L’introduction de Jumia au New York Stock Exchange, la célèbre bourse de New York, est un événement historique pour le Sénégal et pour l’Afrique. Cependant, c’est une entrée qui pose plusieurs questions.
ENJEUX DE CETTE ENTRÉE EN BOURSE
C’est officiel, depuis vendredi 12 avril, Jumia a réussi son entrée à Wall Street, la célèbre bourse de New York Stock Exchange. Mais pour quoi faire ? « L’enjeu et la bénéfice de notre entrée en bourse se situent d’abord dans la visibilité. Nous sommes la première startup tech africaine à être listée et cotée en bourse. C’est un bon signal. Et puis, cela montre surtout que l’Afrique est un continent innovant », se réjouit Mohamed Hapté Sow, directeur général de Jumia Sénégal. Au Sénégal depuis 2014, la startup africaine (présente dans 14 pays du continent) a pu réussir ce tour de force grâce au travail des équipes principalement africaines, aux vendeurs de sa market place. Le deuxième enjeu de la présence de Jumia au New York Stock Exchange se situe dans la promotion du e-commerce au Sénégal et en Afrique à travers la confiance distillée aux clients et éventuels actionnaires.
POURQUOI WALL STREET
Plus connu sous le nom de Wall Street, le New York Stock Exchange n’est pas la seule bourse au monde, mais c’est « la plus grande bourse où se font enregistrer les plus grandes entreprises comme Alibaba dans le secteur du e-commerce, mais aussi Google ou Facebook dans celui des tech », précise Mohamed Sow
LES CRITÈRES POUR UNE COTATION EN BOURSE
« Il fallait que les investisseurs croient en nous car Jumia avait un dossier à soumettre à la commission américaine de la bourse New York Stock Exchange. C’est sur cette base que notre entreprise a été acceptée en fonction de notre activité qui est dans le secteur du e-commerce. Un secteur reconnu comme technologique », explique le directeur de Jumia Sénégal. Le potentiel de la startup africaine a fait la différence, notamment le nombre de clients : quatre millions sur tout le continent après seulement quelques années d’existence. L’analyse de l’activité financière de l’entreprise est également un élément décisif. 94 millions d’euros en 2017 et 130 millions en 2018, les chiffres d’affaires de l’entreprise africaine sont en hausse depuis deux années. A cela s’ajoute l’image d’une structure solide, donc assez séductrice pour les investisseurs et rassurante pour les clients.
LA SUITE MAINTENANT…
« Notre Adn ne change pas malgré cette entrée en bourse, rassure M. Sow. Nous restons humbles. Etre présent à Wall Street est symbolique, mais notre objectif reste le même, c’est-à-dire continuer à grandir en Afrique et au Sénégal. La bataille de distiller de la confiance à travers la transparence sur ses chiffres reste un enjeu majeur d’autant plus que, désormais, avec l’entrée en bourse, ils sont publics »
LES BÉMOLS
Ce sont les obstacles au développement du e-commerce au Sénégal et en Afrique. C’est d’abord la notoriété. Beaucoup de personnes ignorent ce qu’est le e-commerce. Le taux d’alphabétisation en Afrique est relativement faible comparé à celui de l’Occident, par exemple. C’est ce qui fait qu’il y a une adaptation aux réalités locales. « Nous permettons aux Sénégalais d’appeler le call center pour acheter. Notre objectif est de faire connaître les marques étrangères, mais aussi locales. Nous ouvrons de plus en plus notre éventail de distribution aux région », conclut Mohamed Hapté Sow.
Moussa Sow
(Source : SenePlus, 16 avril 2019)