Internet, gestion du roaming et des fréquences : l’Afrique centrale se mobilise
lundi 28 mai 2018
A l’issue de la conférence sur le développement de l’économie numérique vendredi dernier, les pays de la sous-région ont résolu de mettre en œuvre des actions communes.
L’Afrique centrale est véritablement décidée à explorer la voie de l’économie numérique qui s’offre à elle pour son développement. Aussi, après trois jours de réflexions intenses autour du thème : « Economie numérique en Afrique centrale : état des lieux et défis dans un monde globalisé », a-t-elle résolu d’apporter des réponses concrètes aux entraves qui minent les avancées technologiques dans son espace, notamment en ce qui concerne Internet, le roaming et même les fréquences.
37 recommandations ont été formulées dans ce qui a été appelé « L’engagement de Yaoundé ». Ainsi donc, l’Afrique centrale a décidé de la création d’une infrastructure d’interconnexion sous-régionale de qualité, la mise en place d’une plateforme africaine numérique de service ainsi que l’adoption des politiques et des stratégies appropriées basées sur les expériences des autres pays.
Les Etats devront dans un premier temps mettre en place une stratégie nationale en matière d’inclusion financière.
La sensibilisation des banques centrales africaines et des gouvernements sur les avantages de cette technologie, la sensibilisation des populations et le renforcement de leurs capacités ainsi que l’exploration du secteur informel véritable, gisement de levée pour le Startups, sont entre autres été vivement recommandés.
L’Afrique centrale a également prévu la mise en place des points d’échange Internet et leur mutualisation afin de créer un écosystème sous-régional tout en réduisant les coûts de trafic Internet entre les Etats membres.
Dans son plan d’action visant à rattraper le retard qu’elle enregistre en matière d’évolution numérique, la sous-région a également prévu d’harmoniser le fonctionnement du roaming. A cet effet, il a été résolu de la création d’un observatoire au respect de la réglementation communautaire en matière de roaming.
De même, un memorandum of understanding régional qui réglemente les aspects techniques tarifaires et juridiques de cette technologie sera élaboré. S’agissant de la coordination des fréquences aux frontières, un groupe de travail sera mis en place pour veiller à la mise en œuvre des recommandations y relatives.
L’accord de Maroua sera également étendu sur toutes les autres fréquences susceptibles d’avoir une incidence préjudiciable. Les autres pays ont été invités à suivre l’exemple du Tchad et du Cameroun qui sont déjà liés par un accord de coordination.
Michèle Fogang
(Source : Cameroon Tribune, 28 mai 2018)