Internet au service du développement social, c’est possible !
lundi 28 février 2000
Alors que l’écho des clameurs de Bamako 2000 est encore perceptible, nous pouvons d’ores et déjà affirmer que cet événement a été unique en son genre. En effet Bamako 2000, n’a pas été une simple rencontre de responsables politiques de haut niveau intéressés par les problématiques de la société de l’information. Bamako 2000 n’a pas été non plus un forum réservé aux seuls spécialistes des technologies de l’information et de la communication. Enfin Bamako 2000 n’a pas été une de ces foires technologiques où l’on fait rêver le grand public sur les technologies du futur alors qu’il n’a souvent pas accès à celles du présent. Bamako 2000 a été un mélange équilibré de tout cela, avec un quelque chose de plus que l’on avait jamais vu auparavant. Tout d’abord, Bamako 2000 a été marqué par un engouement et une participation populaire qui témoignent de la soif d’utilisation et d’appropriation des technologies de l’information et de la communication qui prévaut aujourd’hui en Afrique. De plus, Bamako 2000 a donné la parole aux acteurs du terrain, prouvant aux Africains eux-mêmes et au monde entier que ce ne sont ni les idées, ni les compétences qui manquent en Afrique pour relever les défis du sous-développement et bâtir la société de l’information. Bamako 2000, cela a également été 1600 participants provenant de 58 pays qui ont animé les travaux de 10 ateliers et produits des recommandations fortes qui seront bientôt diffusées dans un document intitulé « Plan d’action Bamako 2000 ». Bamako 2000, c’est enfin une déclaration finale adoptée par les participants qui contient dix principes de références devant servir de guide à tous ceux dont la préoccupation centrale est de mettre les TIC au service du développement social. A ce sujet, le discours de clôture du Président malien, Alpha Oumar Konaré, dans lequel il a mis en avant la nécessité de doter chaque village d’une école et parallèlement de connecter les 701 communes du pays à Internet, a prouvé, s’il en était encore besoin, que les technologies de l’information et de la communication ne doivent pas être considérées comme un luxe pour l’Afrique et les pays sous-développés mais bien comme un outil indispensable au service de leur développement. Bamako 2000 aura aussi eu pour mérite de montrer que s’il existe une volonté politique forte et sincère qui se traduit par la mise en synergie des volontés et des compétences et la mobilisation des financements nécessaires, alors l’utilisation des TIC au service du progrès économique et du développement humain peut cesser d’être un vœux pieux pour devenir réalité. Espérons qu’à l’occasion de Dakar 2001, rencontre internationale qu’organisera le réseau ANAIS au Sénégal sur le thème « Cyber-citoyenneté et coopération décentralisée », les promesses de Bamako 2000 auront commencé à porter leurs fruits.
Amadou Top
Président d’OSIRIS