Karim Attoumani Mohamed, des Comores : « Le renforcement des capacités est crucial pour les Africains »
samedi 29 octobre 2011
La question du renforcement des capacités, de la formation est cruciale pour les Africains dans un environnement changeant. Cet avis a été émis par Karim Attoumani Mohamed, représentant des Comores au Gac (Comité consultatif) de l’Icann.
Karim Attoumani Mohamed est le Chef du département Etudes et Projets système d’information national sur les Tic aux Comores. Il est aussi représentant de son pays au sein du Gac (Groupe consultatif au niveau politique) dans l’Icann. Il en est à sa deuxième participation à une réunion de l’Icann, après la session de Bruxelles en 2010. « Par rapport à ce que j’ai vu en 2010 et aujourd’hui, je peux dire que les gens ont compris la nécessité d’aborder beaucoup de sujets qui étaient discutés en dehors de l’Icann où l’on critiquait cette instance et qu’à l’intérieur on n’en voulait pas en parler », explique le Comorien.
Ces questions, selon lui, ont été posées à Dakar et des discussions ont commencé, notamment sur le rôle que doit jouer le Gac : comment émettre des avis et s’assurer qu’ils seront respectés. Le deuxième point, poursuit K. Attoumani Mohamed, c’est par rapport au conflit d’intérêt car on s’est rendu compte qu’au sein de l’Icann, bon nombre de dirigeants ont une double casquette : tantôt ils sont à l’Icann tantôt dans des sociétés qui sont dans l’industrie de l’Internet. Le représentant des Comores estime que cette question de conflit d’intérêt a été posée lors des débats et les gens ont clairement dit qu’il faudrait qu’en termes de bonne gouvernance tous ces aspects soient séparés.
Pour cette session de Dakar en terre africaine, la table ronde ministérielle des Africains s’est penchée sur le projet Dot Africa (.africa). « Nous nous sommes rendus compte de ce nous avons vécu avec les codes pays (comme .sn, .bf) qui ont été gérés par des sociétés étrangères qui se faisaient de l’argent, explique K. Attoumani Mohamed. Or, si on y regarde de près, il s’agit de l’identité de nos pays. Quand on arrive au Dot Africa, il est question de l’identité de toute l’Afrique. »
Quand on parle de gouvernance de l’Internet, c’est se pencher sur la gestion, l’allocation des ressources, l’attribution des noms de domaine. Ce modèle met tous les acteurs sur le même pied d’égalité : gouvernements, opérateurs, universitaires, la société civile. Le but est d’aboutir, d’un commun accord, à des consensus à des décisions. Le délégué comorien relève que l’approche d’Icann diffère du concept onusien où ce sont les gouvernements qui vont dans les assemblées généraux et qui décident de ce qui va se faire dans le monde.
Maintenant, relève-t-il, l’enjeu principal pour les pays africains pour une participation pleine aux débats et pour faire des contributions il nous faut les capacités et les compétences nécessaires. K. Attoumani Mohamed insiste sur la question du renforcement des capacités, de la formation qui est cruciale dans un environnement changeant. « Nous devons nous donner tous les moyens pour qu’on puisse dire quand nous sommes d’accord ou pas que ce soit quelque chose de réfléchie », insiste le délégué comorien.
E. Massiga Faye
(Source : Le Soleil, 29 octobre 2011)