OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2018 > L’obsolescence programmée

L’obsolescence programmée

vendredi 14 décembre 2018

Point de vue

De quoi s’agit-il ?

Il s’agit d’un ensemble d’artifices et de techniques de fabrication utilisés par les industriels pour limiter la durée de vie de leurs produits et ainsi en augmenter la consommation. L’idée est de faire de sorte que l’utilisation du produit ne puisse dépasser un certain temps prédéfini pour pousser l’usager à le renouveler.

C’est un concept théorisé depuis 1932 par Bernard London comme étant un levier capable de dynamiser un modèle économico-commercial qui s’essouffle. Selon lui il y a une relation triviale entre la croissance économique, la nécessaire stimulation de la production et la consommation, puisque plus on consomme, plus on produit ; ce qui booste la création d’emplois.

Ceci pousse les industriels véreux à imaginer plusieurs astuces et techniques leur permettant de provoquer la mort prématurée ou l’obsolescence de leurs produits et ainsi obliger les consommateurs à renouveler leurs achats. Un des exemples les plus répandus aujourd’hui est le téléphone portable : A peine en acquiert-on un modèle qu’un autre est déjà sur le marché, vous laissant croire à des limites techniques, esthétiques ou logicielles du vôtre pour vous emmener à passer au nouveau. Il s’y ajoute la cupidité consistant à y mettre des composants non remplaçables, essentiels au fonctionnement (comme la batterie) dont les performances se détériore trop vite rendant votre téléphone juste bon à jeter.

La situation est beaucoup plus criarde avec les appareils électroménagers qui tendent à devenir quasiment à usage unique au sens que dès qu’un composant arrête de fonctionner, c’est l’appareil tout entier qu’il faille remplacer puisque la pièce de rechange serait introuvable sur le marché. La durée de vie de certains composants est volontairement limité et leur remplacement rendu quasiment impossible ou à des coûts tellement onéreux qu’il est souvent plus facile d’acquérir un nouvel équipement.

Avec les ordinateurs, tablettes et autres équipements électroniques c’est souvent par le truchement de mises à jour logicielles qui sont proposées gratuitement en ligne que les fabricants parviennent à provoquer le ralentissement du fonctionnement de ces machines, les rendant quasiment inutilisables pour forcer leur remplacement. On rencontre aussi le phénomène sur certaines imprimantes où il a été découvert des puces électroniques embarquées dont l’une est chargée de bloquer l’impression avant même que l’encre en soit épuisée et l’autre interdit le remplissage des cartouches vides, rendant ainsi inutilisable l’équipement.

Comme on peut le constater, aucun secteur n’est épargné : depuis celui de l’éducation où certains éditeurs de livres scolaires sont accusés de prématurément et régulièrement modifier les ouvrages pour imposer une nouvelle version, à celui de la construction automobile où, par le truchement du design les modèles antérieurs sont très vite rendus « moches » en passant par celui de la mode où les modèles changent à un rythme effréné.

C’est l’économie du jetable qui se développe ainsi avec son corolaire de péril environnemental.

Conséquences environnementales et sociétales

En delà du désastre économique que cela pose aux consommateurs, l’obsolescence programmée ou mort programmée des équipements électroniques et autres appareils électroménagers nuit énormément à l’environnement. En effet la gestion de ces déchets communément appelés e-déchets constitue de nos jours un casse-tête pour les pays du tiers monde qui sont transformés en dépotoirs de ces produits surtout par le phénomène de l’utilisation qui y est très prisé de matériels de seconde main.

La consommation à outrance de ces produits à un rythme effréné accroit de manière exponentielle leur production qui demande de plus de plus de matières premières souvent très rares et dont la transformation nécessité de grandes quantités d’énergie. Une des conséquences de cette spirale est une surexploitation des réserves de matières premières non renouvelables qui provoquent, entre autres, un dérèglement climatique, une destruction massive de nos forêts et de nos terres fertiles, intensification de la pollution, une diminution de la biodiversité, etc. Par exemple, la fabrication d’un seul smartphone nécessite plus de 70 composants fabriqués à partir de métaux rares. De récentes études ont montré que nous rejetons chacun en moyenne neuf appareils électriques et électroniques par an.

Il faut signaler que c’est une pratique qui comporte ses défenseurs qui la considère comme un accélérateur de progrès. Le designer Brooks Stevens (1911-1995) considère que : « L’obsolescence programmée, c’est le désir du consommateur de posséder, un peu plus tôt que nécessaire, quelque chose d’un peu plus neuf et de plus performant. » Quant à Philip Kotler, célèbre professeur de stratégie marketing à l’université Northwestern, il considère que : « Ce qu’on appelle obsolescence programmée reflète tout simplement les forces concurrentielles et technologiques à l’œuvre dans une société libre, des forces qui conduisent à une amélioration permanente des biens et des services. » Elle serait, selon lui « en quelque sorte le carburant / lubrifiant fondamental de l’économie de marché ».

Qu’en dit la loi ?

En France la loi 2015-992 du 17 août 2015, initiée 14 octobre 2014 et portant sur la transition énergétique pour la croissance verte définit l’obsolescence programmée comme « l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise, notamment par la conception du produit, à raccourcir délibérément la durée de vie ou d’utilisation potentielle de ce produit afin d’en augmenter le taux de remplacement. Ces techniques peuvent notamment inclure l’introduction volontaire d’une défectuosité, d’une fragilité, d’un arrêt programmé ou prématuré, d’une limitation technique, d’une impossibilité de réparer ou d’une non-compatibilité ». Cette loi fait de l’obsolescence programmée un délit, assimilé à de la tromperie.

Le 24 octobre 2018 l’Autorité garante de la concurrence et du marché (AGCM) italienne a sanctionné les deux géants Apple et Samsung pour raison de pratique d’obsolescence programmée. L’AGCM a établi que les sociétés « (...) ont réalisé des pratiques commerciales déloyales violant les articles 20, 21, 22 et 24 du Code de la consommation, lors de la diffusion de certaines mises à jour du firmware de leurs téléphones, qui ont causé de graves dysfonctionnements et réduit de manière significative leur performance, en accélérant ainsi leur substitution« , explique l’autorité dite »antitrust’ dans un communiqué.

C’est dire que des initiatives sont prises ça et là pour tenter, sinon de juguler, du moins de décourager cette pratique devenue un véritable fléau des temps modernes.

Avons-nous, en Afrique, les outils et moyens juridiques de faire réparer le tort à nous causé ? That is the question.

Mor Ndiaye Mbaye
Administrateur délégué FDSUT/ARTP

(Source : Blog de Mor Ndiaye Mbaye, 14 décembre 2018)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2062/2249 Régulation des télécoms
  • 173/2249 Télécentres/Cybercentres
  • 1610/2249 Economie numérique
  • 823/2249 Politique nationale
  • 2249/2249 Fintech
  • 252/2249 Noms de domaine
  • 813/2249 Produits et services
  • 691/2249 Faits divers/Contentieux
  • 378/2249 Nouveau site web
  • 2168/2249 Infrastructures
  • 825/2249 TIC pour l’éducation
  • 90/2249 Recherche
  • 121/2249 Projet
  • 1381/2249 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 870/2249 Sonatel/Orange
  • 776/2249 Licences de télécommunications
  • 132/2249 Sudatel/Expresso
  • 465/2249 Régulation des médias
  • 599/2249 Applications
  • 494/2249 Mouvements sociaux
  • 796/2249 Données personnelles
  • 61/2249 Big Data/Données ouvertes
  • 295/2249 Mouvement consumériste
  • 179/2249 Médias
  • 321/2249 Appels internationaux entrants
  • 694/2249 Formation
  • 48/2249 Logiciel libre
  • 853/2249 Politiques africaines
  • 424/2249 Fiscalité
  • 83/2249 Art et culture
  • 284/2249 Genre
  • 734/2249 Point de vue
  • 479/2249 Commerce électronique
  • 708/2249 Manifestation
  • 156/2249 Presse en ligne
  • 62/2249 Piratage
  • 103/2249 Téléservices
  • 420/2249 Biométrie/Identité numérique
  • 150/2249 Environnement/Santé
  • 173/2249 Législation/Réglementation
  • 167/2249 Gouvernance
  • 828/2249 Portrait/Entretien
  • 72/2249 Radio
  • 337/2249 TIC pour la santé
  • 133/2249 Propriété intellectuelle
  • 29/2249 Langues/Localisation
  • 506/2249 Médias/Réseaux sociaux
  • 917/2249 Téléphonie
  • 95/2249 Désengagement de l’Etat
  • 484/2249 Internet
  • 57/2249 Collectivités locales
  • 189/2249 Dédouanement électronique
  • 497/2249 Usages et comportements
  • 526/2249 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2249 Audiovisuel
  • 1365/2249 Transformation digitale
  • 191/2249 Affaire Global Voice
  • 75/2249 Géomatique/Géolocalisation
  • 147/2249 Service universel
  • 330/2249 Sentel/Tigo
  • 87/2249 Vie politique
  • 729/2249 Distinction/Nomination
  • 17/2249 Handicapés
  • 336/2249 Enseignement à distance
  • 319/2249 Contenus numériques
  • 293/2249 Gestion de l’ARTP
  • 89/2249 Radios communautaires
  • 800/2249 Qualité de service
  • 212/2249 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2249 SMSI
  • 224/2249 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1289/2249 Innovation/Entreprenariat
  • 655/2249 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2249 Internet des objets
  • 85/2249 Free Sénégal
  • 161/2249 Intelligence artificielle
  • 98/2249 Editorial
  • 9/2249 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous