L’Algérie lancera Alcomsat1, son tout premier satellite dédié aux télécommunications en 2017
jeudi 29 septembre 2016
Au cours d’une conférence de presse, organisée le 28 septembre 2016, par l’Agence spatiale algérienne (ASAL), son directeur général, Azzedine Oussedik, a annoncé que l’Algérie lancera son premier satellite de télécommunications avant juin 2017. Baptisé Alcomsat1, « il permettra de renforcer la souveraineté nationale dans les domaines des télécommunications et la télédiffusion, de la téléphonie et d’Internet », a précisé le patron de l’ASAL.
Le tout premier satellite algérien de télécommunications, Alcomsat1, sera lancé en Chine par une fusée Chang Zheng 3, dans la base de Xichang, rapporte le site menadefense.net. Le satellite de 26 mètres d’envergure pour une durée de 15 ans en orbite géostationnaire, emportera des transpondeurs en bande KU pour la télévision, en bande KA pour le V-Sat et les transmissions internet, ainsi que des transpondeurs en bandes X, EHF et UHF pour les besoins de l’armée et des secteurs stratégiques de l’Etat.
Deux stations de contrôle au sol ont déjà été construites pour son contrôle, son maintien et sa mise à jour. Elles sont situées à Médéa et à Ouargla. Elles seront gérées par un personnel algérien formé en Chine.
La rencontre de l’ASAL avec la presse a surtout été l’occasion, pour l’Agence, de communiquer sur le lancement réussi, le 26 septembre 2016, de trois nouveaux satellites algériens d’observation. Les satellites Alsat-1B, Alsat-2B et Alsat-1N ont été mis en orbite par le lanceur indien PSLV C-35, depuis le site de Sriharikota du Centre spatial de Satich Dhawan, dans le Sud-est de l’Inde.
Alsat-1B est le deuxième satellite algérien d’observation de la terre, à moyenne résolution, lancé par l’Algérie après Alsat-1. Selon l’ASAL, il permettra de prendre des images de la terre, dans le cadre de sa mission de protection de l’environnement et des différents écosystèmes naturels. Il observera les phénomènes de la désertification, facilitera la cartographie de l’occupation des sols, l’aménagement des territoires et du littoral et la prévention et la gestion des risques naturels.
Le satellite Alsat-2B, lancé pour soutenir Alsat-2A, en orbite depuis juillet 2010, servira à la planification et l’aménagement urbains et agricoles des territoires et du littoral, la cartographie et le suivi des infrastructures et des ouvrages d’art, l’établissement et la mise à jour du cadastre steppique et saharien, et la prévention et la gestion des risques naturels (inondations, feux des forêts...).
Pour ce qui est d’Alsat-1N, c’est un nanosatellite à mission scientifique et de démonstration technologique. Doté d’une caméra, d’une mesure de radiation/magnétomètre et de film solaire, l’appareil servira à l’exploitation des données géomagnétiques terrestres et des images de la terre. Alsat-1N a été développé par une équipe de chercheurs algéro-britanniques dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord de coopération avec l’agence spatiale du Royaume uni (UKSA).
Au total, cela fait cinq satellites que l’Algérie a aujourd’hui en orbite autour de la terre. L’ASAL a expliqué que les nouveaux satellites lancés par le pays ont été conçus et testés par des ingénieurs algériens au Centre de développement des satellites (CDS) d’Oran. Leur lancement s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme spatial national horizon 2020, adopté par le gouvernement et dont l’objectif est de « renforcer les capacités de l’Algérie, en matière d’observation de la terre au service du développement durable et du renforcement de la souveraineté nationale », a souligné l’ASAL.
Muriel Edjo
(Source : Agence Ecofin, 29 septembre 2016)