L’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp), qui a dressé un rapport d’incidents de la journée d’hier, a aussi adressé une mise en demeure à la Sonatel.
Une mise en demeure. C’est ce que l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp) a adressé, hier, à la Sonatel pour qu’elle « remédie à la situation sans délai », note le rapport. Le document rappelle aussi à la Sonatel « les dispositions de son cahier de charges qui se doit de fournir un service de qualité et en permanence ». Il l’enjoint, « dans un délai de 8 jours, de fournir un rapport détaillé sur lesdites perturbations ». Passé ce délai, l’Artp « se verra dans l’obligation de prendre les sanctions prévues par la réglementation en vigueur », informe le document qui ne donne cependant pas de détail sur ces sanctions.
L’Artp soutient que si elle en est arrivée à prendre une telle mesure, c’est parce qu’elle a relevé, dans son Rapport des incidents qui circonscrit les perturbations, six types d’incidents. Il s’agit de l’absence de connexion internet ; l’impossibilité d’effectuer un appel international vers certains pays ; l’absence d’interconnexion entre la Sonatel et les autres opérateurs ; certaines villes du Sénégal sont restées injoignables ; également certains numéros d’entreprises et enfin l’impossibilité de joindre les numéros d’urgence. Le rapport montre que les causes sont inconnues, non sans signaler que ces incidents ont eu de gros impacts sur les activités sur toute l’étendue du territoire national. Ainsi, les liaisons spécialisées (Ls) pour les professionnels et de l’Adsl des particuliers sont affectées. Il était aussi impossible d’accéder à internet (Yahoo, Google) à partir du Sénégal et même d’envoyer des e-mails. Les Usa, la France, la Mauritanie et le Mali sont restés inaccessibles ; appels et messages impossibles entre la Sonatel et les autres réseaux ; les populations des villes comme Touba, Tivaouane, Ndiassane n’étaient pas joignables à partir du fixe et du mobile. Egalement, certaines entreprises qui ont des numéros commençant par 33889, 33849, 33839, etc., sont restées inaccessibles à partir du fixe et du mobile. Enfin, la Sonatel a instauré l’insécurité et n’a pas pris en charge les urgences médicales. Les conséquences sont aussi lourdes. Selon l’Artp, les banques ont eu du mal à fonctionner et les Gab seront inutilisables. Par ailleurs, depuis 10 h, les agences de voyage étaient dans l’impossibilité d’émettre des billets (système Amadeus inaccessible), les filiales de multinationales ont été déconnectées de leur groupe, les clés 3G d’Expresso ne fonctionnaient pas, impossibles d’envoyer des fax dans des villes de l’intérieur comme Touba, Ndiassane, Tivaouane.
D. Mané
(Source : Le Soleil, 6 août 2010)