L’internet haut débit en Afrique, encore lent et cher, va se développer à partir de l’année prochaine avec la mise en service de la fibre optique en Afrique de l’Est, qui va tirer les prix vers le bas.
L’internet en Afrique demeure lent et cher, estime le rapport 2008 de Balancing Act, entreprise du secteur des télécommunications, basée en Grande-Bretagne, qui publie un bulletin hebdomadaire et des rapports sur les télécommunications, l’internet, l’audiovisuel et les industries des médias en Afrique. Les prix ne sont pas les mêmes selon les pays. Sur la base d’une enquête dans 38 pays africains, le rapport compare les différents débits proposés, les limites de téléchargement et les prix entre le haut débit fixe et le mobile. Dans le petit groupe de pays où les prix de l’internet haut débit sont assez bas pour permettre le développement du segment résidentiel, l’étude analyse la relation entre les prix et le nombre d’abonnés. « Certains opérateurs commercialisent des connexions Internet à haut débit à des vitesses incroyablement lentes.
Un grand nombre d’opérateurs en Afrique ne croient pas vraiment en l’idée que l’internet est un service grand public et, par conséquent, offrent des connexions haut débit à des prix légèrement plus bas que les liaisons louées proposées aux clients entreprises. Cette stratégie commerciale, pratiquée par la majorité des pays, est de courte vue. A la fin de l’année 2007, on comptait presque 3 millions d’abonnés à l’internet haut débit. Ce chiffre va tripler dans les trois prochaines années », indique le rapport. Ce sont cette lenteur et ce coût élevé qui expliquent que le nombre d’utilisateurs reste limité en comparaison avec la téléphonie mobile. Des changements sont toutefois attendus.
Vivement 2009
Vers 2009, la disponibilité de la fibre optique en Afrique de l’Est devrait tirer les prix vers le bas sur tout le continent, en commençant par l’Afrique du Sud. Les prix à l’international, moins chers, vont entraîner la baisse sur les prix des backbones nationaux. En plus, l’internet haut débit sera davantage disponible. La deuxième édition du rapport intitulé « African Broadband, Triple Play and Converged Markets », la première datait de 2005, estime le potentiel de l’internet en Afrique entre la centaine de milliers et une dizaine de milliers selon les pays. Ces chiffres sont supérieurs au nombre d’abonnés à l’internet, qui s’élève dans la majorité des pays à quelques milliers. Ce fait s’explique par le recours plus important qu’ailleurs aux cybercafés.
Panorama
Sur plus de 155 pages, le rapport fournit des données sur le marché en gros et au détail, les principaux éléments qui émergeront du développement de l’internet haut débit...
« A la fin de l’année 2007, on comptait presque 3 millions d’abonnés à l’internet haut débit. Ce chiffre va tripler dans les trois prochaines années. »
Le rapport note qu’aucun opérateur ne dispose à présent de l’expertise nécessaire pour créer une offre triple. Il cite toutefois les acteurs potentiels, incluant les opérateurs télécoms verticalement intégrés, les câblo-opérateurs, les plus grands opérateurs historiques, les opérateurs de télévision payante et les opérateurs alternatifs. Le rapport identifie aussi les acteurs à l’écart de cette tendance et les alliances stratégiques qu’ils devront réaliser pour réussir. Dans six marchés clés, le rapport fournit le nombre d’abonnés aux câblo-opérateurs, à la télévision sur IP et par satellite et évalue le nombre potentiel de clients pour une offre triple basée sur le nombre d’ordinateurs.
L’internet haut débit en Afrique comme partout ailleurs se développe en fonction des applications et des services offerts aux utilisateurs. De plus en plus l’internet devient un support de plein droit, toutefois seulement 1% des dépenses publicitaires sont investies dans ce support en Afrique du Sud. La tendance devrait aller en s’accroissant rapidement dans les prochaines années.
Hance Guèye
(Source : Les Afriques, 24 juillet 2008)