L’IPRES annonce un projet de numérisation « pour lutter contre les évasions sociales »
vendredi 1er octobre 2021
Le président du conseil d’administration de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES), Mamadou Racine Sy, a annoncé jeudi un projet de numérisation des données de cette structure, dans le but d’éviter les « évasions sociales ».
« Ce grand projet a pour but d’engager le processus de rapprochement entre l’IPRES et la Caisse de sécurité sociale en mettant en place une plateforme technologique sécurisée et une banque de données commune entre les deux institutions », a-t-il déclaré.
M. Sy s’entretenait avec des journalistes pour faire le point d’une tournée qu’il a effectuée dans les régions du pays pour rencontrer les associations de retraités, afin de mesurer les effets de la crise sanitaire de coronavirus sur les personnes du troisième âge.
Mamadou Racine Sy soutient que le Sénégal est « le seul pays d’Afrique où il existe deux caisses de sécurité sociale qui s’adressent à la même population (employeurs et salariés) », l’IPRES et la CSS, la Caisse de sécurité sociale.
Il a insisté sur la question des évasions sociales, terme désignant le montant de cotisations sociales éludées par les entreprises, suivant un large spectre comprenant la sécurité sociale, mais aussi les caisses de retraite.
Mamadou Racine Sy fait remarquer que « cette situation a un impact négatif sur les performances » concernées et « alourdit » également les procédures pour un employeur devant s’acquitter des obligations vis-à-vis de ces institutions (double immatriculation, double déclaration et double paiement de cotisations).
En cela, la numérisation « en ligne de mire devrait permettre d’avoir une banque de données commune entre les deux institutions et combattre le fléau des évasions sociales, et à terme, permettra de faire des économies chiffrées à des milliards », soutient Mamadou Racine Sy.
« Les moyens de contrôle étant insuffisants, il est arrivé des fois que des pensionnaires puissent toucher plus d’une fois leur pension, sans compter des femmes qui pouvaient accoucher plus de trois fois dans l’année, et les morts qui continuent à percevoir leur pension », souligne le président du conseil d’administration de l’IPRES.
D’où, selon lui, la nécessité de migrer vers le numérique et de disposer de données biométriques pour l’identification des ayants droit.
M. Sy a par ailleurs invité les travailleurs à se rabattre sur « l’assurance-maladie ».
« La retraite est un choc psychologique au Sénégal. Il urge de changer les paradigmes et les perceptions, afin qu’elle devienne un bonheur et un moment paisible après des années de travail », a-t-il dit.
(Source : APS, 1er octobre 2021)