OSIRIS

Observatoire sur les systèmes d’information, les réseaux et les inforoutes au Sénégal

Show navigation Hide navigation
  • OSIRIS
    • Objectifs
    • Partenaires
  • Ressources
    • Société de l’Information
    • Politique nationale
    • Législation et réglementation
    • Etudes et recherches
    • Points de vue
  • Articles de presse
  • Chiffres clés
    • Le Sénégal numérique
    • Principaux tarifs
    • Principaux indicateurs
  • Opportunités
    • Projets

Accueil > Articles de presse > Archives 1999-2024 > Année 2018 > Octobre 2018 > Interview d’Abdesslam Benzitouni : « Jumia est une licorne 100% africaine »

Interview d’Abdesslam Benzitouni : « Jumia est une licorne 100% africaine »

mercredi 24 octobre 2018

Portrait/Entretien

Lancée à Lagos, au Nigeria, en 2012, Jumia, leader du e-commerce, est considérée comme la première licorne Africaine évaluée à plus d’un milliard de dollars. Abdesslam Benzitouni, chef des relations publiques chez Jumia Group, nous explique les secrets de cette réussite et nous confie les ambitions du groupe.

CIO MAG : Parlez-nous de la naissance de Jumia et de ses fondateurs.

Abdesslam Benzitouni, JUMIA : Jumia est né d’un constat d’abord. la croissance économique à deux chiffres notamment au Nigeria, Côte d’Ivoire, Kenya, Tanzanie, le fort développement de la classe moyenne (1 tiers de la population en Afrique selon la BAD ) qui a de nouveaux besoins de consommations, l’accès d’une part importante de la population aux nouvelles technologies de la communication (450 millions d’utilisateurs d’internet accompagné par le boum de smartphone bon marché) et surtout le manque de centres commerciaux a fait que Jumia et l’e-commerce devenait pertinent pour ce continent en plein dynamisme.

Jumia est né au Nigeria dans la plus grande économie du continent, rappelons que le PIB de Lagos correspond au PIB de Côte d’Ivoire, Cameroun et Sénégal réunis. Jumia s’est rapidement étendu au Maroc, Egypte, Afrique du Sud, Kenya et Côte d’Ivoire. Aujourd’hui elle est présente dans 14 pays. La plateforme a été fondée par deux français, Sacha Poignonnec et Jeremy Hodara, ex consultants Mc Kinsey passionnés d’Afrique et qui ont décidés de faire ce pari de l’e-commerce en Afrique.

Quel est le cœur de métier de Jumia aujourd’hui et quels sont ses chiffres clés par secteur et par pays ?

La marketplace, connecter des vendeurs à des acheteurs, est le cœur de notre métier. Toutes les 2 secondes une transaction est effectuée sur notre plateforme d’e-commerce. On a aujourd’hui plus de 50 000 vendeurs actifs sur Jumia qui utilisent quotidiennement notre plateforme dans les 14 pays où nous opérons. Notre site propose plus de 14 millions de produits et il a reçu plus de 550 millions de visites en 2017 avec des pics allant jusqu’à 100 millions durant des campagnes promotionnelles tel que le Black Friday. Le Nigeria est notre plus grand marché, suivi par l’Egypte, le Kenya, la Côte d’Ivoire et le Maroc. En 6 ans enfin, Jumia a créé plus de 3500 emplois directs, au moins autant d’emplois indirect et à aider des milliers de vendeurs à augmenter leurs activités.

On parle de plus de 400 millions d’euros de levés de fonds depuis la création de Jumia. Quels sont vos principaux actionnaires ? Quel est le secret de réussite de ces levées ?

Jumia a réussi à convaincre des investisseurs internationaux à croire au dynamisme du continent africain. Nous sommes fiers d’avoir réussi à apporter tous ces financements pour développer les infrastructures d’e-commerce et de participer à la nouvelle économie numérique en Afrique. Il y a 6 ans l’e-commerce n’existait pas, aujourd’hui c’est devenu une réalité et nos investisseurs ont confiance en notre projet. Nos principaux actionnaires sont des géants de la télécommunication présents sur le continent MTN, Orange, Millicom (Tigo) mais aussi des entreprises internationales comme AXA, Goldman Sachs, CDC Group et l’Allemand Rocket Internet, VC et incubateur de start-up digitales dans le monde.

Au-delà du fondateur Rocket Internet et au vu de vos prestigieux actionnaires internationaux, peut-on, finalement, qualifier Jumia de Licorne « Africaine » ou internationale ?

Jumia est une licorne 100% africaine car c’est une histoire africaine qui a commencé en 2012 à Lagos pour être présent aujourd’hui sur plusieurs pays. L’ensemble de l’activité se trouve sur le continent et 99% de nos collaborateurs basés en Afrique. Cette réussite prouve qu’il est possible d’attirer des investisseurs internationaux en Afrique et de réussir à porter un projet sur plusieurs pays avec une vision claire et sur le long terme. C’est un signe fort pour tous les entrepreneurs qui croient au dynamisme du continent. On espère être des pionniers et montrer le chemin à beaucoup d’autres start-ups africaines.

L’Afrique représente, à terme, un marché intérieur de près de 80 milliards, c’est très prometteur, mais cela justifie-t-il « la stratégie » de Jumia à continuer à perdre de l’argent ? On parle de plus de 110 millions de dollars par an … dans ce sens, comment fonctionne la stratégie de développement de Jumia en Afrique ?

Construire des infrastructures e-commerce en Afrique demande beaucoup d’investissements et de temps, que ce soit pour l’aspect logistique, marketing ou humain. Les défis sont immenses, l’éducation de la population à l’achat sur internet, l’adaptation des paiements à une population non bancarisée, la livraison dans des villes ou des campagnes où l’infrastructure (sans parler des adresses) est très faible, la formation de nos employés à des métiers nouveaux.

Tous ces défis représentent de formidables opportunités. Aujourd’hui nous réfléchissons à moyen et long terme, pour les 10 ou 20 prochaines années car nous sommes en train de construire une nouvelle économie, de nouvelles routes digitales qui seront utilisées par des millions de vendeurs et clients. Imaginez le potentiel de l’Afrique, quand l’e-commerce ne représente que 0,6 % des achats alors qu’aux Etats Unis il est de 12%, et de 20% en Chine. Nous sommes persuadés que d’ici quelques années, le continent peut dépasser ces régions.

Quels sont les challenges de Jumia pour les prochaines années ?

Nous souhaitons offrir plus de services digitaux et financiers à tous nos utilisateurs. Nous avons lancé récemment au Nigéria et en Egypte, Jumia Pay, une plateforme de paiement, comparable à Paypal, qui permet aux acheteurs de payer en toute sécurité et qui à terme offrira un accès à différents services financiers tel que des prêts. C’est quelque chose que nous voulons développer sur l’ensemble de nos pays et apporter ainsi des solutions à une population qui n’a pas accès aux banques.

Nous avons créé la J-Force, un service d’agents commerciaux qui sont équipés de smartphones ou de tablettes qui se déplacent dans les zones non connectées, qui n’ont pas accès à internet, pour offrir les services de Jumia, C’est peut-être cela notre principal défi, atteindre cette population et lui montrer toutes les opportunités nouvelles qu’internet et l’e-commerce peuvent apporter.

Les challenges chez Jumia font partis de notre quotidien car il faut sans cesse s’adapter à des marchés jeunes, dynamiques et en plein bouleversement.

Plus généralement, quels sont, selon vous, les verrous de l’écosystème africain, qui bloquent la création d’autres licornes à l’image de Jumia ?

L’écosystème africain continue de se structurer autour notamment d’incubateurs et d’accélérateurs de plus en plus nombreux, concentrés essentiellement dans des marchés dynamiques telles que le Nigeria, l’Egypte, l’Afrique du Sud et surtout le Kenya. Les verrous financiers ou technologiques sont en train d’être peu à peu levés, le contexte général est de plus en plus favorable.

Les levées de fonds dont bénéficient aujourd’hui les startups Africaines, sont-elles conformes aux standards internationaux ? Serait-ce là un frein pour le développement de ces startups ?

Au vu des noms des institutions qui investissent en Afrique (par exemple pour MKopa : Virgin Group, CDC group), les levées de fonds sont conformes aux standards internationaux puisqu’elles même -ces entreprises internationales- sont soumises à des cahiers des charges strictes (également valable pour Jumia avec des investisseurs de renom telles qu’Orange, AXA, Goldman, CDC Group qui ont des standards très élevés).

Le principal frein aujourd’hui tient surtout au fait que l’Afrique reste encore une terre inconnue pour 99% des investisseurs VC dans le monde. Nous espérons avoir contribué à faire connaître l’Afrique sur la scène Tech internationale. Nous n’avons aucun doute que le continent va attirer de plus en plus de financements et de plus en plus de talents du monde entier.

Pensez-vous que les startups africaines n’ont pas eu la chance de Jumia, et peinent à accéder au marché des capitaux ? Que faut-il faire pour que ça change ?

C’est surtout lié à la faible maturité de certains marché africains, à une infrastructure encore défaillante, une mauvaise connaissance de l’Afrique et la peur d’instabilités politiques.

Cela dit, selon certaines études, sur les 6 premiers mois de l’année 2018, les start-ups du continent ont levé autant que sur l’ensemble de l’année 2017. Cela confirme la très bonne santé de l’écosystème d’innovation africain et l’énorme potentiel de croissance du continent. Jumia a montré la voie en attirant des grands investisseurs et d’autres sont en train de la suivre et tout cela est encourageant pour l’avenir du continent africain.

(Source : CIO Mag, 23 octobre 2018)

Propos recueillis par Faouzi Moussa

Fil d'actu

  • TIC ET AGRICULTURE AU BURKINA FASO Étude sur les pratiques et les usages Burkina NTIC (9 avril 2025)
  • Sortie de promotion DPP 2025 en Afrique de l’Ouest Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Nos étudiant-es DPP cuvée 2024 tous-tes diplomés-es de la Graduate Intitute de Genève Burkina NTIC (12 mars 2025)
  • Retour sur images Yam Pukri en 2023 Burkina NTIC (7 mai 2024)
  • Quelles différences entre un don et un cadeau ? Burkina NTIC (22 avril 2024)

Liens intéressants

  • NIC Sénégal
  • ISOC Sénégal
  • Autorité de régulation des télécommunications et des postes (ARTP)
  • Fonds de Développement du Service Universel des Télécommunications (FDSUT)
  • Commission de protection des données personnelles (CDP)
  • Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA)
  • Sénégal numérique (SENUM SA)

Navigation par mots clés

  • 2085/2245 Régulation des télécoms
  • 173/2245 Télécentres/Cybercentres
  • 1555/2245 Economie numérique
  • 810/2245 Politique nationale
  • 2245/2245 Fintech
  • 253/2245 Noms de domaine
  • 816/2245 Produits et services
  • 697/2245 Faits divers/Contentieux
  • 365/2245 Nouveau site web
  • 2155/2245 Infrastructures
  • 810/2245 TIC pour l’éducation
  • 90/2245 Recherche
  • 121/2245 Projet
  • 1397/2245 Cybersécurité/Cybercriminalité
  • 871/2245 Sonatel/Orange
  • 795/2245 Licences de télécommunications
  • 133/2245 Sudatel/Expresso
  • 460/2245 Régulation des médias
  • 600/2245 Applications
  • 494/2245 Mouvements sociaux
  • 762/2245 Données personnelles
  • 60/2245 Big Data/Données ouvertes
  • 295/2245 Mouvement consumériste
  • 179/2245 Médias
  • 321/2245 Appels internationaux entrants
  • 692/2245 Formation
  • 45/2245 Logiciel libre
  • 840/2245 Politiques africaines
  • 408/2245 Fiscalité
  • 83/2245 Art et culture
  • 284/2245 Genre
  • 836/2245 Point de vue
  • 479/2245 Commerce électronique
  • 699/2245 Manifestation
  • 156/2245 Presse en ligne
  • 62/2245 Piratage
  • 102/2245 Téléservices
  • 454/2245 Biométrie/Identité numérique
  • 150/2245 Environnement/Santé
  • 156/2245 Législation/Réglementation
  • 167/2245 Gouvernance
  • 838/2245 Portrait/Entretien
  • 72/2245 Radio
  • 343/2245 TIC pour la santé
  • 133/2245 Propriété intellectuelle
  • 29/2245 Langues/Localisation
  • 504/2245 Médias/Réseaux sociaux
  • 921/2245 Téléphonie
  • 95/2245 Désengagement de l’Etat
  • 488/2245 Internet
  • 57/2245 Collectivités locales
  • 188/2245 Dédouanement électronique
  • 498/2245 Usages et comportements
  • 512/2245 Télévision/Radio numérique terrestre
  • 275/2245 Audiovisuel
  • 1349/2245 Transformation digitale
  • 191/2245 Affaire Global Voice
  • 75/2245 Géomatique/Géolocalisation
  • 146/2245 Service universel
  • 330/2245 Sentel/Tigo
  • 87/2245 Vie politique
  • 726/2245 Distinction/Nomination
  • 17/2245 Handicapés
  • 336/2245 Enseignement à distance
  • 319/2245 Contenus numériques
  • 292/2245 Gestion de l’ARTP
  • 89/2245 Radios communautaires
  • 805/2245 Qualité de service
  • 212/2245 Privatisation/Libéralisation
  • 66/2245 SMSI
  • 224/2245 Fracture numérique/Solidarité numérique
  • 1274/2245 Innovation/Entreprenariat
  • 653/2245 Liberté d’expression/Censure de l’Internet
  • 23/2245 Internet des objets
  • 85/2245 Free Sénégal
  • 165/2245 Intelligence artificielle
  • 97/2245 Editorial
  • 9/2245 Yas

2025 OSIRIS
Plan du site - Archives (Batik)

Suivez-vous