Depuis samedi, 20h, l’Algérie connaît une coupure d’Internet sans précédent en raison des nombreuses fraudes qui ont entaché la première session des épreuves du baccalauréat, début juin.LP/Archives A Alger (Algérie), notre correspondante Claire Estagnasié InternationalAlgérieVirtual Private Network
Comme une punition électronique. Depuis samedi, 20h, l’Algérie connaît une coupure d’Internet sans précédent. Un black-out décidé par le ministère des Postes et télécommunications, en raison des nombreuses fraudes qui ont entaché la première session des épreuves du baccalauréat, début juin. Alors que lycéens doivent en repasser certaines en ce début de semaine, c’est donc une méthode radicale qui a été adoptée pour tenter de contrer les tricheurs.
Initialement, entre le 29 mai et le 2 juin, les réseaux sociaux ont été le réceptacle de nombreuses fuites de sujets d’examen. La ministre de l’éducation, Noria Benghebrit, a donc décidé de refaire passer la quasi-totalité des épreuves aux candidats des sections scientifiques, et certaines matières aux lycéens des filières langues, éco-gestion et maths techniques, soit au total près de 38% des candidats. « Ce n’est pas la première fois qu’il y a des fraudes, mais avec les réseaux sociaux, le phénomène a pris une ampleur sans précédent cette année », raconte Rania, en terminale langues. « Mais la rumeur dit que c’est le gouvernement lui même qui a fait fuiter les sujets, pour jeter le discrédit sur la ministre de l’éducation », nuance Amazigh, l’un de ses camarades.
Google et... Tinder ne sont pas épargnés
Quoiqu’il en soit, l’accès aux réseaux sociaux - Facebook, Twitter, Instagram - a été purement et simplement coupé pendant les horaires d’examens, sans qu’aucune communication ne soit faite sur le sujet. Même le site de rencontre Tinder n’a pas été épargné. Mais en réalité, c’est tout le réseau Internet qui est perturbé depuis hier, et ce vraisemblablement jusqu’à la fin de ces épreuves partielles du bac, lesquelles s’achèveront jeudi. L’ADSL, pour les ordinateurs fixes, comme la 3G pour les portables, sont concernés. Certains sites comme Google, et sa messagerie Gmail, sont également inaccessibles.
Autant dire que pour l’économie du pays, qui tournait déjà au ralenti depuis le début du Ramadan, l’impact est sérieux. Ironie du sort, ce sont les entreprises et start-up qui sont le plus pénalisées par cette censure provisoire. Les jeunes, nés à l’ère du digital, ont rapidement su trouver des parades, notamment en téléchargeant des VPN (Virtual Private Network), des systèmes permettant de créer un lien direct entre des ordinateurs distants et de se connecter via une adresse IP située à l’étranger.
« Sauf que même avec un VPN, j’ai du mal à me connecter », peste Esméralda, une blogueuse. Face à la grogne générale et à la relative inefficacité de la mesure, le gouvernement pourrait toutefois revoir sa copie, et faire machine arrière.
(Source : Le Parisien, 19 juin 2016)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000