Face à une concurrence quasi-inexistante en Afrique francophone contrairement à la France, CANAL+ émerge sans trop se gêner. En Afrique, CANAL+ compte environ 3,5 millions d’abonnés qui payent environ entre 7.5 euros et 60 euros par mois. Le groupe a fait un chiffre d’affaires de 511 millions d’euros en 2017 sur le continent africain.
Conquérir l’Afrique francophone a été une équation facile à résoudre pour CANAL+. Les chaînes africaines souffraient de carence en programme accrochant et les fabricants locaux de contenus TV avaient du mal à faire des affaires avec les télévisions locales, car ces dernières n’avaient pas de véritables moyens financiers pour satisfaire les fabricants.
Pour CANAL + il s’est agi en un premier temps de donner accès à ses abonnés à certains programmes français et surtout les émissions sportives et les matchs puis en un deuxième temps, produire des contenus africains, rachetez les chaines de divertissements les plus suivies par les africains francophones et créer également des chaines typiquement africaines tel que A+.
La seule menace de CANAL + est l’évolution de la langue anglaise sur le continent. Car le milieu anglophone est sous l’emprise de DSTV du groupe sud-africain de médias et de technologie Naspers. Selon BFM Business, VIVENDI, la maison mère de CANAL+ avait proposé à Naspers le rachat de DSTV pour plus d’un milliard de dollars mais, cela n’a pas reçu l’approbation de Naspers.
Le groupe a récemment décidé de changer ses vieux décodeurs pour des décodeurs HD. Sur plusieurs communiqués ayant circulé en France, CANAL+ a appelé ses Abonnés à changer gratuitement leurs décodeurs. En Afrique, il a été demandé aux abonnés de payer les nouveaux décodeurs. Ce qui a monté la colère des associations de consommateurs qui ont appelés les abonnés à ne pas payer les nouveaux décodeurs et ont exigé que le groupe fasse gratuitement le remplacement des anciens décodeurs contre les nouveaux comme cela se passe en France.
Dah Minwicodji
(Source : Negro News, 10 avril 2018)