Interception des communications électroniques : le Parlement du Niger adopte la loi, malgré le boycott de l’opposition
lundi 1er juin 2020
L’Assemblée nationale a adopté, ce 29 mai 2020, la loi sur l’interception de certaines communications émises par voie électronique au Niger,
sans les députés de l’opposition. Ces derniers ont décidé de boycotter le vote de cette loi qu’ils jugent liberticide.
Cette loi « permettra à ceux au profit desquels elle est adoptée de surveiller tous les Nigériens, ainsi que tous ceux qui vivent au Niger, sous de fallacieux prétextes, autres que ceux relatifs à la sécurité et la lutte antiterroriste », déplorent ces députés. Pour ceux-ci, « l’interception des correspondances des citoyens, même autorisée par la loi, doit être l’exception, et surtout motivée par de lourdes présomptions sur un individu ».
Comme réponse, le ministre de la Justice, Marou Amadou, soutient que cette loi ne vise qu’à traquer ceux des Nigériens ou des étrangers qui s’attaqueront à la sûreté de l’Etat et à l’unité nationale, à la défense nationale et à l’intégrité territoriale. « Les vies privées des gens, leurs relations de travail et leurs activités professionnelles ne seront pas concernées », précise-t-il.
Rappelons que la loi sur l’interception de certaines communications émises par voie électronique a pour but, selon le gouvernement, de concilier l’exercice des libertés avec les impératifs de sécurité nationale dans un contexte de lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée.
(Source : Agence Ecofin, 1er juin 2020)