Kenya : après le mobile money, Safaricom prête à concurrencer les banques et gestionnaires d’actifs
mardi 22 décembre 2020
La généralisation du mobile money au Kenya ouvre la porte à de nouvelles perspectives comme la petite épargne, la gestion d’actifs et les assurances via les téléphones. Safaricom dans sa position de leader est à l’avant-poste de cette révolution.
Safaricom connue pour avoir conquis le marché du porte-monnaie mobile au Kenya se rapproche du lancement des produits d’épargne, d’assurance, et de gestion des actifs au profit de ses clients. Son directeur général, Peter Ndegwa, a confirmé selon Bloomberg, qu’il travaille à obtenir les autorisations requises dans les 12 ou 18 prochains mois.
L’entreprise comptait au terme du troisième trimestre 2020, 27 millions d’utilisateurs actifs sur son produit M-Pesa, et 1500 milliards de shillings kényans (148 milliards $) de transactions financières effectuées chaque mois sur ses plateformes. Safaricom a dit être en discussion avec des gestionnaires d’actifs ou de fonds d’investissement, ainsi que des sociétés d’assurance pour cet ultime objectif de croissance.
De sources médiatiques kényanes, on sait que depuis 2019, elle expérimente certains de ces nouveaux produits. Elle proposait par exemple une solution d’épargne placement pour un montant maximal de 70 000 shillings (700 $) à certains de ses clients, avec un taux d’intérêt de 10%.
Ainsi, Safaricom risque de concurrencer sérieusement les banques de détail qui n’offrent pas ce niveau de rémunération à leurs clients.
L’autre conséquence d’une telle initiative, c’est que l’entreprise se retrouverait avec une importante trésorerie. Sur cette base, elle n’aurait plus besoin de recourir aux banques pour ses besoins de cash à court terme, les privant ainsi d’un gros client.
Une chose qui préoccupe aussi, c’est qu’on ignore comment la société de télécommunications peut maintenir une telle promesse de rendement dans un environnement économique contraignant.
Idriss Linge
(Source : Agence Ecofin, 22 décembre 2020)