L’Union Africaine intensifie le développement des TIC sur le continent
mardi 2 février 2010
Le 14e sommet de l’Union Afrcaine a débuté dimanche à Addis-Abéba en Ethiopie. Thème du sommet : « les Technologies de l’Information et de la communication (TIC) en Afrique : Défis et Perspectives pour le développement ». Cette édition est l’occasion, pour les chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’UA présents, d’évaluer les progrès que le continent a réalisés dans le secteur des TIC au cours des années passées et de réfléchir aux futurs stratégies qui permettront à l’Afrique de combler le fossé numérique qui la sépare encore du reste du monde.
Grâce aux efforts des pays africains, les TIC ont enregistré une forte croissance sur le continent. Le nombre d’abonnements de téléphone mobile et le nombre d’internautes ont crû plus vite que ceux d’autres régions du monde. Cependant, le continent affiche toujours des niveaux de pénétration des TIC bien éloignés du reste du monde. Principale cause, les coûts d’accès au réseau sont encore trop onéreux.
Des coûts de connexion trop élevés
Si la connexion Internet dans la majorité des pays d’Afrique est une des plus chères du monde, c’est en grande partie à cause des tarifs faramineux pratiqués sur les passerelles internationales du réseau. Internet ne se fait pas (ou peu) en Afrique, beaucoup de sites africains sont hébergés en Europe ou aux Etats-Unis parce que c’est plus économique. L’Afrique héberge ainsi à peine le 100 000e du total mondial des pages Web. Même le trafic local passe la plupart du temps par l’étranger faute de Points d’Échange Internet, autrement dit de carrefours d’échange locaux.
Conséquence : en Afrique, 7 connexions sur 10 transitent par l’Europe ou les Etats-Unis selon l’Union Internationale des Télécommunications. En clair, consulter une page internet à partir d’un pays africain suppose la plupart du temps une connexion via le satellite ou le câble sous-marin pour accéder à l’information requise. Et le processus est le même pour l’échange de contenus locaux.
Même si les internautes africains ne consultaient que des sites hébergés en Afrique, leurs connexions continueraient donc de transiter par l’international... Faute d’infrastructures au sein même des pays, de carrefours où peuvent se rencontrer les fournisseurs d’accès, ce que les anglophones appellent les « IXP » pour points d’échange internet. « La première raison d’être d’un point d’échange internet est de garder le trafic local au niveau local et d’éviter justement le recours à des passerelles internationales très onéreuses », selon un rapport récent de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique.
L’absence de concurrence fait grimper les tarifs
Le manque de concurrence est la première cause des tarifs de l’internet en Afrique. Les opérateurs privés qui ont investi le marché des télécommunications ces dernières années ne sont en effet pas très nombreux sur le continent. L’Union internationale des télécommunications en dénombre sept principaux parmi les quels Orange, autrement dit France Telecom. Classé en dernière position juste derrière Maroc Télécom, filiale florissante de Vivendi, le groupe progresse toutefois ra pi de ment sur la carte de l’Afrique où il opère dans douze pays, à majorité francophones.
L’Union Africaine de mande l’élaboration d’un Agenda numérique africain
Devant ce constat, l’Union Africaine cherche à élaborer un Agenda numérique à l’échelle du continent. Les Etats africains s’engagent ainsi à intensifier l’harmonisation des politiques et réglementations en matière de télécommunications et de TIC en Afrique afin de stimuler la libre concurrence. La priorité est également de développer les investissements dans la technologie et dans la mise en place d’infrastructures numériques à l’échelle du continent.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA s’engagent également à promouvoir des actions de recherche et développement ainsi qu’un environnement propice à l’innovation et à l’entreprenariat en vue de trouver des solutions et de créer des services répondant à la situation et aux besoins des utilisateurs africains
Yves Palma
(Source : AfricOpen 2 février 2010)