L’UIT encourage le haut-débit pour lutter contre la congestion des réseaux de téléphonie
vendredi 11 février 2011
L’Union internationale des télécommunications (UIT) a encouragé vendredi les États à accélérer le déploiement de la fibre optique et à mettre à disposition plus de fréquences radioélectriques si l’on veut éviter l’encombrement des réseaux de téléphonie mobile.
Les utilisateurs de téléphones intelligents consomment déjà en moyenne cinq fois plus de capacité de données que ceux de téléphones mobiles ordinaires. Alors que le nombre de téléphones intelligents utilisés dans le monde, qui est aujourd’hui, selon les estimations, de 500 millions, va vraisemblablement passer à deux milliards d’ici à 2015, les opérateurs doivent d’ores et déjà recourir à des stratégies multiformes pour satisfaire la demande - et d’ailleurs, tous n’y parviennent pas.
Les opérateurs de téléphonie mobile ont, certes, investi des milliards de dollars pour moderniser et améliorer la capacité et la qualité de fonctionnement de leurs réseaux, mais dans certaines grandes villes très consommatrices, comme San Francisco, New York ou Londres, les utilisateurs sont toujours confrontés à des problèmes chroniques d’impossibilité d’accès au réseau.
« Pour accompagner l’augmentation du nombre d’applications gourmandes de données, il est indispensable de pouvoir compter sur de solides programmes nationaux en faveur du haut-débit qui encouragent la mise à disposition de fréquences supplémentaires et le déploiement accéléré des réseaux à fibre optique - essentiels pour les infrastructures de services mobiles », a dit le Secrétaire général de l’UIT, Hamadoun Touré.
D’après les études réalisées par l’UIT, il apparaît que 98 pays ont mis en place des programmes nationaux de haut-débit, et que ce nombre devrait augmenter au cours de l’année à venir.
Le haut-débit mobile est, de plus en plus, la technologie de prédilection de centaines de millions d’habitants des pays en développement, dans lesquels les infrastructures filaires sont souvent lacunaires et coûtent cher à installer. D’après les estimations de l’UIT, le nombre d’abonnés au haut-débit mobile atteindra le milliard au cours du premier trimestre 2011. Puisque 90% de la planète est désormais desservie par un signal mobile, le mobile apparaît d’évidence comme l’une des clefs de la réduction de la fracture numérique. En 2010, 73% du nombre total d’abonnés au mobile étaient des habitants de pays en développement.
En 2010, le Dr Touré a dirigé la création de la Commission « Le large bande au service du développement numérique », visant à mettre en avant la nécessité pour tous les Etats de promouvoir le haut-débit comme vecteur clé du développement et de stimuler le déploiement des réseaux haut-débit.
Cette Commission est coprésidée par Paul Kagame, Président du Rwanda, et Carlos Slim Helú, Président du Grupo Carso. Le Dr Touré et Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO, en sont les Vice-Présidents.
Dans le rapport qu’elle a présenté à New York en septembre dernier à Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’ONU, la Commission recommandait aux dirigeants de s’attacher à instaurer « une dynamique vertueuse du développement du haut-débit » et exhortait les gouvernements à ne pas dresser d’obstacles à l’entrée sur le marché, à ne pas taxer trop lourdement le haut-débit et les services connexes et à assurer la mise à disposition de larges parties de spectre pour soutenir la croissance du haut-débit mobile.
En prévision de la prochaine Conférence mondiale des radiocommunications (CMR), qui sera organisée par l’UIT en janvier 2012, des opérateurs en Europe et aux Etats-Unis ont déjà commencé à réclamer davantage de spectre pour les communications mobiles et à demander l’harmonisation des attributions de fréquence dans des blocs contigus pour les technologies de la plus récente génération.
Il est presque certain que des opérateurs d’autres régions vont leur emboîter le pas, étant donné que les nouveaux services mobiles haut-débit très lucratifs, comme la télévision sur mobile, sont en plein essor dans le monde.
Certains sont d’avis que l’accès à des parties du spectre inutilisées - ou « espaces blancs » - pourrait aussi contribuer à atténuer la pénurie de fréquences. Le « dividende numérique » du spectre libéré par le passage progressif à la télévision et à la radio numériques dans le monde sera certainement l’une des principales préoccupations des délégations nationales qui se réuniront à Genève pendant les quatre semaines de la CMR-12.
(Source : Nations unies, 11 février 2011)