L’Etat invité à s’impliquer pour la mise en œuvre d’un service de Médiamétrie…
vendredi 2 décembre 2016
Le président du Cnra a invité l’Etat du Sénégal à s’impliquer pour la mise en œuvre d’un service de Médiamétrie. Selon Babacar Touré, la mesure d’audience, nous permettra de disposer d’éléments statistiques d’une grande précision qui nous édifieront régulièrement sur la qualité des programmes, la perception du public et la valeur réelle du marché publicitaire national. Dans un autre registre, il a insisté sur la nécessité de « nous produire et diffuser par nos propres outils des contenus adaptés à nos objectifs et à notre quête d’identité, imposer notre capacité contributive ».
Ce qui, à son sens, « passe par un réarmement de notre principal moyen de production et d’échange de contenus, l’Agence de presse sénégalaise qui possède déjà les bases d’une véritable plateforme digitale primordiale pour produire et fournir des news, des images, du son, des données et des documents aux diffuseurs ». Selon lui, l’Aps, doyenne des agences africaines, doit être dotée de façon à s’imposer sur le plan national mais surtout régional et africain, voire international. Cela est possible, cela est faisable.
…Et à jouer un rôle décisif dans le financement du service public
Pour le président du Conseil national de régulation de l’audiovisuel, l’Etat devrait jouer un rôle décisif dans le financement du service public, qui doit être soulagé de certaines contraintes économiques au regard de sa mission d’envergure nationale dans le respect du pluralisme et de la diversité.
Par ailleurs, Babacar Touré invite à une restructuration du secteur de la publicité pour permettre aux opérateurs privés de se réaliser dans un écosystème mieux encadré juridiquement, ce qui n’exclut pas, à ses yeux , l’accès du service public à la publicité encadrée. Selon lui, le Cnra a émis l’idée d’organiser les assises de la publicité en vue de réguler et d’assainir le marché avec les acteurs concernés sous l’égide de l’Etat.
« La valorisation et la sauvegarde de notre patrimoine audiovisuel national est un impératif absolu dans notre quête identitaire comme ultime réponse face aux risques d’acculturation subséquents à la domination de logiques économiques transnationales sur nos exceptions et particularismes sociétaux », a-t-il relevé, ajoutant que le passage au numérique est aussi une opportunité pour nous munir d’un service à forte valeur ajoutée de dématérialisation d’archives audiovisuelles, de transfert, stockage, transcodage. Mais également de distribution de contenus vers tous types de plateformes, avec un très haut niveau de qualité de service.
Ibrahima Ba
(Source : Le Soleil, 2 décembre 2016)