OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2010 > L’affaire Global Voice : décidément, un baobab qui cache la forêt ?

L’affaire Global Voice : décidément, un baobab qui cache la forêt ?

mardi 26 octobre 2010

Un collectif des membres du Club de la diaspora s’est fendu d’une lettre ouverte au Chef de l’Etat du Sénégal pour signaler, dès l’entame de leur courrier, que « L’affaire Global Voice a été un des traumatismes les plus retentissants et les plus malsains légué au peuple meurtri du Sénégal ... ». Et pour donner un caractère plus poignant à leur complainte, les auteurs de la missive proclame « nous détectons votre main jusque dans nos poches nous les fils du Sénégal vivant à l’extérieur du pays avec cette affaire Global Voice ». L’Afrique et sa diaspora se doivent d’éviter de tomber dans ce que notre Président-poète pointait en énonçant « L’émotion est nègre comme la raison est hellène » : il ne faut pas que, à cause de notre émotivité, l’affaire Global Voice soit le baobab qui nous cache la forêt des vrais enjeux des télécommunications en Afrique.

Il est vrai que la diaspora des pays en développement en général constitue la frange la plus concernée par ce dossier des terminaisons d’appels entrants dans les dits pays et dans les pays africains plus particulièrement. Dans une précédente tribune, NOUS soulignions la dimension des enjeux qui tournent autour de cette question dont l’UIT elle-même s’était saisie à travers une recommandation pertinente adressée aux pays en développement invités explicitement à statuer dans le sens de leurs intérêts bien compris. Il est des terminaisons d’appels entrants en Afrique comme des transferts de l’argent des migrants évoqué également par le Club de la diaspora : les enjeux sont énormes et sont surtout d’ordre financier portant sur des montants qui dépassent très largement les contributions des pays développés à l’aide au développement.

Selon le magazine « Afrique Avenir » (30 déc. 2009), « Plus de 12,5 milliards d’euros sont expédiés chaque année dans leurs pays d’origine par les travailleurs migrants africains » : plus que les promesses faites par le G8 au sommet de Gleneagles ; « les transferts vers le continent ont augmenté de 55% depuis le début du XXIe siècle ». Et selon un autre magazine en ligne « Afrk.com », pour la firme américaine Western Union, leader mondial des transferts d’argent, « L’Afrique de l’Ouest constitue l’un de ses pôles de croissance » et ce qui fait bouger Western Union ce sont bien plus les 8 à 10% de ce montant représentant les frais de transferts d’argent qu’un amour fou pour la diaspora.

Comme dans le transfert d’argent, l’Afrique est autant courue pour les terminaisons d’appels offerts, grâce à sa diaspora, par ses réseaux de télécommunications dans lesquels les opérateurs internationaux trouvent les relais de croissance qui leur permettent d’entretenir leur prospérité. « De manière générale, le continent africain limite de toute façon les risques financiers, grâce à l’écrasante prédominance de l’offre prépayée - l’achat de cartes de recharge de communications générant un très fort cash flow » énonce JA dans un dossier sur la question. Le mot est lâché « l’offre prépayée générant un très fort cash flow ».

Nous avions montré dans la tribune précitée comment, grâce à la modernisation de son réseau de télécommunications, le Sénégal était devenu un exportateur net de service de terminaisons d’appels et l’importante masse de devises générées. A l’échelle du continent, l’Afrique est en passe de devenir un intense puits de terminaisons d’appels grâce aux importants investissements consentis notamment dans la fibre optique terrestre et sous marine. Un analyste du secteur a pu ainsi dire que l’Afrique allait être « surcâblée » : l’enjeu de ce surinvestissement reste le « très fort cash flow » généré et l’importante marge de croissance du milliard d’africains que nous sommes devenus.

Comment le cash flow généré par les terminaisons d’appels est-il collecté ? De manière enfantine...

Sur la « taxe de répartition » que se « répartissent » les opérateurs internationaux une importante part est vendue en mode « prépayé » grâce aux cartes de recharges de communications neutralisant ainsi tout risque d’impayés du mode « post payé » des abonnements classiques. Le segment « distribution » de ce marché est entièrement contrôlé par ces mêmes opérateurs : ils choisissent leurs intermédiaires, les fameux « carriers » ou « opérateurs de cartes téléphoniques » comme les a appelés un directeur de notre opérateur national, auxquels les minutes de conversations sont vendues en gros selon des marges définies par eux-mêmes. Après, la suite est facile...

Il faut savoir que, selon une pratique vieille comme les télécommunications, les tarifs internationaux sont l’objet de négociations bilatérales préalables sur chaque relation téléphonique avant d’être validés par décision portant convention d’interconnexion par les régulateurs des pays concernés. L’application d’un décret n’aurait pu seule impacter aussi rapidement les tarifs des communications internationales sans l’aide des acteurs et seuls les prix des cartes de recharges de communications téléphoniques - dont la cible marketing est la diaspora - ont été concernés.

L’autre information de taille à savoir : l’UIT, organisme du système des Nations Unies en charge de la normalisation des télécommunications internationales, a recommandé aux pays en développement d’examiner l’opportunité du paiement par les pays développés d’une prime dégagée des taxes de répartition. Quitte à nos opérateurs internationaux africains de prendre en compte la dite prime pour leurs pays respectifs qui décideraient de la faire payer. Les éléments permettant de la négocier avantageusement sont réunis ...sauf que la majorité de nos Etats ont vendu leur opérateur historique aux grands opérateurs internationaux.

A noter que les pays développés, pays d’origine de ces opérateurs, ont tous émis une réserve - comme les y autorise le mode de fonctionnement de l’UIT - quant à l’application de cette recommandation...

Tant que les Etats africains n’auront pas compris les vrais enjeux du secteur des télécommunications internationales qui offrent des ressources insoupçonnées de développement - même pour les secteurs autres que les télécommunications -, les Africains seront pour longtemps encore comme des spectateurs du développement de leur propre continent par les autres plus préoccupés par les profits à court terme ...que par la réalisation des OMD.

Momar Gassama
Cadre de l’OPT et de la SONATEL

26 octobre 2010

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2062/2263 Régulation des télécoms
  • 173/2263 Télécentres/Cybercentres
  • 1561/2263 Economie numérique
  • 808/2263 Politique nationale
  • 2263/2263 Fintech
  • 253/2263 Noms de domaine
  • 844/2263 Produits et services
  • 694/2263 Faits divers/Contentieux
  • 362/2263 Nouveau site web
  • 2157/2263 Infrastructures
  • 816/2263 TIC pour l’éducation
  • 90/2263 Recherche
  • 121/2263 Projet
  • 1395/2263 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 877/2263 Sonatel/Orange
  • 805/2263 Licences de télécommunications
  • 132/2263 Sudatel/Expresso
  • 465/2263 Régulation des médias
  • 599/2263 Applications
  • 494/2263 Mouvements sociaux
  • 761/2263 Données personnelles
  • 61/2263 Big Data/Données ouvertes
  • 295/2263 Mouvement consumériste
  • 181/2263 Médias
  • 322/2263 Appels internationaux entrants
  • 700/2263 Formation
  • 49/2263 Logiciel libre
  • 874/2263 Politiques africaines
  • 408/2263 Fiscalité
  • 83/2263 Art et culture
  • 284/2263 Genre
  • 720/2263 Point de vue
  • 480/2263 Commerce électronique
  • 699/2263 Manifestation
  • 156/2263 Presse en ligne
  • 62/2263 Piratage
  • 102/2263 Téléservices
  • 437/2263 Biométrie/Identité numérique
  • 150/2263 Environnement/Santé
  • 157/2263 Législation/Réglementation
  • 167/2263 Gouvernance
  • 884/2263 Portrait/Entretien
  • 72/2263 Radio
  • 340/2263 TIC pour la santé
  • 133/2263 Propriété intellectuelle
  • 29/2263 Langues/Localisation
  • 503/2263 Médias/Réseaux sociaux
  • 966/2263 Téléphonie
  • 95/2263 Désengagement de l’Etat
  • 487/2263 Internet
  • 57/2263 Collectivités locales
  • 188/2263 Dédouanement électronique
  • 498/2263 Usages et comportements
  • 512/2263 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2263 Audiovisuel
  • 1349/2263 Transformation digitale
  • 191/2263 Affaire Global Voice
  • 76/2263 Géomatique/Géolocalisation
  • 146/2263 Service universel
  • 330/2263 Sentel/Tigo
  • 87/2263 Vie politique
  • 744/2263 Distinction/Nomination
  • 17/2263 Handicapés
  • 338/2263 Enseignement à distance
  • 319/2263 Contenus numériques
  • 292/2263 Gestion de l’ARTP
  • 90/2263 Radios communautaires
  • 822/2263 Qualité de service
  • 212/2263 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2263 SMSI
  • 224/2263 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1274/2263 Innovation/Entreprenariat
  • 653/2263 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2263 Internet des objets
  • 85/2263 Free Sénégal
  • 232/2263 Intelligence artificielle
  • 100/2263 Editorial
  • 9/2263 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous