre 2002
La prochaine annonce - mercredi 02 Octobre exactement - au terme d’un conseil d’administration du nom du PDG de France TELECOM devrait marquer le début de L’opération de sauvetage du troisième opérateur européen des télécommunications et - pour notre cas - l’actionnaire principal et le partenaire stratégique de la SONATEL. Il n’est pas besoin de rappeler que la tache du futur PDG ne sera pas du tout aisée.
– L’opérateur a vu plus de 80 % de sa capitalisation boursière s’évaporer - un retrait du titre de la cote à Paris et New York n’est plus à écarter.
– Au plus fort de la bulle technologique ce titre -phare d’alors , composante de l’indice composite CAC4O flirtait avec les 219 euros durant le premier trimestre 2000. Aujourd’hui il est descendu en dessous de neuf euros.
Toute recapitalisation par une vente de nouvelles actions est impossible avec les marchés d’actions et d’obligations déprimés, des investisseurs méfiants et désaffectés par une litanie de mauvaises nouvelles provenant des principaux marchés financiers du monde , le tout dans un contexte de croissance molle en Europe et Asie.
– Une dette record de 70 milliards d’euros hissant l’opérateur français au rang du plus endetté de son secteur en Europe et des fonds propres négatifs de plus de 400 millions d’euros. Un endettement contracté au zénith du titre boursier pour financer une stratégie d’expansion ; et principalement l’acquisition de l’opérateur mobile britannique Orange et la souscription au capital du Start up allemand MOBIL COM engage dans le dÉveloppement UMTS et les promesses escomptÉes de commercialisation des services mobiles avancés de troisième génération UMTS (Universal Mobile Telecom Service).
La course à la taille critique s’est révélée trop coûteuse et a eu pour résultat le gonflement du passif de France -Télécom . Aujourd’hui le refinancement et la négociation des termes et surtout de l’échéancier de la dette paraissent impossibles - du moins à court terme - avec la dégradation de la notation financière par MOODY’S. Dans tous les cas de figure, la garantie de l’Etat français actionnaire majoritaire avec plus de 50 % des actions est nécessaire mais pas suffisante avec le possible veto de Bruxelles.
Après le Crédit Lyonnais sauvé du dépôt du bilan grâce à une injection de fonds publics , Air France sauvée de justesse de la faillite par l’Etat et aujourd’hui France-Télécom, qui attend la nomination d’un PDG pour être fixé sur son sort, c’est le modèle du libéralisme à la française, marqué par l’omniprésence de l’Etat patron, qui montre ses limites et expose son manque d’efficience. L’ouverture du marché des télécommunications a précipité l’entrée de nouveaux compétiteurs .
Cette situation oblige les opérateurs historiques d’étendre l’offre de leurs services à de nouveaux Marchés , l’acquisition ou la prise de participation d’opérateurs déjà présents dans ces marchés fut le ticket d’entrée. Il faillait payer le prix - souvent très élevé - France-Télécom n’hésite pas surtout quant l’indicateur de rentabilité de référence des analystes financiers L’EBITA (excédent brut d’exploitation) et son titre de Bourse semblent les plus attractifs par rapport aux autres opérateurs.
Pour les autorités françaises ,il n est pas question de réduire la part de capital dans l’opérateur de plus de 50% du capital détenu par l’état , encore moins reamanager la géographie du capital pour accommoder les acquisitions et prises de participations nouvelles.
Dans ce contexte l’opérateur est oblige d’engager ses fonds propres et plus tard son cash flow , dans le cas d’acquisition D’ORANGE entre autres , le recours a l’emprunt s’impose la spirale de la dette s’enclenche pour France telecom .
Bien que le PDG demissionaire laisse un groupe fragilise financièrement par une dette explosive , il n’en demeure pas moins- et paradoxalement - que son remplaçant trouvera un portefeuille
D’actifs et et d’acquisition particulièrement rentables parmi lesquels on peut citoyer entre autres L’opérateur du senegal la SONATEL . Au termes de la privatisation de 1997 le groupe France telecom détient pres de 40% dans le Capital de la SONATEL . Adosser la SONATEL a un opérateur stratégique etait il nécessaire , ce débat est ouvert Au vu des difficultés sans précédent de son partenaire stratégique et l’étonnante santé Financière de la SONATEL . Avec un chiffre d’affaire en progression annuelle de plus de 20% , l’actifs SONATEL est devenue pour le France TELCOM un bijou de famille tres profitable.
L’Opérateur sénégalais est le titre vedette de la BRVM (bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan) dont il représente en moyenne plus de 24% de la capitalisation totale . La progression du titre SONATEL commande plus de 42% l’indice composite BRVM 10 (mesure de performance générale du marche financier). Les techniques d’estimation et d’évaluation que j’ai utilisées personnellement avec un software de simulation Semblable a celui de MSCI ( Morgan staneley Capital Internationale )visant a analyser les comportement des titre d’action et d’obligation montre Que le titre est tres sous évalue , desservi par sa cotation a Abidjan , dans un marche financier Plutôt actif que celui de la sous région , le titre serait a plus de 38% de son niveau actuel. et une communication financière Adéquate .
Son endettement , l’un des plus bas de son secteur en Afrique est soutenable au regard des fondamentaux comptables et financiers tres solides de la compagnie . Son réseau est tellement moderne , qu’il est cite en exemple partout en Afrique et au-delà , Le parc fixe et mobile peut accommoder toute augmentation de la demande. Encore encourageant , les dépenses d’investissement engages par la SONATEL.
De 1999 a 2001 , les investissements sont passes de 40, 783 milliards de FCFA a plus de 47, 45 Milliards de FCFA , un niveau d’investissement qui a permis a la SONATEL de doter l’usager du réseau le plus moderne et le plus fiable du continent . Alors que partout dans le monde les opérateurs affichent des pertes et certains sont contraints a la faillite , le résultat net de l’opérateur croit et le GROUPE SONATEL affiche des bénéfices records.
Cette situation l’opérateur national le doit d’abord au directeur général , son style et ses méthodes devraient inspirer tout manager d’entreprise -privée et publique
– au Sénégal et en Afrique . sa visibilité et vision stratégique, sa profonde connaissance du secteur ou évolue son entreprise , sa rigueur évidente dans la gestion au quotidien et le choix de ses collaborateurs , son intelligence marketing , sa capacité d’anticipation et d’adaptation sont autant de qualités - pour ne pas dire vertus - qui lui ont permis de transformer cette structure née en 1985 de la fusion de deux entités en une entreprise modèle qui symbolise la capacité manageriale sénégalaise.
Dans la perspective de l’ouverture future du marche des telecommunications , il me semble que la SONATEL semble plus que prête a opérer les mutations nécessaires pour s’adapter a cette Nouvelle donne , peut être la présence prochaine de le marche malien peut garantir de la croissance de revenus que la SONATEL semble habituer ses actionnaires même s’il est a Souhaiter une plus grande ouverture a l’endroit de ses usagers en ce qui concerne ses pratiques tarifaires et une communication financière plus marquée pour soutenir la cotation boursière et attirer les investisseurs professionnels et institutionnels.
En attendant le sauveteur France telecom ou l’exécuteur de son plan de sauvetage , la SAGA SONATEL continue .
MOUSTAPHA DIAKHATE CONSULTANT NEW YORK - USA
(Source : Le Soleil 8 novembre 2002)