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Intervention de SEM Abdoulaye Wade à la réunion de l’Assemblée générale des Nations Unies sur les technologies de l’information et de la communication au service du développement (New-York, 17-18 juin 2002)

jeudi 20 juin 2002

Monsieur le Président de l’Assemblée Générale,
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Monsieur le Secrétaire Général,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs,

En convoquant une réunion spéciale sur les Technologies de l’Information et des Communications au service du développement, l’Organisation des Nations Unies manifeste à nouveau sa fidélité à la profession de foi affirmée dans sa Charte : celle de favoriser le progrès des peuples par l’instauration de meilleures conditions de vie.

Venant d’une partie du monde qui souffre le plus du fossé numérique qui sépare le Nord du Sud, je mesure pleinement l’opportunité et la pertinence de cette rencontre qui vient à point nommé.

Je voudrais donc vous remercier chaleureusement de cette heureuse initiative Monsieur le Président et rendre un hommage appuyé au Secrétaire Général Kofi ANNAN et à Monsieur José Maria Figuea OLSEN pour la part décisive qu’ils ont jouée dans la création et l’animation du Groupe d’études sur les Technologies de l’Information et des Communications.

Je me sens honoré de l’invitation que vous me faites, de m’adresser, en tant qu’intervenant principal, et sur un thème aussi passionnant à la Communauté des Nations ici réunies.

Monsieur le Président, Nous connaissons tous les formidables enjeux liés aux Technologies de l’Information et des Communications en ce sens que celles-ci conditionnent aujourd’hui le progrès des Nations. Elles constituent à plusieurs égards la nouvelle ligne de démarcation entre les sociétés qui, portées par les vecteurs de la science et de la technique, avancent vers le mieux être et celles qui stagnent, voire reculent. Voilà pourquoi, le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) a érigé les Nouvelles Technologies de l’Information et des Communications au rang de ses principales priorités. En réponse à cela, Cisco, Hewlett Packard, Microsoft, Tiscali et d’autres géants du secteur des Nouvelles Technologies de l’Information et des Communications ont clairement manifesté leur souhait d’accompagner l’Afrique dans sa passionnante nouvelle aventure technologique. Ils ont en effet massivement répondu à ma convocation à la conférence de Dakar sur la participation du secteur privé au financement du NEPAD.

En ma qualité de coordonnateur du NEPAD pour ce volet combien important de notre stratégie de développement Communautaire, je voudrais rappeler ici quelques unes des orientations pratiques majeures issues de cette conférence à savoir :

- La mise en place de réseaux intranet gouvernementaux sousrégionaux permettant la circulation de l’information voix et image entre les Gouvernements. N’est-il pas en effet légitime d’imaginer que les futures conférences africaines puissent être digitales ?
- L’harmonisation du cadre réglementaire du secteur des télécommunications en vue de faciliter l’investissement étranger ;
- La numérisation du patrimoine culturel africain, notamment par la production de cd-roms sur l’histoire de l’Afrique. Ce projet qui m’est cher est en cours de réalisation ;
- La mise en place d’une boutique électronique panafricaine destinée à l’exportation de produits africains, notamment ceux issus de l’artisanat ;
- La mise en place d’unités industrielles pour la production d’équipements informatiques et de télécommunications ;
- Et l’institution d’un Fonds Mondial des Technologies de l’Information et des Communications pour aider l’Afrique à réduire la fracture numérique qui la sépare du reste du monde.

Je lance un appel solennel à tous les partenaires : Gouvernements, institutions internationales, secteur privé, milieux scientifiques, Organisations Non Gouvernementales, pour joindre leurs efforts aux nôtres afin de relever le défi de la révolution numérique en Afrique.

Il s’agit, comme j’ai toujours l’habitude de le dire, non pas de reconduire le schéma classique et désuet de l’Aide au développement, mais bien d’entreprendre en commun, selon une approche tout à fait nouvelle, des projets mutuellement avantageux ; tant il est vrai que les énormes besoins de l’Afrique dans ce domaine constituent pour ses partenaires autant d’opportunités d’affaires.

Au demeurant, le retard de l’Afrique en la matière est loin d’être une fatalité. En effet, le tout nouveau système de liaison sous-marine à fibres optiques que j’ai inauguré au Sénégal le 28 Mai dernier et qui relie, sur 28 000 km, l’Europe, l’Afrique et l’Asie, montre que notre Continent est bien sur la voie du « désenclavement numérique » en ce sens que ce système permet à l’Afrique de se connecter en toute autonomie au réseau mondial et à un coût moindre.

En effet, la liaison par câble sous-marine numérique élimine de facto un transit coûteux par d’autres métropoles situées hors du Continent. En plus du confort lié à l’autonomie, la baisse des coûts attendue de ce système permettra ainsi de relier de nouveaux usagers au reste du monde.

Cette merveille technologique réalisée en un temps relativement court grâce à l’association d’entreprises du Sud et du Nord, constitue une illustration concrète des projets que le NEPAD ambitionne de promouvoir dans ce domaine. Il s’agit d’objectifs certes ambitieux mais parfaitement réalistes et faisables dans des délais raisonnables.

En réalité, Monsieur le Président, si les Africains bénéficient des mêmes conditions favorables que les autres peuples, ils disposent de toutes les ressources intellectuelles pour relever le défi de la Société de l’Information et des Communications.

C’est fort de cette conviction que j’ai décidé d’engager résolument une politique hardie de développement des NTIC au Sénégal. C’est ainsi que j’ai lancé l’ambitieux projet du Cybervillage. Il consiste en un parc technologique situé à l’entrée de Dakar et bénéficiant d’infrastructures de télécommunication hautement compétitives. Il sera destiné à recevoir les entreprises majeures intervenant dans les Nouvelles Technologies et les futures start ups de jeunes africains brillants souhaitant activement participer à la Nouvelle Economie. En effet, le temps n’est t-il pas venu pour l’Afrique de capitaliser sur ses ressources humaines en profitant des énormes possibilités du e-commerce, du e-business, de la délocalisation digitale et de la production de solutions informatiques ? L’Inde y a réussi, disposant de conditions initiales sensiblement comparables aux nôtres, je suis donc convaincu que ce pari peut être gagné dans des délais très courts.

Dans le domaine de la télé-médecine, nous avons récemment réussi une expérience concluante de diagnostic à distance au profit de villages enclavés. La vulgarisation pourrait ouvrir des perspectives prometteuses en matière de santé publique.

La même réussite est à noter dans le secteur de l’éducation dans lequel, lors de la conférence du NEPAD à Dakar, Microsoft a gracieusement offert à la République du Sénégal un programme d’initiation à l’informatique dans les écoles publiques. La Case des tout petits s’est aussi appropriée l’outil informatique par l’introduction auprès des enfants du jeu informatique. Quant à notre projet d’Université du Futur, il vise à former nos étudiants sur place en recourant aux méthodes de l’enseignement à distance avec des programmes et des diplômes agréés par d’autres Universités étrangères car finalement le génie créateur de l’homme ne connaît pas de frontières.

Ainsi, le Sénégal technologique est en marche et a pour ferme résolution de rester au milieu et non sur les bords des autoroutes de l’information.

Monsieur le Président,

Le monde ne deviendra véritablement un village planétaire que lorsque toutes ses composantes auront la chance de participer à l’interaction que favorise la proximité rendue possible par les Nouvelles Technologies de l’Information et des Communications. Cela est possible si nous travaillons en synergie à partir d’une identification claire des besoins et une exploitation intelligente des ressources au service d’un partenariat mutuellement bénéfique. "Don’t ask what the New Economy can do for you, but ask what you can do for the New Economy".

Je vous remercie de votre aimable attention.

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