L’Union européenne va rejeter l’option du suivi des personnes via leurs smartphones pour gérer l’après-confinement
samedi 4 avril 2020
Thierry Breton, le Commissaire européen pour le Marché intérieur a assuré dans la matinale de France Inter que « traquer » les Européens n’était pas l’ordre du jour, nous informe 01net. « Je ne pense pas que cela se mettra en oeuvre en Europe. Ce n’est pas dans notre culture. » Pour l’instant, il a seulement été demandé par la Commission qu’un « opérateur par pays fournisse » les données sanitaires liées à la crise du Covid-19 afin de vérifier que le « confinement est bien respecté », de pouvoir « gérer les stocks » et « anticiper les pics » dans les hôpitaux européens.
Les supports technologiques pour l’instant ne sont néanmoins pas exclus de la discussion. En visioconférence avec les eurodéputés, le 2 avril, le Commissaire a insisté sur la solidarité – maître mot de ses interventions.
Thierry Breton a rappelé que tous les moyens technologiques et scientifiques sont mobilisés pour répondre à la crise : « Des robots pour nettoyer les hôpitaux », « des intelligences artificielles pour modéliser le génome du virus » ou encore « mettre en commun les recherches pour trouver un vaccin ».
Pourtant, les initiatives privées fleurissent. D’après Reuters, un consortium de scientifiques européens s’est constitué le 31 mars. Le Pan-European Privacy Preserving Proximity Tracing (PEPP-PT) rassemble 130 chercheurs de huit pays différents pour développer des applications qui aideraient à lutter contre la propagation du Covid-19.
Selon le site de l’organisation constituée en société sans but lucratif en Suisse, « le PEPP-PT a été créé pour apporter une solution à cette crise qui respecte les lois et principes européens forts en matière de protection de la vie privée et des données ». L’idée est « maximiser » les possibilités technologiques tout en « protégeant entièrement la vie privée » et d’en faire profiter « tous les pays ».
Gaëlle Massang
(Source : Digital Business Africa, 4 avril 2020)