OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2017 > Avril 2017 > Kabirou Mbodje : « L’Afrique est en train de créer l’économie numérique de (…)

Kabirou Mbodje : « L’Afrique est en train de créer l’économie numérique de demain »

jeudi 13 avril 2017

Sentel/Tigo

À bâtons rompus et sans langue de bois, Kabirou Mbodje revient dans cet entretien accordé à La Tribune Afrique sur la genèse de Wari, son expansion fulgurante et ses relations parfois tendues avec les banques et les opérateurs télécoms.

La Tribune Afrique : Pouvez-vous nous parler de la genèse de Wari ?

Kabirou Mbodje : Wari a été créée en 2008 sur la base de convictions fortes et d’un constat précis des dynamiques sur le continent. La culture économique africaine marquée par un esprit d’entrepreneuriat très fort et l’absence souvent de réseaux physiques organisés pour faciliter les échanges économiques constituaient un socle porteur pour développer un écosystème digital puissant et performant, utile à tous et à fort effet de levier pour les populations. Wari a été sur ce positionnement dès sa fondation : créer un environnement organisé et un réseau dématérialisé pour faciliter les transactions du quotidien, standardisées, rapides et sécurisées. Paiements de toutes sortes, recharge de crédit téléphonique, versement de pension, bourse ou salaire... les solutions développées par la plateforme Wari le permettent !

Wari est en fait une sorte de colonne vertébrale transactionnelle.
Quelle est votre stratégie actuelle ?

En étant un agrégateur de solutions polyvalentes, nous sommes en fait un acteur de premier plan de l’ubérisation des économies africaines et un accélérateur de l’inclusion financière. Nous voulons poursuivre dans cette voie avec une autre conviction très forte : le digital permet d’opérer des sauts technologiques, de combler l’absence ou la déficience des réseaux physiques et de connecter l’Afrique au reste du monde. Le digital, c’est du service de proximité et à moindre coût.

Les opérateurs fintech sont en train de transformer le continent en donnant accès à une multitude de services jusqu’alors inaccessibles. Wari pousse la logique et se veut une synthèse avec une plateforme « agnostique » et ouverte sur laquelle l’ensemble des acteurs intervenant sur une transaction peuvent se greffer : commerçants, clients, entreprises, particuliers, banques, opérateurs télécoms...

Quelles relations entretenez-vous avec les banques et les opérateurs télécoms ?

Nous sommes fondamentalement des partenaires mais aussi des concurrents ! Mais je suis convaincu que le modèle Wari est générateur de richesses partagées. Il faut raisonner en écosystème. Que chacun fasse son métier j’allais dire et je suis certain que ce sont les usagers qui en tireront parti : les fintech apportent des solutions de transactions, les opérateurs télécoms fournissent de la connectivité, les banques développent des services financiers. C’est d’ailleurs pour cette raison que Wari est en processus d’acquisition de la banque SIAB implantée au Togo et filiale de la holding Libyan Foreign Bank. Nous avons obtenu l’approbation de la Banque centrale libyenne. Cette acquisition est à présent soumise l’approbation des autorités togolaises et de la Commission bancaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Avec des accords de distribution ou des agréments obtenus auprès des Banques centrales, comme cela vient d’être le cas en Sierra Leone, notre ambition est en fait de créer une communauté Wari pour que chacun puisse s’épanouir. Je prends souvent l’exemple du boulanger qui, pour bien travailler, a besoin d’un bon minotier et d’un bon cultivateur, acceptant tous de créer de la valeur ensemble, chacun sur son segment.

Le rachat de Tigo a-t-il pour objectif d’avoir plus de marges de manœuvre par rapport aux opérateurs télécoms ?

Cette acquisition est logique et naturelle, même si c’est la première fois qu’un opérateur fintech rachète un télécom. Jusqu’à présent, c’était plutôt l’inverse !
Tigo apporte de la connectivité et donc un effet synergétique évident avec la plateforme Wari. Le binôme « Wari plus Tigo », ce sont des solutions digitales, un maillage territorial et de la proximité géographique. Je suis convaincu que ce modèle va faire la différence. Une banque ne peut opérer qu’avec ses clients, un opérateur télécom est limité par sa licence. Wari est un maillon central. J’ajoute un élément qui m’est cher. Que cette transaction se fasse au Sénégal traduit le dynamisme du secteur dans mon pays. Le patriotisme économique et l’ambition africaine sont également des valeurs importantes pour moi. Le soutien du président de la République, son Excellence Macky Sall, qui a déclaré que ce « rachat par un Sénégalais était un signal fort pour le secteur privé », constitue pour moi un formidable encouragement.

Quel est votre commentaire par rapport au rappel à l’ordre de la BCEAO à destination de Orange Money quant aux transferts d’argent vers l’étranger ?

Cette décision traduit la nécessité de réguler ces nouveaux flux digitalisés. La position des Banques centrales est normale. Elles sont dans leur rôle lorsqu’elles veulent contrôler les mouvements financiers car à défaut nous pouvons être sûr de la création monétaire artificielle source de déséquilibres. Il convient à présent de mettre tous les acteurs autour de la table pour élaborer un modèle qui à la fois régule les flux financiers et qui permette aux solutions digitales de s’épanouir, car le développement de l’Afrique en dépend.

La mise en place d’un régulateur continental dans le domaine des fintech constitue-t-elle une nécessité ?

Cela doit être l’objectif. L’Afrique a besoin d’une organisation continentale pour harmoniser et standardiser les transactions et assurer un meilleur échange des informations économiques.

À l’aune du saut de grenouille technologique en cours sur le continent, peut-on s’attendre sans être trop optimiste à ce que l’Afrique soit une source d’innovation à rayonnement mondial en matière de fintech dans les prochaines années ?

J’en suis convaincu. L’Afrique va apporter le modèle économique et numérique de demain. Son dynamisme économique, sa capacité à élaborer de nouveaux services et l’absence d’inerties structurelles sont autant d’atouts. En fait, l’Afrique saute les étapes intermédiaires : nous l’avons vu avec la téléphonie, nous sommes en train de le vivre avec le digital. L’Afrique a tout pour réussir : un marché porteur, des ressources humaines de qualité, des capitaux en abondance, des ingénieurs de plus en plus bien formés... L’Afrique peut être fière de ce qu’elle est. Elle peut donc construire son avenir en leader.

Aziz Saïdi

(Source : La Tribune Afrique, 13 avril 2017)

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2192/2453 Régulation des télécoms
  • 181/2453 Télécentres/Cybercentres
  • 1696/2453 Economie numérique
  • 897/2453 Politique nationale
  • 2442/2453 Fintech
  • 273/2453 Noms de domaine
  • 914/2453 Produits et services
  • 785/2453 Faits divers/Contentieux
  • 386/2453 Nouveau site web
  • 2453/2453 Infrastructures
  • 914/2453 TIC pour l’éducation
  • 100/2453 Recherche
  • 136/2453 Projet
  • 1573/2453 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 967/2453 Sonatel/Orange
  • 831/2453 Licences de télécommunications
  • 194/2453 Sudatel/Expresso
  • 497/2453 Régulation des médias
  • 636/2453 Applications
  • 528/2453 Mouvements sociaux
  • 799/2453 Données personnelles
  • 68/2453 Big Data/Données ouvertes
  • 311/2453 Mouvement consumériste
  • 188/2453 Médias
  • 339/2453 Appels internationaux entrants
  • 937/2453 Formation
  • 51/2453 Logiciel libre
  • 1012/2453 Politiques africaines
  • 490/2453 Fiscalité
  • 86/2453 Art et culture
  • 311/2453 Genre
  • 806/2453 Point de vue
  • 534/2453 Commerce électronique
  • 788/2453 Manifestation
  • 173/2453 Presse en ligne
  • 66/2453 Piratage
  • 110/2453 Téléservices
  • 485/2453 Biométrie/Identité numérique
  • 158/2453 Environnement/Santé
  • 178/2453 Législation/Réglementation
  • 180/2453 Gouvernance
  • 924/2453 Portrait/Entretien
  • 74/2453 Radio
  • 383/2453 TIC pour la santé
  • 137/2453 Propriété intellectuelle
  • 33/2453 Langues/Localisation
  • 543/2453 Médias/Réseaux sociaux
  • 986/2453 Téléphonie
  • 99/2453 Désengagement de l’Etat
  • 514/2453 Internet
  • 61/2453 Collectivités locales
  • 203/2453 Dédouanement électronique
  • 630/2453 Usages et comportements
  • 535/2453 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 295/2453 Audiovisuel
  • 1587/2453 Transformation digitale
  • 201/2453 Affaire Global Voice
  • 79/2453 Géomatique/Géolocalisation
  • 157/2453 Service universel
  • 342/2453 Sentel/Tigo
  • 90/2453 Vie politique
  • 794/2453 Distinction/Nomination
  • 24/2453 Handicapés
  • 364/2453 Enseignement à distance
  • 365/2453 Contenus numériques
  • 309/2453 Gestion de l’ARTP
  • 95/2453 Radios communautaires
  • 953/2453 Qualité de service
  • 223/2453 Privatisation/Libéralisation
  • 72/2453 SMSI
  • 263/2453 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1401/2453 Innovation/Entreprenariat
  • 736/2453 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 24/2453 Internet des objets
  • 94/2453 Free Sénégal
  • 332/2453 Intelligence artificielle
  • 100/2453 Editorial
  • 12/2453 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous