OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Ressources > Points de vue > 2022 > L’ARTP, une autorité inconsciente de son pouvoir ? (part. 1)

L’ARTP, une autorité inconsciente de son pouvoir ? (part. 1)

samedi 13 août 2022

Point de vue

Les technologies de l’information et des télécommunications représentent un des piliers sur lesquels nous bâtissons notre économie, d’où le terme tant galvaudé de l’économie numérique. Durant la période coloniale, les communications entre pays d’Afrique transitaient par Paris avant d’être redirigées vers un pays voisin. Nous pouvions constater un cloisonnement caractérisé par l’usage de technologies analogiques spécifiques et l’organisation en monopoles.

Ainsi, pour décloisonner et relier les pays au bénéfice de l’administration coloniale, des accords bilatéraux entre monopole se matérialisent par la mise en place de nœuds d’interconnexion dans le but de desservir les régions utiles « Côte d’ivoire Sénégal »

Selon Pierre Vialle [1] l’adoption des technologies issues de l’électronique et de l’informatique a remis en cause les fondements du monopole. Ainsi, l’usage des logiciels à travers internet n’est pas sans conséquences sur les situations de monopole. La fin de l’isolement technologique cède la place à la convergence. Les technologies nouvelles et internet sont devenues un langage universel utilisé par tous. Les opérateurs, en plus de l’offre de base qui était la voix, étendent cette dernière à d’autres types de signaux, les données.

Les régulateurs, dans leur objectif d’amener les opérateurs à mettre l’utilisateur final au centre, ont mis en œuvre des mécanismes de régulation dont la finalité doit conduire à une interconnexion des services dans le domaine des TIC.

L’INTERCONNEXION

Dans sa première forme, l’interconnexion permettait de relier les administrations des différents pays. Mais avec la libéralisation dans le secteur des communications électroniques, l’interconnexion demeure un point incontournable, surtout avec la privatisation des opérateurs historiques et l’entrée de nouveaux acteurs. Il faut noter que les héritiers des infrastructures vont difficilement se plier aux règles gouvernant la régulation du secteur.

Or, pour la pérennité des nouveaux entrants, il faut trouver comment leur faire bénéficier des installations dans un premier temps, et puis leur permettre de connecter leurs abonnés au réseau historique qui détient le plus grand nombre d’abonnés. C’est ce qui a permis à Free ex Tigo de tirer son épingle du jeu.

Dans un « marché ouvert à la concurrence, le principe d’interconnexion permet d’établir une liaison entre réseaux ouverts au public afin de permettre à l’ensemble des abonnés des différents opérateurs de communiquer librement entre eux.

L’absence d’accord d’interconnexion signifie que chaque abonné des trois opérateurs serait dans l’obligation de souscrire autant d’abonnements qu’il existe de réseaux pour pouvoir dialoguer avec ses correspondants qui sont abonnés à ces opérateurs. Ainsi, les opérateurs sont tenus de satisfaire, dans les conditions objectives, transparentes et non discriminatoires aux demandes d’interconnexion émanant d’autres opérateurs. Cette mesure permet aux abonnées de Free d’appeler Orange et, ou Expresso.

Au Nigeria, c’est le code des communications électroniques de 2003 qui, en son article 96, rappelle l’obligation d’accéder aux demandes d’interconnexion des concurrents si les conditions techniques et économiques sont réunies.

Ce principe pourrait être l’opposé de la portabilité avec le même objectif, connecter les abonnées des différents réseaux. Avec la portabilité, un abonné Free qui n’est pas satisfait peut quitter l’opérateur en gardant son numéro pour aller bénéficier des services de Expresso mobile. C’est ce que nous avons constaté en 2020, quand l’opérateur orange modifiait ses forfaits internet, plusieurs clients ont porté leur numéro chez Free. Une fois dans le réseau d’accueil, il faut proposer des services à valeur ajouté pour retenir le client longtemps. Et nous sommes d’avis qu’il est impossible à une seule structure par exemple un opérateur de communication électronique, d’offrir tous ce qui est possible en termes de service à valeur ajouté.

Donc il faut trouver comment permettre aux clients de bénéficier des services offerts par d’autres fournisseurs pour qu’ils restent dans son réseau tout en gardant son numéro de départ.

Après l’interconnexion, cet outil de régulation qu’est la portabilité, a permis à Free d’avoir de nouveaux abonnées qui étaient peut être venu pour l’internet, rien que pour l’internet. Depuis quelques jours, ces abonnés n’arrivent plus à acheter du crédit Free avec leur application Wave.

Avec cette déconnexion de Wave est-ce qu’ils feront encore usage de la portabilité ? Ce n’est pas la peine parce que l’opérateur dominant dans le secteur des communications électroniques, Orange, ne permet pas d’acheter du crédit depuis l’application wave. Nous sommes en face d’un blocage, d’un contournement de la portabilité. Soit, l’ARTP n’a pas saisit la manœuvre, soit elle a décidé de croiser les bras. Parce que dans cette affaire il y a aussi la liberté de choix des consommateurs qui est bafouée.

Avec le schéma de la portabilité, les opérateurs vont nouer des collaborations afin de maintenir aussi longtemps les clients dans leurs plateformes. Et il faut comprendre que c’est avec des jeunes startUp que les opérateurs pourront diversifier leurs offres de services. C’est ainsi que l’interopérabilité des services est bénéfique pour ces derniers. Selon Wikipédia, c’est la capacité que possède un produit ou un système, dont les interfaces sont intégralement connues, à fonctionner avec d’autres produits ou systèmes existants ou futurs et ce sans restriction d’accès ou de mise en œuvre. Ce principe est tellement important qu’il figure en deuxième positions parmi les conditions générales d’établissement et d’exploitation des réseaux de communications électroniques ouvert au public (art 53) code des communications électroniques du Sénégal.

Ainsi, le respect du principe d’égal traitement pour un accès équitable au réseau a été mentionné en 2009 par l’autorité ivoirienne de la régulation des communications dans sa décision portant tarif d’interconnexion plafond pour l’année 2009.

Au Nigéria c’est la section 96 du « communication acte » de 2003 qui pose le principe de l’interconnexion en ces termes : les opérateurs titulaires de licences sont tenus d’accéder aux demandes d’interconnexion des concurrents si les conditions techniques et économiques de faisabilité sont réunies.

Au Sénégal c’est au titre IV, chapitre 1 article 93 de la loi 2018–28 du 12 Décembre 2018 portant code des communications électroniques que nous trouvons les principes guidant l’interconnexion.

Pour les services d’appel voix et internet, vous pouvez faire votre choix sur un opérateur qui dans un autre domaine est classé dernier de la classe. Pour une donnée quelconque, vous pouvez rapidement faire le choix d’utiliser ou non une application. Et pour ce cas de figure, l’interopérabilité des services peut constituer un bénéfice pour le client, c’est le cas pour les abonnées de Mobile money Rwanda de MTN qui peuvent envoyer et recevoir de l’argent vers les abonnés de Airtel.

Depuis le communiqué de l’ARTP (1 an) pourquoi la situation n’avance pas ? Si le blocage technique et commercial est levé, pourquoi jusqu’à présent les clients de Wave (service financier mobile) et abonnés de Orange (télécommunication) n’arrivent pas à acheter du crédit Orange comme les abonnés Orange qui ont décidé d’utiliser les services financiers mobiles Filial de Orange Mobile ? L’inertie de l’autorité de régulation a fait qu’Orange choisit les concurrents de Wave qui vendent du crédit téléphonique comme la filiale Orange Finance Mobile ou Optima. Alors, Free, constatant le manque d’autorité de l’Autorité suit les pas du grand frère en déconnectant Wave de l’achat de crédit téléphonique pour après s’aligner sur les prix de Wave dans le domaine du mobile money. Encore, il faut noter que le produit objet du litige c’est le crédit téléphonique, domaine de compétence de l’ARTP.

Pensez-vous que cette situation va favoriser les nouvelles startups qui comptent sur le taux de pénétration du mobile et de l’internet pour offrir des services ?

Devons nous laisser les opérateurs se baser sur l’accès directe aux utilisateurs des services de téléphonie mobile pour ensuite bloquer l’avancé des concurrents de leurs filiales ?

Emmanuel Diokh, LAW MANAGER TMT (technologies-medias-telecoms) & IP/IT (intellectual property-information technology)

(Source : Social Net Link, 13 août 2022)


[1] Pierre Vialle, Stratégie des opérateurs de télécoms, Paris, éditions Hermès février 1998, page 13 à 14

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 4275/5267 Régulation des télécoms
  • 346/5267 Télécentres/Cybercentres
  • 3457/5267 Economie numérique
  • 1771/5267 Politique nationale
  • 5267/5267 Fintech
  • 514/5267 Noms de domaine
  • 1850/5267 Produits et services
  • 1443/5267 Faits divers/Contentieux
  • 733/5267 Nouveau site web
  • 4896/5267 Infrastructures
  • 1644/5267 TIC pour l’éducation
  • 186/5267 Recherche
  • 242/5267 Projet
  • 3303/5267 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 1752/5267 Sonatel/Orange
  • 1659/5267 Licences de télécommunications
  • 273/5267 Sudatel/Expresso
  • 1075/5267 Régulation des médias
  • 1478/5267 Applications
  • 1021/5267 Mouvements sociaux
  • 1584/5267 Données personnelles
  • 126/5267 Big Data/Données ouvertes
  • 650/5267 Mouvement consumériste
  • 358/5267 Médias
  • 644/5267 Appels internationaux entrants
  • 1628/5267 Formation
  • 92/5267 Logiciel libre
  • 2109/5267 Politiques africaines
  • 1351/5267 Fiscalité
  • 166/5267 Art et culture
  • 596/5267 Genre
  • 1684/5267 Point de vue
  • 1111/5267 Commerce électronique
  • 1498/5267 Manifestation
  • 316/5267 Presse en ligne
  • 124/5267 Piratage
  • 205/5267 Téléservices
  • 923/5267 Biométrie/Identité numérique
  • 305/5267 Environnement/Santé
  • 436/5267 Législation/Réglementation
  • 338/5267 Gouvernance
  • 1865/5267 Portrait/Entretien
  • 144/5267 Radio
  • 760/5267 TIC pour la santé
  • 268/5267 Propriété intellectuelle
  • 58/5267 Langues/Localisation
  • 1092/5267 Médias/Réseaux sociaux
  • 1955/5267 Téléphonie
  • 192/5267 Désengagement de l’Etat
  • 1188/5267 Internet
  • 115/5267 Collectivités locales
  • 396/5267 Dédouanement électronique
  • 1092/5267 Usages et comportements
  • 1026/5267 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 551/5267 Audiovisuel
  • 3362/5267 Transformation digitale
  • 382/5267 Affaire Global Voice
  • 154/5267 Géomatique/Géolocalisation
  • 310/5267 Service universel
  • 660/5267 Sentel/Tigo
  • 174/5267 Vie politique
  • 1701/5267 Distinction/Nomination
  • 34/5267 Handicapés
  • 686/5267 Enseignement à distance
  • 683/5267 Contenus numériques
  • 585/5267 Gestion de l’ARTP
  • 179/5267 Radios communautaires
  • 1759/5267 Qualité de service
  • 430/5267 Privatisation/Libéralisation
  • 132/5267 SMSI
  • 488/5267 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 2812/5267 Innovation/Entreprenariat
  • 1318/5267 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 46/5267 Internet des objets
  • 170/5267 Free Sénégal
  • 667/5267 Intelligence artificielle
  • 198/5267 Editorial
  • 22/5267 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous