Pas de communications téléphoniques depuis ou vers l’international, ni de connexion Internet, c’est le calvaire que les sénégalais ont vécu durant plus de 24h. Cela fait suite au bras de fer opposant l’ARTP à la Sonatel dans le cadre de la mise en place d’un système de contrôle et de tarification des communications téléphoniques internationales entrant au Sénégal confié à Global Voice Group.
Les syndicalistes de Sonatel ont mis leur menace à exécution. En effet, c’est à partir du soir du mercredi 04 août 2010 que les usagers des services téléphoniques et internet au Sénégal ont commencé à constater des perturbations sur le réseau télécom. Au matin du jeudi 5 août, le blocage se généralise. Difficile de joindre au téléphone un correspondant depuis ou à partir de l’étranger. L’accès Internet est également bloqué. Même les banques et autres secteurs économiques du pays ont été touchés par cet incident car leur fonctionnement dépend pour la plupart de la connectivité sur le réseau opérateur de Sonatel.
Service client offline
A notre grande surprise, il nous est impossible de contacter les services client « grand public » et « entreprise » de Orange/Sonatel puisse qu’étant eux aussi coupés. Des sources à la Sonatel nous informent qu’officiellement, il s’agit d’un incident technique mais puisque les travailleurs de cette entreprise ont entamé des journées nationales d’actions pour protester contre l’installation de GVG au Sénégal, impossible de relever les défaillances sur le réseau.
Forte préjudice
La Sonatel a-t-elle le droit de « couper » les lignes télécoms ou de ne pas réagir suite à des incidents techniques sur son réseau ? La question mérite d’être posée. Les abonnés de Sonatel payent un service auquel ils ont droit et par conséquent un service après-vente (SAV) doit leur être assuré dans les limites du possible.
Le préjudice subi par les populations doit également être mesuré par l’Etat et l’ARTP qui de leur côté doivent prendre leur dispositions pour que de tels incidents ne surviennent à l’avenir même s’il faut revenir sur la décision autorisant l’entrée en lice de GVG en attendant de trouver accord entre toutes les parties.
Le pays est resté coupé du monde toute une journée au grand dam des usagers des services de télécommunication. Un « jeudi noir » qui ne sera pas sans conséquence pour l’économie sénégalaise qui a reçu un grand coup.
Vivement une décrispation rapide de cette affaire qui ne profite vraisemblablement pas aux populations.
Mountaga Cissé
(Source : ITMag.sn, 6 août 2010)