On se dirige tout droit vers des difficultés si aucune mesure corrective n’est faite avant la fin de l’année 2016. C’est du moins l’avertissement lancé par Loganaden Velvindron, Research & Development Support Engineer, chez Afrinic.
Afrinic est une organisation à but non lucratif qui a pour tâche de distribuer les adresses IP aux fournisseurs d’accès à Internet de la région qui les mettent ensuite à la disposition de leurs clients. Selon Loganaden Velvindron, les stocks en adresses Internet Protocol (IP) nécessaires pour chaque appareil connecté à Internet s’amenuisent de jour en jour sous l’IP version 4 (IPv4) actuellement utilisé à Maurice.
« Dans toute la région américaine et européenne, les stocks sont d’ores et déjà épuisés. à présent, en Afrique et dans l’océan Indien, il en reste 24,6 millions. On se rapproche de plus en plus de la barre des 16 millions. Il sera alors plus difficile d’approvisionner les opérateurs. Maurice sera très affecté par cela, notamment dans le cadre de l’objectif de développer le secteur des objets connectés », explique Loganaden Velvindron.
D’après l’ingénieur, il existe pourtant une simple solution : adopter l’IP version 6 (IPv6). Loganaden Velvindron explique qu’il revient aux fournisseurs d’accès à Internet et aux propriétaires de sites Web de basculer de l’IPv4 à l’IPv6.
« Les opérateurs de télécommunications mauriciens ne sont pas préparés à passer à l’IPv6. En Belgique, l’adoption de l’IPV6 est arrivée à 42 % des abonnés à Internet. à Maurice, les fournisseurs d’accès à Internet devront s’approvisionner en adresses IPV6 et trouver un mécanisme de conversion pour les accès aux sites Internet en IPv4. Alors même qu’Afrinic est basée à Maurice, il n’y a ici pas de plan d’adoption de l’IPv6. Les autorités ont décidé de ne rien imposer. La demande en Afrique explose et le nombre d’adresses IP en IPv4 diminue drastiquement. On estime qu’à la fin de l’année, il y aura d’avantage de restrictions sur l’allocation des adresses IP. Si un opérateur demande un certain nombre d’adresses, Afrinic devra mettre en place des restrictions. Il faut un plan d’action à court terme pour la gestion de l’IPv4 d’ici novembre, et un plan national pour l’adoption de l’IPV6 par les opérateurs, peut-être en les y encourageant fortement », conclut Loganaden Velvindron.
Patrice Donzelot
(Source : Défi Média, 28 juin 2016)