Une formation de qualité, massive et à coût unitaire réduit : l’atout maître du numérique est précisément ce dont le continent africain a le plus pressant besoin. Fort de cette conviction, Yves Dambach, président de KTM Advance vient de mettre en place une filiale au Sénégal. D’autres suivront en Côte d’Ivoire, au Rwanda et en Tunisie.
Entreprise d’édition de Serious Games dédiés à des formations comportementales (techniques de vente, relation client, etc.), KTM Advance s’intéresse aussi aux formations métier, indique Yves Dambach, son président : « Nos formations métier ne seront pas du tout académiques, et miseront tout sur le numérique. Notre objectif, c’est que les personnes soient opérationnelles à l’issue de leur formation. Le but est d’élever la qualité tout en faisant chuter le prix. » Cette stratégie explique son intérêt pour le continent africain : « L’Afrique est confrontée au même défi : une formation massive et de qualité » insiste Yves Dambach.
Pour répondre à ces besoins, KTM-Advance a créé une filiale à Dakar en décembre dernier. La direction générale en a été confiée à Rama Fall, une jeune Sénégalaise : « La filiale sénégalaise servira les besoins de formation professionnelle de Afrique de l’Ouest, précise-t-elle. Elle s’appuie sur le savoir-faire, l’expertise pédagogique et la technologie de pointe de KTM Advance pour produire des contenus adaptés aux exigences locales de développement des compétences. »
Des partenariats de coproduction, de mise en ligne et de commercialisation de formations professionnelles ont déjà été conclus avec des entreprises (Total, Orange…) et des organismes de formation. Dès 2015, le Centre Africain d’Études Supérieures en Gestion (CESAG) mettra en ligne une licence professionnelle de Gestion des PME/PMI, tandis que l’École Supérieure Multinationale en Télécommunications (ESMT) proposera une licence professionnelle et un master de Réseaux et Télécommunications. Ces deux produits intégrant des contenus pédagogiques locaux permettront de former en trois ans plus de 4 000 personnes.
Au cours de ses trois premiers exercices, KTM Advance Sénégal investira 12 millions d’euros, et table sur la création de 150 emplois directs. « Cette plateforme africaine est un véritable laboratoire du futur, s’enthousiasme Rama Fall. Nous voulons faire de l’Afrique un acteur majeur de la révolution numérique dans la formation professionnelle. En améliorant l’adéquation emploi-formation et la création d’entreprises, notre plateforme contribuera aussi à faire de la jeunesse africaine une opportunité et le moteur d’une croissance durable et partagée sur le continent. »
Les ambitions africaines de KTM-Advance ne s’arrêtent pas là, ajoute Yves Dambach, qui prépare déjà la création de filiales en Côte d’Ivoire, au Rwanda et en Tunisie.
Philippe Tranchart
(Source : Débat formation, 12 février 2015)