Kenya : Safaricom est devenu un des premiers collecteurs d’épargne du pays
jeudi 14 octobre 2021
Grâce à une stratégie et une flexibilité plus proches des attentes d’une majorité de ses clients en termes de gestion de leur argent, l’opérateur de téléphonie mobile s’impose désormais sur un domaine jusque-là dominé par les banques.
Dans son rapport général d’activités pour son exercice 2020/2021, Safaricom, l’opérateur de téléphonie mobile leader au Kenya, a indiqué qu’à la fin du mois de mars 2021, l’encours moyen des dépôts de sa clientèle dans les comptes M-Shwari était de 571 milliards de shillings kényans (KES), soit l’équivalent de 5,6 milliards $. Cette évolution marque bien la niche exploitée par la société de télécommunications, car à fin mars 2018, cet indicateur était à 213,6 milliards de shillings.
A titre de comparaison, l’encours des dépôts de la clientèle dans les comptes de Kenya Commercial Bank et Equity Bank, les deux plus grandes banques du pays, était respectivement au 31 mars dernier, de 569 milliards KES et 431 milliards KES. Les encours globaux des dépôts de la clientèle de ces deux entités sont plus importants, mais tiennent plus de leur présence dans plusieurs pays africains, ou du fait de consolider d’autres activités.
Pour Safaricom, cet encours des dépôts représente une ressource non négligeable. Le groupe peut y trouver un moyen de soutenir ses besoins de trésorerie à court terme, sans avoir à recourir à des solutions bancaires qui engendrent des frais financiers. Pour captiver l’intérêt de ses clients à épargner davantage sur leurs comptes Mobile Money, il a appliqué deux choses que les banques font difficilement.
Pour des dépôts qui durent de 1 à 6 mois, l’opérateur offre un taux de rémunération de 6% contre seulement 2,5% pour les banques. Pour que cela puisse être rentable, il octroie des microcrédits taillés à la mesure des besoins d’une majorité de la population. Il peut ainsi prêter jusqu’à 2000 KES pour une charge de remboursement de 9% (7,5% d’intérêt et 1,5% de droit d’accise) sur le client. Des facilités que les banques ne peuvent pas offrir facilement.
Safaricom est ainsi devenu un meilleur prêteur par rapport à l’ensemble du secteur bancaire. Selon des données publiées par la Banque centrale du Kenya, à fin mars 2021, l’encours des crédits bancaires bruts à l’économie a progressé de 43 milliards KES en un an. Safaricom sur la même période, revendique avoir accordé pour 93 milliards de KES de crédits à sa clientèle.
(Source : Agence Ecofin, 14 octobre 2021)