twitter facebook rss

Articles de presse

Imprimer Texte plus petit Texte plus grand

Kevin Koch : "Tigo Sénégal ne craint pas un nouveau concurrent"

mardi 21 juin 2011

À la tête du deuxième opérateur sénégalais, ce Canadien de 41 ans a trop à faire entre ses démêlés avec l’État et les carences de la Senelec pour s’inquiéter de l’ouverture du marché à un quatrième acteur. En attendant, il peaufine ses offres.

Jeune Afrique  : Comment vous positionnez-vous sur le marché sénégalais  ?

Kevin Koch  : Nous ciblons les classes populaires, les jeunes qui sortent du lycée et qui vont avoir leur premier emploi, et les personnes les plus défavorisées.

Votre offre Tigo Lebalma [emprunt de crédit téléphonique, NDLR] s’inscrit-elle dans cette stratégie  ?

Oui. Les gens achètent le crédit via des cartes prépayées pour leur besoin de la journée. S’il y a un imprévu le soir, Lebalma permet de leur donner un coup de main jusqu’au lendemain en faisant une demande de préchargement de crédit quand celui-ci est épuisé. Environ 100 000 clients utilisent cette offre chaque jour. Moins de 2 % ne remboursent pas le crédit, mais si un jour ce taux atteint 3 %, nous arrêterons l’offre, car ce ne serait plus assez rentable.

Le Sénégal est-il un fort contributeur à la croissance de Tigo  ?

Nous ne considérons pas que l’environnement économique du pays est sain, à cause du décret de nationalisation que l’État a publié en 2008. Nous serons fixé sur l’issue de cette procédure dans un an. Pour l’instant, nous faisons le minimum  : moins de 20 % de nos revenus vont dans l’investissement au Sénégal.

Donc pas de nouveaux investissements prévus pour le moment, comme la clé 3G, déjà disponible chez Orange et Expresso  ?

Tant qu’une décision judiciaire ne sera pas prise, nous n’investirons pas dans ce domaine  : pour équiper nos 600 antennes à travers le pays pour la 3G, nous estimons le coût entre 40 milliards et 50 milliards de F CFA [de 61 millions à 76 millions d’euros]. Et même si nous aimerions la lancer, cela reste compliqué, à cause de notre problème de licence  : nous avons reçu une concession pour vingt ans en 1998 sur la 2G seulement. Mais nous sommes prêts à payer pour une licence 3G.

Avec Yoban’tel, Tigo et Société générale se sont lancés en juillet 2010 dans le paiement par mobile. Quel est votre bilan  ?

Ce n’est pas un gros business. Même pour le kényan Safaricom, qui est le plus connu en mobile banking, cela représente à peine 10 % du chiffre d’affaires. En fait, c’est surtout une manière de vendre d’autres services. Par exemple, au Ghana, nos utilisateurs peuvent payer leurs factures via leur téléphone, ou encore souscrire à des assurances vie et des assurances vieillesse.

Qu’en est-il de votre participation au Fonds de service universel [FSU], auquel les opérateurs donnent une partie de leur chiffre d’affaires pour élargir la couverture du réseau dans les régions isolées  ?

Nous ne savons pas encore ce qu’il en est exactement, car une nouvelle loi est passée en février. Tout ce que l’on sait, c’est que 95 % de ce fonds ira à la Senelec [Société nationale d’électricité du Sénégal]. Nous ne savons rien sur les 5 % restants. Nous budgétons 3 % de notre chiffre d’affaires des appels des clients Tigo vers les autres opérateurs téléphoniques pour le FSU. Même si je ne suis pas trop favorable à ce que 95 % du FSU revienne à la Senelec, la réalité est que, sans électricité, il n’y a pas de télécoms. Et les problèmes de la Senelec nous coûtent très cher.

Pensez-vous qu’il y a de la place sur le marché sénégalais pour un quatrième opérateur  ?

C’est un fait, il y en aura un. L’appel d’offres pourrait même être lancé en septembre. Mais le quatrième opérateur aura-t-il un plus gros succès que le troisième  ? Car au bout de deux ans, les résultats d’Expresso sont décevants... Dans tous les cas, nous ne craignons pas un nouveau concurrent.

Propos recueillis à Dakar par Aurélie Fontaine.

(Source : Jeune Afrique, 21 juin 2011)

Post-Scriptum

Tigo Sénégal en bref

Filiale du luxembourgeois Millicom, Tigo est présent dans six pays d’Amérique latine et sept pays d’Afrique (Sénégal, Tchad, Rwanda, Ghana, RD Congo, Tanzanie, Maurice)

Deuxième opérateur sénégalais (parts de marché 2010) :
- 28,2 % Tigo
- 10,8 % Expresso
- 61 % Sonatel Orange

2,6 millions d’abonnés
360 salariés (chiffres Sénégal 2010)

Mots clés

Inscrivez-vous a BATIK

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez toutes nos actualités par email.

Navigation par mots clés

INTERNET EN CHIFFRES

- Bande passante internationale : 172 Gbps
- 4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
- 19 266 179 abonnés Internet

  • 18 595 500 abonnés 2G+3G+4G (96,58%)
    • 2G : 12,95%
    • 3G : 24,60%
    • 4G : 62,45%
  • 334 642 abonnés ADSL/Fibre (1,71%)
  • 334 875 clés et box Internet (1,71%)
  • 1162 abonnés aux 4 FAI
  • Internet fixe : 1,74%
  • Internet mobile : 98,26%

- Liaisons louées : 3971

- Taux de pénétration des services Internet : 106,84%

(ARTP, 30 septembre 2023)

- Débit moyen de connexion mobile : 23, 10 Mbps
- Débit moyen de connexion fixe : 21, 77 Mbps

(Ookla, 31 janvier 2023)


- 9 749 527 utilisateurs
- Taux de pénétration : 56,70%
(Internet World Stats 31 décembre 2021)


- + de 10 000 noms de domaine actifs en .sn
(NIC Sénégal, décembre 2023)

TÉLÉPHONIE EN CHIFFRES


Téléphonie fixe

- 3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
- 382 721 abonnés
- 336 817 résidentiels (88,01%)
- 45 904 professionnels (11,99%)
- Taux de pénétration : 1,67%

(ARTP, 30 septembre 2023)

Téléphonie mobile

- 3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
- 21 889 688 abonnés
- Taux de pénétration : 123,34%

(ARTP, 30 septembre 2023)

FACEBOOK

3 050 000 utilisateurs

Taux de pénétration : 17,4%

- Facebook : 2 600 000

- Facebook Messenger : 675 200

- Instagram : 931 500

- LinkedIn : 930 000

- Twitter : 300 000

(Datareportal, Janvier 2023)

PRÉSENTATION D’OSIRIS

batik