L’Angola s’est mis en quête d’un partenaire pour la gestion et l’exploitation des infrastructures d’Angola Telecom
vendredi 17 septembre 2021
En 2019, le gouvernement angolais a initié un vaste programme de transformation économique à travers la restructuration de plusieurs entreprises publiques. Contrairement à plusieurs sociétés du secteur télécoms, qui ont été privatisées, un sort moins radical semble être réservé à l’opérateur historique.
Le gouvernement de la République d’Angola s’est officiellement mis en quête du partenaire à qui il confiera la gestion et l’exploitation de l’infrastructure nationale de télécommunications, du réseau métropolitain de fibre optique et de l’activité d’Angola Telecom. Il a lancé à cet effet un appel d’offres international mardi 14 septembre.
Afin de n’attirer que les meilleurs profils possibles, l’Etat angolais a restreint l’opération aux candidats ayant, ou pouvant s’engager à présenter, un capital social d’au moins 10 000 000 USD et un revenu d’exploitation annuel supérieur à 95 000 000 USD. La date limite de réception des offres est fixée au 15 novembre, a précisé le gouvernement angolais. L’adjudicataire de l’appel d’offres sera quant à lui dévoilé le 17 décembre.
A travers la désignation d’un gestionnaire pour l’infrastructure télécoms d’Angola Telecom, le ministère des Télécommunications, des Technologies de l’information et de la Communication sociale, a indiqué que l’objectif est « de capter les investissements et le savoir-faire du secteur privé pour la gestion, l’exploration et l’expansion de l’infrastructure visée […] Nous espérons également que ce partenariat contribuera de manière réaliste et transversale au dynamisme et à la croissance économique et sociale du pays ».
La volonté du gouvernement de confier à un tiers la gestion des infrastructures télécoms de l’opérateur historique intervient dans le cadre de sa stratégie d’amélioration de l’économie nationale initiée en 2019, notamment à travers la privatisation des entreprises publiques. Dans le secteur des télécoms, ce vaste programme de transformation économique a déjà connu diverses avancées, notamment avec la mise en vente des 51% de parts de l’Etat dans le fournisseur de connectivité Net One en mai dernier. Un mois plus tard, c’était au tour de 90% du capital de la société Multitel Serviços de Telecomunicações spécialisée dans la fourniture de services Internet pour entreprises.
Du futur partenaire, le gouvernement angolais a plusieurs attentes. L’amélioration de la qualité des communications entre toutes les régions du pays, l’extension des réseaux métropolitains de fibre optique entre autres. L’Angola veut en somme réduire l’analphabétisme numérique tout en enregistrant des revenus financiers conséquents de la gestion efficace des infrastructures télécoms publiques. Dans son rapport « ANGOLA : SYSTEMATIC COUNTRY DIAGNOSTIC CREATING ASSETS FOR THE POOR DECEMBER 2018 », la Banque mondiale soulignait déjà que « la grande disponibilité de l’Internet haut débit serait une condition préalable pour que l’Angola développe une économie de l’information importante ».
Muriel Edjo
(Source : Agence Ecofin, 17 septembre 2021)