L’économiste Moubarack Lô se mêle de l’affaire Global Voice et dénonce
mardi 3 août 2010
Dans une contribution parue sur l’affaire Global Voice, Moubarack Lô indique que l’Etat du Sénégal va gagner le même montant que la firme américaine. "Sur le fond de l’affaire, beaucoup de zones d’ombre méritent d’être éclaircies, notamment pour ce qui concerne les liquidités générées par le contrôle envisagé. Certes, l’Etat va gagner des ressources avec le nouveau système mis en place, mais personne ne dit ce que Global Voice va tirer du contrat.
Le directeur général de l’Artp (2) révèle que l’Etat et Global Voice vont se partager presque à 50 % les revenus tirés de l’activité de contrôle et l’on peut donc penser que Global Voice va, en cinq ans, engranger autant que l’Etat, après avoir investi moins de 10 milliards de francs Cfa en matériel.
C’est donc une énorme manne que Global Voice va, indument, percevoir, alors que l’Etat aurait pu tout simplement acheter le matériel (y compris l’usage des logiciels développés par cette firme) et payer des frais de consultation à Global Voice« , écrit longuement l’économiste qui fustige par ailleurs l’attitude la direction générale de Sonatel de concert avec l’actionnaire France Télécom : »Pour manifester son opposition, la direction générale a cru bon de mobiliser, encore une fois, les travailleurs de la société, les menaçant même de suspension de leurs primes si la mesure venait à être appliquée. Par ce fait, le ’top management’ de la Sonatel et l’actionnaire de référence qu’est France télécoms font preuve de lâcheté (en se cachant derrière les vaillants travailleurs pour défendre leur cause) et démontrent le peu de respect qu’ils accordent aux travailleurs qui paieraient pour quelque chose qui ne les concerne guère, après avoir supporté pendant treize ans les performances de la Sonatel.
Tout patriote devrait fustiger jusqu’à la dernière énergie ces pratiques post-coloniales et inadmissibles au vingt-et-unième siècle. Et l’intersyndicale devrait en être consciente."
(Source : Politicosn, 3 août 2010)