Après l’arrêt de Soxna Fm diffusé depuis plus d’un an, sur le bouquet Excaf, l’Agence de régulation des télécommunications a décidé, forte d’un nouveau décret paru au cours du mois de février -qui vient renforcer en ce début mars ses prérogatives- de sévir contre toutes les sociétés qui opèrent en violation flagrante de la réglementation dans le domaine de l’audiovisuel et des télécommunications en général. Dans les jours à venir d’autres sociétés de plus gros calibre devraient recevoir la visite des responsables de l’Art qui annoncent qu’ils vont sévir dans l’application de loi.
Dans le dossier des télécommunications et de l’audiovisuel géré d’une part par le ministère de la Communication pour le contenu des émissions et d’autre part, par l’Agence de régulations des télécommunications, pour les aspects techniques, l’absence d’un décret fixant les modalités d’organisation du secteur a longtemps laissé place à l’improvisation et au laxisme. Conséquence, avec les pratiques en cours et le laisser-aller, l’Etat a laissé faire et perdu beaucoup d’argent, signale-t-on du côté de l’Agence.
Depuis cette semaine, c’est à une toute autre situation que font face les nombreux sénégalais habitués à écouter de la musique sur le bouquet de Soxna Fm. Pour mettre un bémol à l’anarchie ambiante qui minait le secteur, l’ART a décidé de sévir. Les téléspectateurs qui avaient l’habitude de voir leurs animateurs préférés passer de belles sonorités musicales alliant même souvent l’écoute et la démonstration risquent de patienter longtemps si tout ne rentre pas dans l’ordre assez vite. Depuis cette semaine, à la place des belles animatrices et animateurs que sont Oumy, Patra, Edouard et les autres, c’est l’aiguille blanche d’une montre qu’ils ont vu défiler devant leurs yeux (même si hier soir, pendant un moment aux alentours de 20 heures, on a vu quelques images de publicité revenir de temps à autre sur le bouquet).
Des indiscrétions émanant de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) signalent ainsi que Soxna Fm n’est pas un cas isolé. Mais bien le début d’une opération de set setal (assainissement) qui devrait permettre d’assainir un secteur qui aurait jusqu’ici enrichi des privés et des personnes à la place de l’Etat. Désormais, signalent les mêmes sources, la loi sera appliquée dans son ensemble. Autant sur la distribution que la gestion des fréquences. Egalement, sur les activités des opérateurs et autres réseaux ouverts au public comme la Sonatel, Sentel ainsi que tous les privés qui sont dans le secteur des télécommunications et de l’audiovisuel. Il s’agit d’arrêter la confusion qui a régné jusqu’ici, dans les contenus, les fréquences, la diffusion d’images à travers des télévisions qui n’ont pas d’autorisations. Ainsi, l’accès à partir du portable, à certains numéros d’urgence comme le 18 qui interpelle les pompiers en cas de sinistres, serait une violation de la loi, signale-ton du côté de l’Art.
Selon nos sources, tout opérateur qui ne serait pas en conformité avec la loi, devrait être sanctionné. Il y a maintenant un dispositif juridique qui organise le fonctionnement des structures et de l’audiovisuel à travers un décret paru le 17 février dernier. Et du côté des membres, de l’Art, on annonce qu’il faudra sévir pour imposer le respect de la loi. Le cas Soxna Fm, qui résulterait d’irrégularités longtemps constatées par l’Etat, suite à la diffusion d’une télévision non reconnue, ne serait, selon ces mêmes indiscrétions, que l’arbre qui cache la forêt. Dans les semaines à venir, d’autres sociétés (vendeurs de services, grosses sociétés comme des personnes privées) devraient êtres visités par les responsables de l’ART et des services du ministère de la Communication.
Mame Aly KONTE
(Source : Sud Quotidien 6 mars 2003)