Un an après avoir testé la 5G, Safaricom l’opérateur leader du marché télécoms kényan introduit l’ultra haut débit sur le marché. Cette action qui contribuera à consolider davantage son prestige dans le pays laisse également présager une santé financière renforcée.
L’opérateur de téléphonie mobile Safaricom a lancé son réseau 5G au Kenya ce 26 mars. Le saut qualitatif que réalise la société télécoms s’est fait avec l’expertise technique des sociétés technologiques Nokia et Huawei. Le nouveau service qui cible les grandes villes du pays est disponible à Nairobi et dans le grand ouest du Kenya, notamment à Kisumu, Kisii et Bungoma, où Safaricom a constaté un trafic data généralement accru. Le service sera étendu dans les douze prochains mois aux autres parties du pays.
Les consommateurs qui voudront faire l’expérience de la 5G de Safaricom ne sont pas tenus de se procurer de nouvelles cartes SIM, mais doivent par contre se procurer des terminaux capables de prendre en charge cette technologie mobile, a expliqué l’entreprise qui s’est vantée d’être une pionnière technologique en Afrique de l’Est.
Le lancement de la 5G par Safaricom intervient un an après les tests d’usage et près de trois mois après que son président-directeur général, Peter Ndegwa, ait affirmé que son lancement n’était pas dans les projets immédiats de la société. « Nous discuterons du spectre avec le gouvernement en arrière-plan. Mais en termes d’immédiateté, nous n’avons pas l’intention à ce stade d’aller sur la 5G à court terme […] Il nous reste encore tellement de marge pour exploiter et utiliser pleinement la 4G avant de passer à la 5G », soutenait-t-il.
Rappelons que lors de ces déclarations, Huawei, alors seul partenaire technologique de Safaricom pour déployer le réseau ultra haut débit, amorçait la seconde année de la guerre technologique que lui livre le gouvernement américain. Les marchés européens lui fermaient leurs portes en cascade.
Au-delà de l’amélioration de la qualité des communications, la 5G de Safaricom contribuera au développement de l’industrie de l’ultra haut débit au Kenya portée par des applications telles que les domiciles et bâtiments intelligents, la vidéo 3D, le travail et les jeux dans le cloud, les services médicaux à distance, la réalité virtuelle, la réalité augmentée…
Pour la société, c’est également le gage d’un accroissement du revenu financier. Grâce au lancement de la 4G en 2015, Safaricom avait vu ses revenus data passer de 17,9 milliards de shillings kényans (163 millions USD) à 40,6 milliards de shillings en 2020.
Muriel Edjo
(Source : Agence Ecofin, 26 mars 2021)