L’Afrique et les promesses d’un marché numérique en développement
vendredi 18 septembre 2015
En étant un des continents les moins touchés par la révolution technologique, l’Afrique est aujourd’hui l’espace à fort potentiel sur lequel toutes les grandes entreprises ont un oeil. Entre un système numérique en pleine construction et un désir fort de vouloir combler le gap avec les autres continents, l’Afrique attise les convoitises. Le nombre d’utilisateurs d’Internet a augmenté de manière exponentielle au fil des années, le nombre de connectés atteignant 15% de la population mondiale. Si elle a fait face de nombreuses difficultés, la révolution numérique, comme aime à l’appeler les professionnels du secteur, est bien en marche.
L’explosion des mobinautes
En 2014, la population Africaine était estimée à près de 1.2 milliards d’habitants. Une population dont près 20% est âgée entre 15 et 24 ans. Cette jeunesse Africaine est de plus en plus intéressé par les nouvelles technologies de l’information comme le montre le nombre de connecté sur les réseaux sociaux (on comptera 620 millions de connectés en 2011. “Source”). Le web est en plein développement en Afrique et le boom des smartphones a permis à tout un chacun de pouvoir s’exprimer devant le monde entier. En effet le nombre d’abonnés mobiles du continent représente 26.6% du taux de pénétration mondial. Si certains pays comme le Nigéria, l’Afrique du Sud ou les pays du Maghreb étaient déjà en avance, d’autres comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire montre de plus en plus engouement pour les projets numériques. Ainsi des business comme le commerce en ligne ou les services liés au web sont en plein essor dans le continent. La création de start-up a triplé prouvant que les entreprises Africaines ayant compris les enjeux liés au numérique. L’exemple de M-pesa au Kenya illustre parfaitement ce potentiel existant. Cette plateforme de paiement mobile est adoptée par 60% de la population locale. Un modèle similaire à Orange Money au Sénégal. Le développement du paiement mobile est une des grandes étapes franchies par l’Afrique dans sa quête de développement technologique. Si M-Pesa est l’exemple parfait de réussite, le Sénégal et la sous région ouest Africaine regorge de systèmes novateurs qui contrarient les projets de nombreuses multinationales dans le secteur des transferts d‘argent.
Le e-commerce en plein essor
Le développement des sites e-commerces est un facteur qui prend de plus en plus d’ampleur dans le paysage économique des pays Africains. De nombreuses plateformes ont vu le jour et la population commence à prendre goût à ce mode d’achat en ligne. Au Sénégal par exemple, des sociétés comme AIG ou tout récemment C-Discount commence à tisser leur toile et à proposer ces services en lignes. S’ils n’ont pas été les premiers à se présenter dans ce domaine, ils prennent une place de plus en plus prépondérante dans le secteur du e-commerce. S’il reste sur une forte croissance, le commerce en ligne en Afrique ne pèse pas encore assez lourd dans la balance mondiale dont le chiffe d’affaire. (Le e-commerce représente aujourd’hui un chiffre d’affaire de 144 milliards d’euros dans le monde Source)
La TNT pour soutenir le mouvement
De nombreux états Africains s’étaient donné rendez-vous le 16 et 17 juin pour le passage au numérique. La transition de l‘analogique au numérique devait permettre à l’Afrique de passer au stade supérieur de la numérisation. Si de nombreuses contraintes ont retardé ce passage à la Télévision Numérique terrestre, il n’en demeure pas moins que les travaux avancent et que l’Afrique devrait bientôt entamer une ère. Si pour les téléspectateurs se sera l’occasion des images parfaites, pour les entreprises il s’agit là d’une grosse opportunité à saisir. Si au Sénégal le groupe Excaf Telecom expert en télévision payante et dans l’événementiel a remporté le marché, dans le reste de l’Afrique deux géants s’affrontent. Star Times groupe chinois avec son projet de solution clé en main est au coude à coude avec le projet dirigé par Thomson et Sagem. Le choix des partenaires techniques devient ainsi un enjeu capital pour de nombreuses entreprises. En termes économiques, la TNT a de nombreux enjeux. Car, même si les coûts de transition sont élevés, il permettra au continent d’économiser de coûts d’exploitation, mais aussi de rentabiliser grâce au dividende numérique. Le dividende numérique est l’ensemble des fréquences libérées suite au passage à la télévision numérique terrestre et à l’arrêt de la télévision analogique, comme nous l‘explique Wikipédia. La vente ou la location de ces fréquences libérées à des opérateurs de télécom permettra aux états de rentabiliser leurs investissements.
Le numérique au service de l‘éducation
Si le commerce est en plein expansion en Afrique, le e-learning n’est pas en reste. De nombreux entrepreneurs sociaux et écoles ont décidé de partager le contenu de leurs cours afin de faire bénéficier à ces jeunes africains de ce support qu’est Internet de pour s’instruire. D’ailleurs, durant le mois de mai de l’année 2015 Addis-Abeba a accueilli une conférence sur le e-learning Africain. Le but de cette conférence était de mettre en évidence le rôle des technologies dans l’apprentissage et dans l’aide au développement des compétences vitales pour le futur de l’Afrique. Cette conférence a été l’occasion pour les professionnels du e-learning africain de développer leur savoir-faire et compétences, mais aussi de nouer des partenariats. Ce partage d’expérience permettra de faire évoluer le service en terme de e-learning sur le continent.
Si l’Afrique n’en est qu’à ces balbutiements, il n’en demeure pas moins que le développement numérique de l’Afrique est en marche et ce marché est plein de promesses et d‘espoir.
(Source : ByFilling, 18 septembre 2015)