Internet des objets : les dépenses en Afrique devraient doubler d’ici 2021
jeudi 31 mai 2018
L’internet des objets (IoT) connait récemment un essor certain en Afrique et la tendance devrait se poursuivre. Les dépenses y afférentes devraient grimper de 15% en 2018 à 6,99 milliards de dollars et quasiment doubler au cours des quatre prochaines années selon le Guide semi-annuel des dépenses mondiales en IoT de l’International Data Corporation (IDC).
12,62 milliards de dollars. C’est le montant attendu des dépenses des entreprises en internet des objets (IoT) dans la région Moyen-Orient et Afrique (MEA) en 2021, selon les prévisions de l’International Data Corporation (IDC) qui vient d’actualiser son Guide semi-annuel des dépenses mondiales en internet des objets, soit quasiment le double de la performance attendue cette année. En effet, selon le fournisseur d’informations commerciales, de services de conseil et d’événements pour les marchés des technologies de l’information, des télécommunications et des technologies grand public basé aux Etats-Unis, ces dépenses devraient atteindre les 6,99 milliards de dollars en 2018, soit une hausse de 15%.
Les logiciels, principal catalyseur de cette croissance
« L’adoption de l’IoT dans la région MEA devrait s’accélérer au cours de la prochaine année car les entreprises des secteurs public et privé numérisent de plus en plus leurs activités pour automatiser leurs opérations et augmenter leur productivité », explique Wale Babalola, analyste de recherche en télécommunications et IoT chez IDC Moyen-Orient et Afrique.
Les détails de l’étude d’IDC font apparaître les logiciels comme principaux catalyseurs de cette croissance. Les dépenses des entreprises en la matière devraient en effet grimper à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 21,3% entre 2016 et 2021. Viendront ensuite les dépenses en matériels dont 85% mobilisées par les modules et capteurs, tandis que tout ce qui est lié à la connectivité occupera le troisième rang des dépenses des entreprises en IoT, d’après la même source.
Les industries qui vont alimenter la consommation
Au niveau des catégories d’entreprises friandes de cette consommation technologique, l’IDC identifie celles issues de l’industrie manufacturière comme tête de liste. Avec plus du milliard de dollars de dépenses prévisionnelles en IoT en 2018, elles seront plus portées vers les solutions qui prennent en charge les opérations de fabrication et la gestion des actifs de production.
Les industries des transports arrivent au second rang et focaliseront leurs budgets d’un total de 0,85 milliards de dollars sur les solutions de gestion de la flotte et de suivi du fret qui représenteront jusqu’à 78% des dépenses en IoT cette année. Les industries croisées investiront 0,76 milliard de dollars en grande partie dans les bâtiments intelligents et les véhicules connectés. Les services publics quant à eux mobiliseront 82% de 0,75 milliard de dollars dans les réseaux intelligents pour l’électricité, tandis que mes consommateurs devraient miser leurs 0,68 milliard de dollars de dépenses dans les bâtiments intelligents.
Avec ce que l’on pourrait qualifier de révolution technologique ces dernières années en Afrique, l’internet des objets connait un essor de plus en plus prononcé. D’ailleurs la récente étude de McKinsey admet que l’Afrique pourrait davantage peser sur le marché mondial de l’IoT d’ici 2020, en raison notamment du taux de pénétration d’internet qui devrait tripler d’ici 2015 pour dépasser les 50%, toujours selon les prévisions du cabinet de conseil américain. Toutefois ce dernier identifie la problématique de la sécurité comme un des principaux défis du développement de l’IoT à travers la planète. Un défi auquel les industries africaines, de plus en plus consommatrices d’IoT, devraient également faire face.
Ristel Tchounand
(Source : La Tribune Afrique, 31 mai 2018)