Interview… Omar Cissé, CEO InTouch : « Nous escomptons plus pour notre seconde levée de fonds, en juillet »
jeudi 7 juin 2018
Discret lorsqu’il s’agit de dévoiler des projets, Omar Cissé, le jeune patron d’InTouch, ne déroge pas à a règle des managers d’entreprise. Sur celui du scratch-card, du E-commerce ou encore la seconde levée de fonds que la fintech prévoit d’effectuer, innovafrica.net a essayé d’en savoir un peu plus. Entretien.
Chez InTouch, vous prévoyez cette année une seconde levée de fonds. Quels sont les projets qui seront engagés au sortir de ce tour de table ?
Comme vous le savez, nous avons finalisé, l’année dernière, une première levée de fonds de 7 millions d’euros, qui nous a permis de mettre en place notre plateforme industrialisée pour atteindre un maximum de pays. Cela nous a permis aussi de mettre les équipes en place et de nous déployer cette année sur 8 pays. A partir de l’année prochaine, 2019, nous devons lancer 15 pays supplémentaires ; en 2020, nous lancerons 15 autres pays. Ce qui nous fera un total de 38 pays. Pour financer ce développement-là, nous lançons notre deuxième phase de levée de fonds, probablement au mois de juillet, qui devrait nous permettre de réunir les fonds nécessaires pour nous développer dans les années à venir.
Les fonds nécessaires, comme vous dites, s’élèvent à combien ?
Nous n’annonçons pas de montant pour le moment. Nous sommes en train de finaliser tout cela, mais le montant sera connu très bientôt. Nous avons pu lever un peu plus de 7 millions d’euros lors de notre premier tour de table. Nous escomptons lever encore plus pour cette opération.
Vous prévoyez de vous lancer dans le E-commerce…
Nous mettons en place une solution d’acceptation de tous les moyens de paiement. Supposons aujourd’hui qu’Amazon veuille se lancer en Afrique. Le principal problème auquel il serait confronté serait l’acceptation des moyens de paiement. Aujourd’hui ce type de plateforme n’accepte que des cartes bancaires, alors que le taux de bancarisation est très faible en Afrique. Dans le même temps, les services de mobile money se développent, et les populations africaines utilisent ces solutions-là (Wari, Orange money, Tigo cash, Wizall, Joni Joni, etc.). Aujourd’hui si Amazon souhaite s’intégrer à chacune de ces solutions, cela lui prendrait énormément de temps et le suivi ne serait pas si évident. Ce que nous proposons à une plateforme telle que Amazon, par exemple, c’est d’accepter tous les moyens de paiements avec un lien unique qui est le lien Touch. Notre solution permettrait à un client non-bancarisé d’avoir accès à Amazon qui, à son tour, élargira son portefeuille de clients. Touch jouera le rôle d’intermédiaire avec l‘acheteur et la boutique en ligne. En d’autres termes, cela veut dire qu’à partir du point Touch, quelqu’un paie son achat en ligne, et nous nous chargeons de dénouer la transaction.
Il y a également le projet de scratch-card pour l’achat de carburant, qui a déjà démarré au Cameroun. Comptez-vous le déployer dans d’autres pays de l’Afrique et même au-delà ?
Nous comptons déployer cette solution dans tous les pays où nous nous trouvons. Cette année, nous le déploierons dans trois pays. Le Cameroun est déjà lancé et nous préparons deux autres pays qui vont être lancés incessamment.
Lesquels ?
Je ne pourrai pas le dire pour le moment, mais nous comptons couvrir ces deux pays d’ici la fin de l’année prochaine (2019, Ndlr).
Entretien réalisé par Amadou Ba
(Source : Innovafrica, 7 juin 2018)