5G : 8 questions à Adama Méité, Directeur des Réseaux et du Système d’informations d’Orange Côte d’Ivoire
En connectant des appareils de tous genres à des débits jusque-là inégalés, la 5G promet de créer des maisons et des bureaux plus intelligents, et bien plus encore. Adama Méité, Directeur des Réseaux et du Système d’informations d’Orange Côte d’Ivoire, est convaincu que la 5G apportera une foule d’avantages pour les entreprises et les administrations, à condition de satisfaire à un certain nombre de prérequis.
Il y a quelques années, l’ARTCI et les fournisseurs de services de télécommunications mobiles présentaient la 5G comme un levier de développement essentiel pour les nouveaux usages numériques. Concrètement, la 5G c’est quoi ?
La 5G c’est la cinquième génération des technologies de réseaux mobiles. Elle arrive après la 2G qui a introduit les appels voix mobiles et l’usage du SMS, puis la 3G qui a vu la vulgarisation de l’internet et enfin la 4G avec le développement du streaming haut-débit. Cette évolution rapide de l’internet mobile a fait naitre de nouveaux besoins et services avec des contraintes réseaux différentes pour lesquelles la 5G est une réponse.
La 5G concrètement c’est, à terme, un débit de téléchargement internet 10 fois supérieur à la 4G : par exemple, il sera possible de télécharger un film HD de 4 Go en 2 à 3 minutes (valeur estimée selon temps de téléchargement moyen) au lieu de 13 minutes ou plus en 4G.
La 5G c’est aussi la promesse d’un temps de latence très faible (de 10 à environ 1 milliseconde) qui se traduit par la compression des délais entre l’envoi et la réception des données ; fonctionnalité capitale pour certaines applications critiques telle que la sécurité des futurs véhicules autonomes. Mais en plus, la 5G a été pensée pour exploiter pleinement le potentiel de l’IoT avec sa capacité à connecter des millions d’objets. La 5G sera donc le réseau multi-service avec une performance et une flexibilité jusque-là inégalées.
Faut-il déduire que grâce à des solutions reposant sur l’Internet haut débit, les entreprises et les administrations disposeront de nouvelles clés pour élargir et optimiser leurs capacités ? Notamment, en matière de télétravail, d’expérience client, de formations à distance, etc. ?
Effectivement, la 5G promet de catalyser le développement de solutions digitales qui aideront à réinventer le fonctionnement des entreprises et à transformer fondamentalement notre rapport au numérique.
La 5G va profondément accélérer la transformation numérique B2B dans son ensemble, tant pour l’amélioration de la relation client que pour les capacités de production. Ceci avec des cas d’usages dans les industries 4.0, les usines et mines connectées, les smart ports, etc. La 5G sera aussi un levier essentiel pour les villes connectées (smart cities) car associée à l’IA, elle ouvre la voie à des usages concrets et innovants comme la gestion du trafic et des feux de circulation en temps réel.
Mais sur le long terme, l’écosystème inventera certainement de nouvelles applications, nous devrons donc associer les éditeurs de logiciels et les développeurs qui sont essentiels pour faire fonctionner certains de ces cas d’utilisation ; c’est pourquoi chez Orange Côte d’Ivoire, nous défendons l’innovation ouverte à travers le Hackaton 5G lancé le 30 juin dernier.
Qu’est-ce qui justifie l’arrivée tardive de la 5G en Afrique malgré ses bienfaits ? Son adoption impliquerait-elle un changement du modèle économique ?
Je ne dirai pas que l’Afrique est en retard sur le sujet, mais que la 5G arrive quasiment à point nommé, ceci grâce au développement récent des services internet sur tout le continent. Cependant, il convient de noter que le déploiement et l’adoption de la 5G par le grand public se fera progressivement car la couverture 4G dans nos géographies n’est pas encore suffisamment large et a encore ses beaux jours devant elle.
Et donc pour accélérer cette adoption par nos clients, il faudra innover dans la stratégie de monétisation. Nous devrions, en plus de vendre la connectivité internet au client comme nous l’avons fait pour la 4G ou la fibre, accompagner nos offres de services intéressants, de solutions complètes qui pourront être intégrées à leur divertissement ou leurs processus de production.
Le dernier Rapport d’Ericsson sur la mobilité dit que la 5G permettra une gamme de nouveaux services dans différents secteurs tels que l’agriculture, les services publics, etc. Selon vous, quelles sont les principales opportunités sur le marché africain qui peuvent être offertes par la 5G ?
Les principales opportunités sont d’abord dans le domaine B2B et surtout dans les verticales :
Et bien d’autres domaines qui sont encore à explorer.
Dans la perspective d’une amélioration des prestations de services mobiles et de la prise en charge de toute une variété d’applications nouvelles, quels sont les investissements réalisés par le Groupe Orange Côte d’Ivoire pour préparer l’arrivée de la 5G ?
Le Groupe Orange Côte d’Ivoire a en cours des chantiers d’expérimentation 5G dans chacune de ses filiales. Particulièrement pour Orange Côte d’Ivoire, depuis 2020 a débuté une série de renouvellement de nos plateformes pour les rendre compatibles à la 5G. Je veux parler par exemple du nouveau cœur data vEPC et de la base de gestion de nos abonnés qui a été mise à jour. Au niveau radio, un vaste projet de renforcement de la capacité des sites existants à travers des activations 4G et MIMO. Un pilote 5G d’une vingtaine de sites a démarré depuis décembre 2021 et se poursuit.
Peut-on s’attendre au lancement de la 5G par Orange Côte d’Ivoire d’ici fin 2022 ?
Un certain nombre de prérequis doit être satisfait avant d’avancer une date. Notamment les prérequis relatifs à l’allocation des fréquences par le régulateur, surtout que la bande de fréquence pressentie est la 3,5 GHz. En tout état de cause, Orange Côte d’Ivoire se tient prêt pour un éventuel lancement en 2022.
En matière de commerce et de règlementation, qu’attendez-vous de l’ARTCI pour que la technologie 5G procure une couverture généralisée et réponde à tous les cas d’usage ?
Le cadre réglementaire en vigueur devra laisser une marge de manœuvre importante au déploiement des innovations promises par la 5G. Il n’existe aucune incompatibilité entre la technologie 5G et le principe de neutralité du Net qui devra donc rester inchangé.
Aussi, les business plans sur l’investissement 5G étant encore au stade de définition, les coûts d’acquisition des blocs de fréquences 5G devraient être incitatifs.
De plus, les obligations qui seront éventuellement associées au spectre 5G devront rester très raisonnables. Plus précisément, une application du model d’obligation de couverture en pourcentage de la population tel que défini dans le cadre actuel sera dissuasif pour les opérateurs.
L’ARTCI pourrait aussi proposer une exonération fiscale spéciale pour les terminaux 5G afin de réduire les couts d’acquisition et ainsi accélérer son adoption par les clients.
En conclusion, quels sont les principaux leviers pour le déploiement de la 5G en Côte d’Ivoire ?
Pour la réussite du déploiement 5G en Côte d’Ivoire, un écosystème devra être créé ou alors renforcé à travers un certain nombre d’actions :
Anselme Akéko
(Source : Orange Côte d’ivoire, 15 juillet 2022)
Bande passante internationale : 172 Gbps
4 FAI (Orange, Arc Télécom, Waw Télécom et Africa Access)
19 266 179 abonnés Internet
Liaisons louées : 3971
Taux de pénétration des services Internet : 106,84%
3 opérateurs : Sonatel, Expresso et Saga Africa Holdings Limited
382 721 abonnés
336 817 résidentiels (88,01%)
45 904 professionnels (11,99%)
Taux de pénétration : 1,67%
3 opérateurs (Orange, Free et Expresso)
21 889 688 abonnés
Taux de pénétration : 123,34%
3 050 000 utilisateurs
Taux de pénétration : 17,4%
Facebook : 2 600 000
Facebook Messenger : 675 200
Instagram : 931 500
LinkedIn : 930 000
Twitter : 300 000