L’Intersyndicale de la SONATEL s’en prend à Global Voice Group
vendredi 14 mai 2010
L’Intersyndicale des travailleurs de la SONATEL s’insurge contre la gestion du trafic international entrant des communications qui serait attribuée à un prestataire privé, Global Voice Group.
« Avant même que la clameur et l’indignation soulevées par les 20 Milliards de la licence de SUDATEL ne s’estompent, une escroquerie de haute voltige se prépare avec une initiative qui vise à confier la gestion du trafic international entrant à un prestataire privé Gobal Voice Group », indiquent Mamadou Aïdara Diop et ses camarades qui faisaient face à la presse mercredi. Cela dénoncent-ils, « se fait au mépris des conventions de concession d’établissement et d’exploitation de réseaux des opérateurs existants, et des conventions internationales notamment celles de Melbourne et l’annexe 4 du protocole d’accord sur la commercialisation des services de l’OMC ».
D’après les syndicalistes, « ces initiatives ont pu prospérer dans des pays en difficulté au niveau des institutions du fait d’une instabilité politique chronique et ou de situation de guerre civile donc l’autorité de l’Etat est réellement en déliquescence .C’est le cas en guinée Konakry, en Guinée Bissao et en Cote d’Ivoire pendant la période trouble ». D’ailleurs informent-ils, « GBagbo vient d’annuler le décret ».
L’Intersyndicale explique que les raisons généralement avancées auprès des Etats et des régulateurs pour faire aboutir leur projet sont « la lutte anti-fraude », « le partage équitable des revenus », le « développement de projet universel », « l’exhaustivité des déclarations des opérateurs », etc...
Pour répondre à ces objectifs, il est proposé aux Etats d’une part d’instaurer une surtaxe sur le trafic international entrant dans le pays avec des modalités de reversement à chaque partie et d’autre part de confier à ce « partenaire technique » la supervision et le contrôle du trafic international et national.
Dans son activité de supervision, ce « partenaire technique » s’appui sur le régulateur qui sort alors de son rôle d’arbitre de la concurrence pour se transformer en collecteur de minutes et de recettes. Et mentionne M. Diop, « c’est justement une telle opération qui est en gestation dans notre pays et qui serait même à un stade très avancé dans sa mise en oeuvre avec la bénédiction de forces occultes tapies dans l’ombre afin de se partager à titre privé plusieurs dizaines de milliards par an en toute impunité et presque sans aucun investissement supplémentaire ».
Comme impacts d’une surtaxe sur le trafic international entrant et sa gestion par un gateway unique, les syndicalistes citent entre autres, les tarifs élevés pour les consommateurs du fait de la réciprocité de toute surtaxe sur le trafic ; la perte du trafic international entrant et de revenu pour les opérateurs.
David Fall
(Source : Réussir Magazine, 14 mai 2010)