L’Etat sursoit à la vente des actions SONATEL à France Telecom
vendredi 1er mai 2009
L’Etat du Sénégal a décidé de surseoir à la vente d’une partie des actions qu’il détient dans le capital de la Société nationale des télécommunications (SONATEL) à France Telecom, a appris l’APS de sources officielles.
Cette décision a été prise au bout de dix jours de négociations dans le cadre du groupe du travail constitué des conseillers du président de la République, Thierno Ousmane Sy et Karim Wade, des représentants des ministères concernés, notamment de directeur de cabinet du ministre du Budget, Cheikh Bèye et de plusieurs délégués des organisations de travailleurs de la SONATEL.
Ces actions représentent 9,87% et leur vente à France Télécom devait permettre à l’Etat d’obtenir une enveloppe financière de 200 milliards de FCFA.
Le compromis ainsi trouvé fait suite à l’identification par le groupe du travail dont le président de la République a demandé la mise en place de plusieurs solutions alternatives qui doivent permettre à l’Etat de régler les deux contraintes du montant (200 milliards) et du délai (30 juin 2009).
Au total six solutions ont été identifiées par les experts de l’Etat. Mais celle du nantissement des actions de l’Etat a été retenue par les experts comme la meilleure solution. Il s’agit pour l’Etat du Sénégal de contracter un emprunt entre 145 et 218 milliards contre le nantissement des actions pendant une période déterminée.
Cette option, selon les experts, permet de mobiliser des ressources immédiates en faveur de l’Etat qui garde en même temps la propriété des titres.
Associé aux négociations, le patronat sénégalais s’est dit disposé à accompagner toutes les solutions identifiées au plan national.
S’adressant à la presse à la fin des travaux, le conseiller spécial du président de la République pour les TIC, Thierno Ousmane Sy a tenu à remercier le chef de l’Etat sans lequel, ‘’cette concertation n’aurait jamais pu avoir lieu’’.
Pour M. Sy, le président Abdoulaye Wade ‘’a confirmé son désir de voir, dans le secteur des télécommunications, une concertation et un consensus constant’’.
Il a rappelé, à cet égard, que ‘’lorsque nous avions commencé le processus de libération, le président avait demandé à ce qu’une concertation nationale se fasse et à l’époque les travailleurs dans le secteur des télécommunications ainsi que le secteur privé, avait pris part à cette concertation’’.
‘’Je me souviens c’est à quelques mètres d’ici que le rapport sur la libéralisation avait été remis par vous au président de la République’’, a-t-il dit affirmant que la constitution de ce comité entre dans ‘’la continuité de cette philosophie de consensus et de concertation’’.
Il a aussi remercié le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances sans lequel ‘’aucune solution technique n’aurait pu être mise en perspective’’.
Pour sa part, Karim Wade, le conseiller personnel du président de la République, a affirmé que ‘’conformément aux instructions et orientations du président de la République, nous avons pu démontrer qu’en discutant, en négociant sereinement et loyalement autour d’une table, nous arrivons à des solutions’’.
‘’Nous nous sommes inscrits dans la politique qui est actuellement déroulée depuis 2000 par le président de la République à savoir associer les Sénégalais aux grands projets du développement et aux grandes entreprises du Sénégal’’.
Il a, à cet égard, invité, au nom du président de la République, tous les Sénégalais et plus particulièrement le secteur privé à venir prendre les participations négociées par l’Etat dans les grands projets du Sénégal.
Il s’agit la Société AIBD, du projet MIFERSO où l’Etat a négocié pour l’entrée du privé Sénégalais dans le capital à hauteur de 25 pour cent et du Port du futur.
Le représentant du personnel au conseil d’administration de la SONATEL, Ibrahima Konté a qualifié d’’’historiques ces négociations’’. ‘’Nous avons assisté à une séance extrêmement responsable, a-t-il dit avant de féliciter les conseillers du président de la République ‘’qui ont permis de faire preuve d’imagination et de dépassement pour que ce fleuron qu’est la SONATEL puisse demeurer authentiquement sénégalais’’.
Décidé à accompagner les solutions identifiées, le président du Conseil national du patronat (CNP), Baïdy Agne qui parlait au nom du secteur privé a indiqué que ‘’la solution du nantissement apaise tout le monde’’.
(Source : APS, 1er mai 2009)