Internet coupé au Soudan pour empêcher de nouvelles mobilisations du mouvement de contestation nationale
mercredi 12 juin 2019
Le service Internet est désormais complètement inaccessible à Khartoum, la capitale du Soudan. L’armée qui gouverne actuellement le pays après la chute du président Omar El Béchir en avril dernier, a décidé le 10 juin 2019 de bloquer aussi la connectivité fournie par le réseau fixe de Sudatel, l’opérateur historique. Cette interruption de service survient une semaine après le blocage de l’Internet mobile fourni par Zain et MTN.
Plusieurs villes en dehors de la capitale sont également touchées par cette mesure restrictive dont l’objectif est d’empêcher de nouvelles manifestations du mouvement de contestation nationale qui a émis en début de semaine, un nouvel appel à la désobéissance civile.
Le blocage total d’Internet est analysé par plusieurs observateurs comme une solution adoptée par les militaires pour restreindre la propagation des images de répression. Les premiers actes de cette répression brutale ont été enregistrés le 3 juin dernier, perpétrés par une milice gouvernementale connue sous le nom de Rapid Support Forces, lors d’un énième sit-in devant le ministère de la Défense.
Une soixantaine de manifestants ont été tués selon plusieurs médias. Cette situation a marqué un tournant dans la crise soudanaise qui avait plutôt commencé pacifiquement.
Internet a joué un rôle dans la chute de l’ex-président soudanais. Le service a beaucoup contribué à la mobilisation des Soudanais opposés au régime d’Omar El Béchir au plan national et international. Le service a aussi permis d’attirer l’attention de la communauté internationale. Les plateformes comme Facebook, WhatsApp ou Twitter ont été largement mises à contribution pour disséminer des images ou des vidéos du combat mené par des centaines de milliers de personnes mobilisées.
(Source : Agence Ecofin, 12 juin 2019)